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The Waeve : « Il y a un sens aigu de paranoïa, de menace et d’anxiété dans notre album »

The Waeve / Photo : Alain Bibal
The Waeve / Photo : Alain Bibal

Plutôt que d’être l’année de Blur, 2023 aura surtout été l’année de Graham Coxon. Il a non seulement réussi à revoir son approche de la guitare sur The Ballad of Darren sans faire perdre son identité à Blur, mais il a sorti un des meilleurs albums de sa carrière avec The Waeve, groupe qu’il a formé avec sa compagne Rose Elinor Dougall. A peine plus d’un an après sa sortie, le duo nous offre le tout aussi captivant et inclassable City Lights sur le label Transgressive. Car The Waeve aime se perdre sur les routes sinueuses, et voir où cela va les mener. Plus ambitieux et plus direct que leur album éponyme, City Lights pourrait dérouter par ses chansons qui empruntent plusieurs directions en l’espace de quelques minutes, mais il n’en est rien. Leur force est de réussir à captiver l’auditeur grâce à un sens aigu de la mise en scène. Sans oublier des mélodies obsédantes malgré leur aspect parfois crasseux. On peut aisément imaginer cette musique complexe à créer. Ce n’est pourtant pas l’impression que donnent Rose et Graham lors de l’entretien qui suit. Composé lors de leurs rares moments libres, City Lights est né d’un besoin de repousser leurs limites communes par un ping-pong créatif, chacun répondant aux idées de l’autre, ce qui a rapidement donné naissance à ces dix titres surprenants. Rose et Graham évoquent en détail la naissance de ce nouvel album et reviennent également sur la naissance du groupe et la difficulté de sortir leur premier disque alors que le rouleau compresseur Blur sortait un nouvel album et tournait sans cesse. Continuer la lecture de « The Waeve : « Il y a un sens aigu de paranoïa, de menace et d’anxiété dans notre album » »

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Tindersticks : « L’état d’esprit post-punk est toujours présent en nous »

Tindersticks / Photo : Neil Fraser
Tindersticks / Photo : Neil Fraser

On reproche souvent à Tindersticks, depuis maintenant plus de trente ans, de sortir des albums de qualité qui peuvent lasser de par leurs similitudes. Cela ne pourrait pas être plus éloigné de la réalité. Il suffit de comparer The First Tindersticks Album (1993) et leur dernière sortie, le très réussi Soft Tissue. Entre soul 70’s et ambiance morne de fin de soirée, Soft Tissue continue d’explorer un univers singulier et toujours aussi captivant. Car Tindersticks ne ressemble à aucun autre groupe, greffant toutes les expérimentations possibles autour d’une des sections rythmiques les plus solides du cercle indépendant. Si les expérimentations sont toujours présentes sur ce nouvel album, le côté plus dépouillé et les arrangements chaleureux, proches du live, de Soft Tissue en font une excellente porte d’entrée pour ceux qui connaissent peu ou mal le groupe. Et pourtant, comme nous l’explique Stuart A. Staples dans cette interview, Soft Tissue aurait très bien pu ne pas voir le jour. Les motivations en interne et les difficultés économiques post Covid rendant tout projet compliqué, le groupe s’est simplement rendu en studio juste pour voir ce que ça donnerait. C’est sur ce parcours compliqué, et la surprise de prendre un énorme plaisir à rejouer ensemble que revient Stuart A. Staples dans un entretien sans filtre. Continuer la lecture de « Tindersticks : « L’état d’esprit post-punk est toujours présent en nous » »

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Joe Casey : « Il y aura toujours de la colère dans Protomartyr »

Joe Casey - Protomartyr, la Route du Rock 2024 / Photos : pardon.je.passe.devant
Joe Casey – Protomartyr, la Route du Rock 2024 / Photos : pardon.je.passe.devant

Difficile de ne pas sentir, au premier abord, intimidée par la présence de Joe Casey, leader charismatique de Protomartyr. Quand on a déjà vu le bonhomme sur scène, on se figure le costume noir, la bière glissée dans la poche, la clope à la main, le visage rougi par la puissance de ses esclandres. C’est bien ce personnage que les festivaliers de la Route du Rock allaient retrouver quelques heures plus tard sur la Scène des Remparts mais en attendant, cet après-midi-là, c’est un Joe calme et attentif qui s’est assis à côté de moi. L’occasion de discuter de Détroit, sa ville et son inspiration, de son ressenti face au récent boom de la scène post-punk, ou de la manière dont Formal Growth in the Desert, dernier album du groupe paru en juin, l’a aidé à faire face au deuil. Un échange honnête, dans lequel l’homme de bientôt cinquante ans, bien que toujours révolté, admet vouloir explorer d’autres voies que la colère, tout en continuant avec ses musiciens à « jouer vite », comme pour contrer le passage du temps.

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Les groupes du Poup

On peut, parfois, passer à côté d’un groupe à cause des choix graphiques liés à ses pochettes. C’est par exemple le cas de Morphine. Malgré le travail de réédition de Light In The Attic Records et de Rykodisc, on peut toujours rester de marbre en regardant la pochette de Cure For Pain (1993) et de The Night (2000). On repose donc le disque dans le bac, ou on écrit le nom d’un autre groupe dans la barre de recherche… Et on peut passer à côté dudit artiste. C’est à ce moment précis qu’intervient Laurent Poupinais aka Le Poup. Avec ses dessins, il rebat les cartes et vous permet de vous lancer à l’assaut de l’œuvre de feu Mark Sandman. Ses portraits monochromes offrent une relecture de son panthéon musical. Guidé par Robert Crumb et Frantz Duchazeau, Laurent Poupinais part du blues pour s’aventurer vers des paysages plus rock.  Marqué par Tardi et les travaux de Chabouté, Mezzo et Muñoz, Le Poup confie son univers à travers ses portraits. Et vous fait devenir fan de Morphine sans que vous vous en rendiez compte.

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Fat Dog : « On ne veut surtout pas tomber dans la routine »

Fat Dog / Photo : Pooneh Ghana
Fat Dog / Photo : Pooneh Ghana

Si à une certaine époque la rumeur sur un nouveau groupe se faisait via la presse musicale, Fat Dog semble avoir bâti sa réputation sur ses prestations scéniques endiablées. Avec seulement trois titres electro-rock publiés au moment de cette interview, leurs concerts parisiens, briochins et berruyers avaient déjà marqué les esprits. Retranscrire cette énergie et cette folie sur disque sans décevoir a visiblement préoccupé plus que de raison Joe Love, le leader du groupe qui cache ses insécurités derrière une attitude de slacker. Ils y sont parvenus sur WOOF, avec l’aide du producteur James Ford (Depeche Mode, Arctic Monkeys, Fontaines D.C.) qui a réussi à canaliser les ambitions et les égarements d’un groupe bien plus exigeant et sérieux qu’il n’en a l’air. La preuve via cet entretien où il presque a fallu ramer pour que les personnalités se dévoilent et pour obtenir des informations sur l’album. Continuer la lecture de « Fat Dog : « On ne veut surtout pas tomber dans la routine » »

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Deeper : « Aujourd’hui, c’est presque une insulte d’être qualifié de post-punk »

Nic Gohl à la Route du Rock 2024 / Photos : pardon.je.passe.devant
Nic Gohl à la Route du Rock 2024 / Photos : pardon.je.passe.devant

Deeper, ça a d’abord été pour moi une révélation sur scène, en novembre dernier à la Boule Noire. « C’est trop bien, non ? », « Il chante un peu comme Robert Smith, tu trouves pas ? » ; je cherchais confirmation autour de moi. J’avais assez apprécié ce que j’avais écouté pour avoir la curiosité d’aller au concert, mais je n’avais pas imaginé être aussi impressionnée. Parce que Deeper, c’est un peu générique comme nom, des nouveaux groupes de post-punk il y en a plein, et puis on ne sait pas trop à quoi ils ressemblent, ces gars-là. C’est qu’ils jouent de cette musique pressée, à guitares aiguisées et motifs répétés à laquelle il est si tentant de mettre une étiquette. C’est peut-être cette voix qui fait la différence en trahissant – pour le meilleur – la sensibilité mélodique du groupe ; il y a en tout cas, aux premières résonances de chaque titre, cette efficacité immédiate et cette pensée : « Ah non, c’est elle ma préférée ».  Au micro, c’est Nic Gohl, chanteur et guitariste, leader par défaut d’un quatuor dans lequel aucun ne prend plus de place que l’autre ou ne cherche à paraître différent de ce qu’il est. Continuer la lecture de « Deeper : « Aujourd’hui, c’est presque une insulte d’être qualifié de post-punk » »

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Meyverlin : « On est sortis de notre zone de confort »

Meyverlin / Photo : D. Hamilton
Meyverlin / Photo : Maud Platiau-Bourret

Meyverlin est de retour avec un deuxième album, Therefore, sorti sur le label Too Good  To Be True. Notre précédente rencontre datait de la fin de l’année 2021 suite à la sortie de Daily Events. Ce petit miracle de pop était né de la fusion entre trois mondes musicaux a priori très éloignés, d’un trait d’union habilement dessiné entre trois régions du globe (Paris, Lexington et Auxerre). La spontanéité, le côté récréatif et une complicité autant artistique qu’amicale furent les éléments fondateurs, un cahier des charges implicite du premier album de ce trio pas comme les autres. Les chansons avaient été écrites et composées dans une sorte d’urgence, sans véritable plan préconçu ni arrière-pensée. Trois ans plus tard, on a retrouvé Philippe Lavergne (Les Freluquets, Qu4tre, Herzfeld, Bassmati…), Thierry Haliniak (My Raining Stars) et Gilles Ramey à Paris pour qu’ils nous racontent la genèse de ce nouvel album sorti au printemps dernier. Continuer la lecture de « Meyverlin : « On est sortis de notre zone de confort » »

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Fontaines D.C. : « Nous n’avons plus besoin de nous freiner »

Conor Deegan III (Fontaines D.C.) / Photo : Alain Bibal
Conor Deegan III (Fontaines D.C.) / Photo : Alain Bibal

Avec Romance, leur quatrième album, Fontaines D.C. risque de passer du statut de formation importante à celui de groupe qui va marquer son époque. Plus varié musicalement, avec un son énorme et surtout moins monotone, on sent une ambition à la fois liée à l’envie de ne pas s’endormir sur ses lauriers et à une volonté de passer au stade supérieur. En plus de leurs talents d’écriture, ils se sont donnés les moyens d’y parvenir en changeant de label (exit Partisan, bonjour XL), en abandonnant leur producteur historique pour James Ford (Depeche Mode, Arctic Monkeys, etc) et en changeant de look. Le pari est réussi car le groupe garde une identité très forte et, malgré des titres plus pop, rien ne sent le calcul. Cela se confirme lors de notre rencontre avec Conor Deegan III dans les locaux de sa maison de disques. Disponible, réfléchi et même amical une fois l’interview terminée, il nous raconte la genèse de ce nouvel album qui semble les avoir libérés du poids d’une routine qui aurait pu s’installer. Continuer la lecture de « Fontaines D.C. : « Nous n’avons plus besoin de nous freiner » »