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The For Carnation, st (Touch And Go / Domino, 2000)

The For Carnation

Comment s’y remet-on ? Comment reprendre la main quand on nous a bien fait comprendre qu’on avait fait mieux que les autres ? Qu’on avait potentiellement et absolument tout dit.

Ça n’a pas du être simple d’être Brian McMahan après 1991, après la dissolution de son groupe, Slint, et la sortie (posthume donc) de Spiderland, disque immense sur lequel j’ai à peu près tout dit ici. La légende voudrait qu’avant même la fin de l’enregistrement McMahan soit parti, on l’a dit pudiquement, « en maison de repos ». Puis ait repris soit ses études, soit une vie « normale ». C’est impossible. Alpagué par son vieux compère Will Oldham, il commencera par s’y remettre dans la première formation des Palace, faux frères mais vrais amis. Pas forcement le pied à l’étrier mais un peu poussé au derche par le succès persistant de son grand œuvre et la suggestion, suite à l’édition d’un faux nouvel Ep de Slint (les deux morceaux datent en fait d’avant l’enregistrement de Tweez, premier album lui aussi récemment réédité de la formation de Louisville, Kentucky) par Touch And Go, de donner suite, il reprend contact avec les autres. Mais ça ne pourra jamais s’appeler Slint, ce sera donc The For Carnation (parfois sans The, parfois sans eux), qui sort finalement un premier Ep, Fight Songs, en 1995 chez Matador. Continuer la lecture de « The For Carnation, st (Touch And Go / Domino, 2000) »

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R.E.M., Murmur (1983, I.R.S. Records)

Aux débuts des années 80, R.E.M., pour Rapid Eye Movement, est peut-être le parangon du groupe indépendant américain. Nul autre plus que ces quatre gars d’Athens, en Géorgie, n’a mieux exprimé cette idée d’émancipation des courants hégémoniques. Pourtant, la formation naît dans le sillon de groupes new wave et post-punk comme les B-52’s ou Pylon. Comme Oasis, dix ans plus tard avec les Stone Roses, R.E.M. s’affranchit des aînés et trace sa propre voie, singulière. Si Murmur, leur premier album, sort en 1983, le groupe existe depuis 1980. Michael Stipe (chant) rencontre Peter Buck (guitare) sur son lieu de travail, un disquaire évidemment (le mythique Wuxtry Records). Par l’intermédiaire d’une amie commune (Kathleen O’Brien), ils font enfin la connaissance de Mike Mills (basse) et Bill Berry (batterie). Ceux là ne se quitteront plus.
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Neil Young, Oceanside Countryside / 1977 (Reprise Records)

Neil Young, Oceanside CountrysidePeu à peu, au fil d’un programme de rééditions (mais est-ce bien le mot ?) dont la forme et le calendrier échappent à toute espèce d’entendement, le halo de brume qui enveloppe une partie de la discographie de Neil Young semble enfin se dissiper. On le sait, l’homme est sujet aux toquades, caprices, volte-face et autres sautes d’humeur. Ce fut particulièrement vrai au milieu des années 1970, époque erratique sur le plan personnel, mais plutôt féconde d’un point de vue artistique. Ainsi, multipliant projets, collaborations et sessions d’enregistrement, Neil Young fit provision d’un riche corpus de chansons, avec lesquelles il entreprit d’assembler plusieurs albums. Continuer la lecture de « Neil Young, Oceanside Countryside / 1977 (Reprise Records) »

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Freeez, Southern Freeez (1980, Pink Rythm)

En France, nous connaissons Freeez surtout pour son immense classique electro-funk / freestyle IOU, sorti en 1982 et produit par Arthur Baker (Afrika Bambaataa, New Order). Beaucoup ignorent toutefois les débuts de cette attachante formation. Figure de proue de la riche scène brit-funk, Freeez pratique une musique organique dansante, dopée au jazz. Le groupe naît au nord de la capitale anglaise quelque part en 1978. Dans l’esprit  punk/DIY de l’époque, Freeez monte même son propre label (Pink Rythm). Le premier album sort chez eux, deux ans plus tard, en 1980. Continuer la lecture de « Freeez, Southern Freeez (1980, Pink Rythm) »

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Andrew Gold, All This and Heaven Too (1978, Asylum Records)

À la fin des années 70, pendant que la jeunesse s’éprend de pogos punk et pas de danse disco, d’autres, un peu plus âgés, préfèrent la plénitude du soft rock. The Doobie Brothers, Fleetwood Mac, Supertramp ou Steely Dan se partagent les ondes de la radio AM et accumulent les succès au Billboard. S’ils sont les plus connus du lot, ils ne sont pas les seuls à peupler les discothèques des jeunes cadres dynamiques et autres trentenaires. Parmi eux, Andrew Gold mérite certainement notre attention. Le blondinet californien démarre sa carrière, très tôt, à la fin des années 60. Continuer la lecture de « Andrew Gold, All This and Heaven Too (1978, Asylum Records) »

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The Jam, In The City (Polydor, 1977)

Dans le panthéon du rock britannique, The Jam aura toujours une place de choix, quelque part entre les Kinks, les Who, Madness, XTC et Blur. Peut-on trouver plus Anglais que ceux-là ? Bien avant la Cool Britannia, The Jam ont défendu un héritage, sans non plus se faire une entorse cervicale, à force de regarder dans le rétroviseur. Ces trois-là avaient déjà tout dès leur premier album, le fantastique In The City en 1977, le début d’une carrière aussi exemplaire qu’éphémère. En six ans, The Jam publie six albums. Les 80s démarrent à peine (1982) que le groupe tire déjà sa révérence, laissant des armées d’apprentis faces inconsolables. The Jam est presque un art de vivre à lui tout seul. Continuer la lecture de « The Jam, In The City (Polydor, 1977) »

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Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings)

oasisIl faut certainement être six pieds sous terre pour ne pas être au courant, Oasis a annoncé son retour sur scène en 2025. Une tournée anglaise a été organisée, mais le site Ticketmaster n’a pas tenu le choc… Et des milliers de fans se retrouvent dans le même état que le public de Rock En Seine en 2009 : frustré. Pour pallier à cela, Oasis sort une édition remasterisée de son quatrième album sorti à l’aube du millénaire, Standing on the Shoulder of Giants (2000, Helter Skelter). Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Continuer la lecture de « Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings) »

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Jeannie Piersol, The Nest (High Moon)

Jeannie PiersolLes tous premiers fils très subjectifs qui me rattachent viscéralement à cette histoire – celle de la scène psychédélique de San Francisco – ont commencé à se tisser en 1984. A douze ans, l’exploration des méandres d’une histoire musicale qui ne m’appartient déjà plus tout à fait s’apparente alors à une forme d’ascèse, méticuleuse et déceptive : les grands groupes dont les exploits révolus ne résonnent plus que dans la presse – parfois, aussi, dans Les Enfants du Rock – sont alors au tréfonds de la vague. Les rééditions sont introuvables dans ma banlieue et il faut s’échiner – tant bien que mal – à raccorder la légende lue à la médiocrité des œuvres disponibles. Continuer la lecture de « Jeannie Piersol, The Nest (High Moon) »