LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS D’AVRIL 2022

La pop revêt comme chaque mois de multiples atours : Belle & Sebastian, Momus, Michael Head, d’un côté, qui comme un costume bien taillé, durent longtemps. Et il y a ces vêtements féminins gais et légers, que l’on est fiers de porter en saison : Jeanines, Spread Joy, Laura Veirs. Et les pièces de caractère, comme Rose Mercie, qui nous réserve un bel album pour le printemps. Découvrir cette sélection, c’est un peu se parer d’une seconde peau…

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify ou en version mixée sur Mixcloud. Et aussi, sur agnès b. radio.

NDLR : Les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

1. The StroppiesSmilers Strange Politely (Tough Love Records )

Deuxième album à paraitre pour la formation de Melbourne, belle fraicheur automnale australe, guitares jangly qui rentrent en tête. Une recette qui a fait ses preuves. Vivement l’album ! VDPJ

2. Rose MercieWitching (Jelodanti Records)

On ignore encore si c’est un coup de génie ou de l’inconscience pure, mais il fallait vraiment oser mettre LE tube ultime d’un album déjà au firmament d’une année 2022 qui n’en demandait pas tant, en dernière position. Je vous défie de ne pas écouter ce morceau en boucle. EG

3. Astrel KMaybe It All Comes At Once (Duophonic Records)

Rhys Edwards, leader d’Ulrika Spacek a dévoilé le 29 avril Flickering i, un album écrit seul à Stockhom, ville où il vit désormais. Maybe It All Comes At Once en est le dernier titre et l’un des plus beaux moments. CG

4. Doug Tuttle, While Keeping Alive (Hieracium Records)

Après un joli EP l’an dernier, Doug Tuttle sème en ligne et au vent ses compositions depuis le New Hampshire, à ce jeu de printemps nous ouvrons la main et découvrons avec beaucoup d’émotion ce While Keeping Alive rêveur et grave, et aquiésçons le constat : continuons vivants. PN

5. Melody’s Echo Chamber, Alma (Domino Records)

Depuis Bon Voyage, paru il y a quatre ans, Melody Prochet est devenue mère. Alma, extrait de son troisième album Emotional Eternal paru le 29 avril, est une ode à la circularité de la vie. On est immédiatement conquis par ce piano swing, ces violons un peu baroques, et l’alternance entre le français et l’anglais qui la caractérise tant ; une joie de la retrouver. CG

6. Daniel Rossen, It’s A Passage (Warp)

Très grand plaisir que de retrouver l’ami Daniel Rossen en solitaire pour un premier album solo de haute volée. Libéré de Grizzly Bear, l’américain revient à la beauté virtuose de ses albums du temps de Department of Eagles (14 ans déjà !). Tout est là dans ce It’s A Passage d’ouverture : une guitare bruissant fébrilement sous les arpèges, des mélodies aux envolées imprévisibles, et cette voix claire, inchangée, qui nous guide dans ce paysage sans cesse transformé. EV

7. Belle and Sebastian, Young And Stupid (Matador)

Belle and Sebastian vieux et sages désormais ? Peut-être, reste que le talent de notre big band indie pop favori est intact et nous offre ce titre charmant qu’eux seuls savent façonner, pour le grand délice de nos oreilles. PN

8. Jeanines, Any Day Now (Slumberland Records)

L’Internationale indie-pop ne peut que tomber sous le charme d’Any Day Now, le nouveau titre de Jeanines, qui sonne évidemment bien plus Pastels que Presley. A écouter en boucle avant la sortie du second album du duo, Don’t Wait For A Sign, à paraître en avril. A l’heure où cette playlist sera publiée, j’espère que vous n’aurez pas raté leur concert exceptionnel à l’International de jeudi. PR

9. Spread Joy, Repetition (Feel It Records)

Anguleux et répétitif comme son titre l’indique, Spread Joy revient avec un nouvel album qui sortira à la mi-Mai. On sent l’influence des Au Pairs et de groupes à la rythmique saccadée. VDPJ

10. Romero, Talk About It (Cool Death Records/Feel It Records)

Melbourne continue à offrir de nouveaux groupes dont l’enthousiasme et l’énergie sont une bouffée d’air frais avec Romero, quintette powerpop joyeux influencé autant par Dinosaur Jr. que Carole King. La chanteuse faisait partie d’un tribute band des Blues Brothers, et l’ensemble sonne quelque part entre Thin Lizzy, les Strokes et les Runaways. Leur premier album, Turn It On! sort ce mois-ci, parfait pour attendre l’été. PR

11. Peace de Resistance, Alphabet Au Pair (Peace De Récords)

Après une cassette démo sortie en 2020, Mose de Institute prend le large en solo. Glam à souhait et toujours sombre, cela fait penser à Kim Fowley, Marc Bolan ou, de façon plus contemporaine, à Nathan Roche. L’album est dispo depuis le 13 avril sur Peace de Récords. VDPJ

12. Loop, Axion (Reactor)


Sonancy, premier album de Loop en 33 ans, ne déçoit jamais, au contraire plus on l’écoute plus il recouvre ce monde en feu d’une brume sonique finalement aussi cathartique que bienvenue. EG

13. Laura Veirs, Winter Windows (Bella Union)

Premier extrait du prochain album de Laura Veirs, qui depuis I Was a Fool n’en finit plus de repeindre les murs à grands coups de potion translucide. Si l’album est aussi décontracté que la présente chanson et son clip, ça promet un chef-d’œuvre de plus, le dixième, au moins. CC

14. Duster, Teeth (Numero Group)

Lorsque l’on veut définir le terme « slowcore », Stratosphère, paru en 1998, est toujours une porte d’entrée. Après un hiatus de presque 20 ans, le trio californien revenait en 2019 avec Duster, à la hauteur des derniers souvenirs qu’ils nous avaient laissé. Together, leur quatrième album paru ce mois-ci, est une nouvelle démonstration de maîtres, ni plus ni moins. CG

15. TRAAMS feat. Joe Casey, The Light at Night (Factcat Records/PIAS)

A l’écoute de The Light at Night, morceau tout en tension de Traams, on ne peut que constater que les sept années de break du groupe ont permis de redéfinir les perspectives. Soyez prévenus, elles ne sont pas très joyeuses. DJ

16. Baston, Zodiac (Howlin’ Banana)

« Stratégie de com : faire les morts pendant 3 ans – sortir un disque – faire les morts pendant 3 ans – sortir un disque – ad lib » : c’est Baston qui l’énonce et autant dire que cela nous réjouit au plus au point. Le single, puissant et hypnotique, tape fort et on attend avec impatience l’album La Martyre, prévu pour la mi-mai. CM

17. Irnini Mons, En solitaire (Another Record/Taken By Suprise)

Le chapitre Décibelles bel et bien refermé, c’est Irnini Mons qui prend la suite en préservant l’essentiel : cette énergie punk rock servie par une production à réaction. Masse, temps, vélocité, comme un producteur savant à lunettes l’a théorisé au siècle dernier. RS

18. 100 Gecs, Doritos & Fritos (Dog Show Records)

Le virage hi-fi alt-rock de 100 Gecs se poursuit. Laissant complètement de côté l’hyperpop cramée de leurs précédents singles, Doritos & Fritos voit le duo américain expérimenter en jouant les normies, nous sortant une batterie qui cogne, des basses slappées 90’s et d’imparables guirlandes de guitares électriques. Le résultat est un pur hymne slacker, entêtant en diable, pur concentré de stupidité euphorique. EV

19. Premiere, Sun Kissed (Hybris)

Je tombe un peu par hasard sur cette vidéo et en faisant quelques recherches sur ce tout nouveau duo suédois, je reconnais l’un des deux, Filip Spetze, qui faisait partie des fulgurants post punks Holograms en 2012, groupe chéri qui est passé comme une comète. Premiere est plus dans la veine Embassy, Tough Alliance et Air France – ce qui donne furieusement envie d’écouter la suite. CM

20. Easyfun, Audio (PC Music)

Alors que le label PC Music semblait depuis quelque temps avoir perdu la flamme bubblegum de son âge d’or du milieu des années 2010, l’excellent et trop rare Easyfun revient avec un nouveau single puissant, réveillant le collectif londonien de sa torpeur en lui rappelant les bases : une house plastique, futuriste et jubilatoire, marteau-piqueur arc-en-ciel donnant des envies de fêtes à 130 décibels minimum. EV

21. Chevalier Avant Garde, Stranger (Too Good To Be True)

En 2013, le label brestois beko sortait un EP de Chevalier Avant Garde. Depuis, c’est Too Good To Be True qui a pris la relève, et continue dans la même ligne avec l’annonce du prochain LP des Montréalais, qui excellent toujours autant dans la synth pop addictive. CM

22. Dopplereffekt, Neuroplasticity (Leisure System)

Grand retour, après Cellular Automata (2017), du mythique duo électro Dopplereffekt. Toujours aussi fascinant dans son invariance et sa raideur machinique. VC

23. Sun’s Signature, Golden Air (Partisan Records)

Depuis la fin des Cocteau Twins, Liz Fraser se fait si rare que les attentes sont logiquement hautes lorsqu’un nouveau titre est publié. Si sa voix n’a rien perdu de sa superbe, ce nouveau titre sous le nom de Sun’s Signature, groupe qu’elle a monté avec Damon Reece, oscille entre le plaisant et le jouissif. DJ

24. dirishu6, Le gouffre (Hidden Bay Records)

Les trois Dijonnais balancent un shoegaze à la fois atmosphérique et noisy – à suivre de près. CM

25. Hatchie, The Key (Secretly Canadian)

Tchoo-tchoo, c’est le train du revival 90’s qui rentre en gare, avec ses batteries dance aux grooves mélancoliques et ses grosses guitares baggy qui s’évaporent dans des étendues de reverb’ urbaine. Malgré son ambiance de soirée déguisée pour nostalgiques d’un temps qu’ils n’ont pas toujours connu, le très sympathique deuxième album de Hatchie balaye les cyniques grâce à l’évidence de son songwriting et la rafraîchissante simplicité de sa dream pop. Un peu de vie dans le revival. EV

26. Porridge Radio, The Rip (Secretly Canadian)

Pour patienter avant la sortie de leur troisième album le mois prochain, intitulé Waterslide, Diving Board, Ladder To the Sky, le quatuor de Brighton dévoile un nouveau titre, l’excellent The Rip, qui confirme le talent du groupe à faire danser le cœur serré. PR

27. Jockstrap, Concrete Over Water (Rough Trade)

Les six minutes d’art pop synthétique, ambitieuse et déstructurée de ce nouveau single de Jockstrap ne font que confirmer tout le bien que l’on pense du groupe. Leur premier album sortira prochainement chez Rough Trade. DJ

28. Warpaint, Stevie (Heirlooms/Virgin)

J’ai découvert Emily Kokal, voix cristalline derrière ce nouveau titre de Warpaint et membre fondatrice du quatuor féminin de Los Angeles, en 2006. J’avais 14 ans et j’aurais pu donner ma vie par fanatisme pour les Red Hot Chili Peppers. La jeune femme fréquentait John Frusciante, et je ne peux m’empêcher d’entendre un peu de lui dans les guitares de Stevie, mais peut-être n’est-ce qu’un biais de mon imagination. N’empêche qu’il s’agit là d’une sublime balade, moins synthétique, plus classique que les deux singles parus précédemment ; Radiate Like This, quatrième album de Warpaint, paraîtra le 6 mai. CG

29. Pi Ja Ma, J’ai oublié (Bleepmachine)

Une douce comptine qui entre par une oreille et ne ressort pas par l’autre ; obsédante. CG

30. Florist, Red Bird Pt. 2 (Double Double Whammy)

Florist peut rapidement me faire songer aux plus agaçant·es des ami·es, quand les qualités à force de se répéter deviennent des défauts, ou quand les défauts deviennent les plus chères des chansons. Heureusement, le bon air des Catskills a fait tomber les feuilles mortes en un beau tapis. CC

31. Christian Lee Hutson, Blank Check (Anti/Epitaph)

Nous avions découvert Christian Lee Hutson en 2020 avec Beginners, un album de douce pop parfaitement exécuté, réminiscent du meilleur de Sufjan Stevens ou d’Elliott Smith. Le Californien confirme ses talents de songwriter avec Quitters, tout aussi maîtrisé. CG

32. Momus, Midnight Sun (American Patchwork)

La sortie d’un album de Momus est toujours un événement, même si c’est son 3457ème. Nomade numérique en même temps que voyageur impénitent, il excelle toujours dans les collages incongrus et, en parfait maître des horloges, semble posséder sur tout le monde des chansonniers au moins un clic (de souris) d’avance. RS

33. Michael Head & The Red Elastic Band, Broken Beauty (Modern Sky)

Dans un monde idéal, Broken Beauty, nouveau single de Michael Head, aurait pu sortir en 1995 et se placer dans le top 10. Mais nous sommes en 2022 et ce petit bijou pop produit par Bill Ryder-Jones a de fortes chances de rester confidentiel. DJ

34. Nina Nastasia, Just Stay in Bed (Temporary Residence)

Parfois, quand ça prend au bide comme ça, il n’y a rien à dire. Son premier album depuis bien trop longtemps sort bientôt, et aucune diète ne semble pouvoir y préparer. CC

35. Teenage Bed, Wired (Pale Figure Records/Luik Musik)

Teenage Bed distille avec nonchalance des perles folk mélancoliques et hantées qui collent à la peau. Il annonce avec cette vidéo : « Première étape de tout plein de choses à venir. J’ai hâte « . Et bien nous aussi, Nathan. CM

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *