Peter Hook, le bassiste démissionnaire de New Order n’est pas qu’un spécialiste du grand écart (et des quatre cordes) : chanteur, guitariste ou producteur, il a traversé près de cinq décennies musicales avec une aisance désarmante. Retour sur un parcours moins médiatisé que d’autres à travers une playlist dédiée.
Nous ne nous sommes jamais rencontrés. Mais nos routes se sont déjà croisées. Il y a plus d’une dizaine d’années. J’avais reçu au bureau un petit roman (par le nombre de pages) d’un auteur dont je n’avais jamais entendu parler mais dont le titre, Fanzine, avait suffisamment éveillé ma curiosité pour que je prenne la peine d’en lire les premières pages. J’avais été ensuite incapable de le reposer, le terminant d’une traite, emballé par tout ce qui s’en dégageait : l’histoire, le style, les références, les ascendances… Il y était question “d’émois et de mort, de regards fiévreux et de découvertes, de regrets et d’espoirs”, avec le rock et John Fante en toile de fond. Autant dire que par ici, on n’était pas loin du sur mesure.
Philadelphie (Pennsylvanie), l’une des villes les plus importantes de la côte Est (avec New York City ou Boston, par exemple) peut compter sur une riche histoire et un rôle prépondérant dans l’indépendance des États-Unis d’Amérique. La symbolique Liberty Bell témoigne de ce passé glorieux. Pourtant dans les années soixante, soixante-dix, l’agglomération perd de sa population, notamment ses classes moyennes. La cité industrielle est gangrenée par la violence des gangs, la pauvreté. Dans ce contexte difficile émerge pourtant l’un des genres les plus soyeux et élégants des années soixante dix : la Philly Soul, dont l’un des mots d’ordre sera justement « Let’s Clean Up The Ghetto« . Moins connue que ses cousines Southern Soul et Motown, cette variante de soul n’en a pas moins marqué l’histoire de ses mélodies satinées et de ses arrangements luxuriants, au point de servir de rampe de lancement à l’un des phénomènes sociologiques des années soixante-dix.
Il y a un an, nous chroniquions dans le fanzine Mushroom l’excellente cassette des Lyonnaises de Tôle Froide. Depuis le mini-album a été réédité, il y a quelques mois, en vinyle par AB Records, Et Mon Cul C’est Du Tofu? (Stratocastors) et Le Turc Mécanique (Balladur, Oktober Lieber). Une occasion unique de redécouvrir la pop électrisante de Pauline, Morgane et Leslie, pont aussi étonnant que grisant entre post-punk et variété française. Nous sommes ravis d’avoir pu les convier à un Selectorama à leur image : précis, mêlant classiques aux hérauts de l’underground actuel. Si leur concert qui devait avoir lieu ce samedi 25 janvier est malheureusement annulé, on espère les revoir bientôt à Paris où elles sont plutôt rares, hormis une date qu’elles avaient partagé avec un autre groupe que nous adorons : En Attendant Ana.