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Selectorama : Magon

Magon / Phooto : DR
Magon / Photo : DR

Les astronomes savent que parmi les innombrables corps célestes qui peuplent la galaxie, se trouvent des planètes dites « vagabondes », mondes libres et solitaires qui ne sont rattachés à aucune étoile mère, mais qui errent dans l’espace à leur propre guise. Magon est l’une de ces planètes. D’abord parce que cet Israélien de parents irakiens, qui a vécu a Paris et a déménagé au Costa Rica semble avoir choisi d’être citoyen du monde, et par ailleurs parce que sa musique ne semble appartenir à aucune chapelle. Si on devine certaines de ses influences, aucun mimétisme n’est à déplorer. On est loin de ces groupes qui cochent toutes les cases d’un genre et auraient pu être générés par quelque chat GPT indie. Au contraire, Magon a sa propre identité, multiple certes, mais toujours singulière et cohérente. Écoutons par exemple King Of Nothing – qu’on trouve sur le premier album Out in the Dark sorti en 2019 -, titre proche de l’univers des Pixies période Bossanova, avec ses suites d’accord digne du Black Francis des meilleurs jours, morceau dont le chant, dans la partie finale, rappelle Jonathan Richman et ses Modern Lovers. L’esprit de Joey Santiago se retrouve également dans le son de guitare de l’excellente Forever de l’album In the Blue (2021), mais pour ma part, c’est avec l’hypnotique Right Here apparaissant sur le LP Did you Here the Kids sorti en2023 – genre de morceau qui donne envie de rouler sur une autoroute perdue lynchéenne – que je me suis laissé convaincre par Magon. Continuer la lecture de « Selectorama : Magon »

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Selectorama spécial B.O. : Froid Dub

Stéphane Bodin et François Marché aka Froid Dub
Stéphane Bodin et François Marché aka Froid Dub / Photo : DR
En bons gonzos que nous sommes parfois, nous n’avons pas encore vu le film. Fotogenico, réalisé par Marcia Romano et Benoît Sabatier est pourtant sorti en salles hier, et il conte l’histoire de – et là, on se saisit du résumé officiel – Raoul, qui débarque à Marseille où sa fille est morte. Il découvre qu’elle avait enregistré un disque avec une bande de filles, et se met alors en tête de remonter ce groupe. Argument diégétique rêvé pour tout compositeur de bande originale de film, puisqu’elle joue un rôle central, presque un personnage à part entière. Chantée en partie par Emma Amaretto, entendue chez les post-punk Catalogue, elle comprend des reprises de The Field Mice, Luna et 1000 Ohm. Du bel ouvrage signé par le duo Stéphane Bodin et François Marché (on ne leur fera pas l’affront de souligner une fois encore leurs frasques au siècle dernier) alias Froid Dub, auteurs de quelques très beaux maxis chez Delodio, leur propre label. Cette fois, ils montent en intensité avec ces 33 morceaux (sur la version digitale) glaçants et brutaux, qui ne donnent qu’une seule envie, c’est de découvrir quelle place leur ont été conférée dans ce film où l’on retrouve aussi Roxane Mesquida, habituée de l’œuvre sulfureuse de l’américain Gregg Araki. Pour l’occasion, Froid Dub nous ont choisi quelques-unes de leurs B.O. de chevet. Avec le plus grand soin et le meilleur goût, vous remarquerez.

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Selectorama : Nicolas Jublot, Géographie Records

Une partie de l'écurie Geographie, avec Nicolas Jublot en bas à droite / Photos : FB
Une partie de l’écurie Geographie, avec Nicolas Jublot en bas à droite / Photos : FB

En 2019, Nicolas Jublot, programmateur affûté au Point Éphémère à Paris, décidait de monter un label, Géographie. Première signature dans la foulée, le second album des très remarqués Marble Arch, Children of the Slump. Cinq ans plus tard, il a déjà une belle brochette indie pop à son actif : Paper Tapes, Born Idiot, Good Morning TV, Bad Pelicans… Deux groupes ont rejoint la maison cette année, relançant de manière impromptue mais réjouissante les activités du label. Dog Park, qui depuis a joué maintes fois dont une scène de taille, et SCHØØL, avec au micro Francis Mallari de Rendez-Vous et Erica Ashleson (Special Friend, eGGs). Sans compter les nouveaux venus Disarme, Logiciel (ex Jakju) ou Marcel. Une esthétique de label qui s’échappe un peu des sentiers battus de l’indie pour ouvrir le champ des possibles avec un peu plus de perspective. Alors qu’il fête ces jours-ci les cinq ans du label aux Bars en Trans de Rennes, il s’est volontiers prêté au jeu du Sélectorama et nous balance dix morceaux qui comptent pour lui. Et comme il n’est pas du genre à lésiner, il nous gratifie même d’une généreuse playlist au nom ultra intrigant : Jukebox Planisphere.


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Selectorama : Food Fight

Food Fight / Photo : DR
Food Fight / Photo : DR

Tout n’est pas perdu pour le rock hexagonal. Les Rennais de Food Fight nous l’avaient déjà démontré en 2021, année de la sortie de leur E.P. éponyme, sur lequel apparaissait le titre-phare Shenanigans, qui nous avait bigrement enthousiasmés, laissant entrevoir un futur prometteur pour le groupe. Trois ans plus tard, après avoir sillonné la France en long en large et à travers, le quatuor vient tout juste de sortir son premier album, Zeitgeist Impressions, généreux en riffs et en mélodies accrocheuses. Cultivant sans vergogne l’imaginaire mod, biberonnés à la power pop de la fin des seventies, les quatre Bretons pourraient tout aussi bien être brittons. Continuer la lecture de « Selectorama : Food Fight »

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Selectorama : Memorials

Memorials / Photo : Holly Whitaker

Memorials est un ovni. Leur musique, issue d’expérimentations sur un enregistreur Reel to Reel, a beau être à la limite de l’avant-garde avec des morceaux presque tous différents, leur mélange de folk, de psychédélisme et de kraut est pourtant d’une grande cohérence.  A l’image de leurs mélodies foutraques, pleines de surprises, mais qui restent gravées quasi instantanément dans votre esprit. Il n’est pas étonnant que Stereolab leur ait offert de les accompagner en tournée. Ils en sont d’ailleurs ressortis avec le surnom “Stereolab’s evil twin”. Verity Susman et Matthew Simms, respectivement anciens membres d’Electrelane et de Wire ont chacun sélectionné les cinq titres qui les obsèdent depuis quelques semaines. A l’image de leur épatant premier album, Memorial Waterslide, nous avons envie de nous perdre avec eux dans ce Selectorama  d’une grande diversité. Continuer la lecture de « Selectorama : Memorials »

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Selectorama : eat-girls

eat-girls / Photo : Côme Rollet Manus
eat-girls / Photo : Côme Rollet Manus
Depuis l’écoute de leur première cassette éponyme enregistrée et sortie en toute confidentialité en pleine pandémie, l’excellent trio Lyonnais eat-girls façonne un jeu singulier, rempli d’expérimentations, laissant imaginer une parenté avec les Australiens de Exek (avec qui elles ont joué cet été) et des projets Nantais comme Kontexte et Quinconce. Para Los Pies Cansados, quatrième morceau d’annonce d’un debut album à venir chez Bureau B début novembre, tient toutes ses promesses. Dès le début du morceau, un son motorik glaçant, une basse qui bourdonne, et l’ajout d’un synthé enveloppe le tout de manière lancinante. Sans oublier une voix tendue qui laisse présager tout son amour pour des projets allemands comme Malaria! Pour ce groupe en pleine croissance, parti d’enregistrements à la maison, l’avenir sonne avec fracas.

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Selectorama : Adrien Kanter

Adrien Kanter / Photo : Alexis Machete
Adrien Kanter / Photo : Alexis Machete

Il en est des musiciens qui arrivent à construire une bulle d’élévation spirituelle autour de leurs œuvres. On sent qu’ils investissent dans leur façon de jouer, de composer, de produire plus qu’une simple envie de façade sociale ou de désir de succès. C’est le cas d’Adrien Kanter dont la musique de voyageur outsider semble rejoindre, par des méandres insaisissables, teutons planants, jazzmen libres ou guitaristes prog britannico-lysergiques. Dans ce rock spatial qu’il cultive dorénavant en accord avec la nature de sa Savoie d’accueil (où on le voit monter à cheval sur les superbes photos presse), on a envie de se perdre comme dans une cérémonie de révélation (on pense à un bol de peyotl dans un film perdu de Jodorowsky, ou au piment hallucinogène d’un épisode des Simpson) angoissante, parfois accueillante, parfois reposante, toujours remuante. Dans cet ensemble homogène quasiment instrumental, entre les incantations à on ne sait quel divinité, on se voit obligés de construire nos propres repères et de suivre l’avancée du disque « comme une marche en montagne » extatique, exigeante physiquement, mentalement toujours surprenante. De toute façon, nous, dès qu’on entend du saxophone qui serpente dans de la reverb, on est charmé. C’est l’âge. En attendant de récupérer de ce trip inattendu, Section26 a demandé à Cowboy Kanter ce qui le nourrissait en ce moment. Continuer la lecture de « Selectorama : Adrien Kanter »

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Selectorama : Mayfly Two

Mayfly Two / Visuel : DR
Mayfly Two / Visuel : DR

Mayfly Two, c’est d’abord l’occasion de retrouver avec joie Anne Bacheley, légende discrète de la pop française anglophone des années 2000. A la tête d’une petite œuvre fais-le-toi-même plus ou moins difficile à trouver (des CDR, des œuvres numériques), elle a eu le privilège de figurer dans des listes de recommandations de Stephen Pastel himself. Bien sûr que les Pastels figurent en bonne position dans les influences de la dame, mais Anne est avant tout une âme libre qui se fiche de tout carcan et de toute étiquette. Elle écrit et compose parce qu’elle en ressent le besoin, le reste n’est pas son problème. Plutôt solitaire musicalement jusqu’ici, elle semble avoir trouvé en Chris Fox (from Dundee, 100 km au nord d’Edimbourg) un alter ego musical avec qui elle partage sa passion pour la musique et cet alias de Mayfly Two. Continuer la lecture de « Selectorama : Mayfly Two »