
Nous ne sommes que le 6 janvier et déjà le monde semble partir en vrille. L’Écosse où doit repartir ma fille est reconfinée et il semblerait qu’on remette ça nous aussi dans les semaines à venir. On annonce quotidiennement le nombre de vaccinations dans les différents pays du globe et, comme à l’Eurovision, nous arrivons derniers. Ce soir, les partisans de Trump, galvanisés par la parole folle de leur idole, ont envahi le Capitole. Les images qui inondent les réseaux sociaux sont ahurissantes, partout des casquettes rouges et des types aux allures débiles qui se prennent en photo dans le siège du président du Congrès. Cette année ne marque encore que six jours au compteur et déjà j’ai envie d’en voir le bout, de tout effacer, de faire un grand reset, please, ça ne peut pas déjà ressembler à ça, on a assez donné. Fucking Dry January. Juste avant d’éteindre l’ordinateur sur lequel je m’échine à tenter d’écrire quelques lignes, je tombe sur une chanson, par hasard. Continuer la lecture de « A propos de « Sometimes » de Guy Blakeslee »





L’idée m’est venue en parcourant le journal d’adolescente de ma mère, journal que j’ai découvert près de son lit après son décès. J’ai tout d’abord été surprise de trouver ce cahier d’écolière à petits carreaux encore en sa possession, mais surtout à son chevet, comme si ces souvenirs l’avaient accompagnée pendant ses derniers moments. J’y ai découvert la liste des prénoms des amoureux de ma mère au lycée, Bruno, Michel, Pascal, Claude (mon père) … ainsi que le récit de ses premières fois. Autant d’histoires d’amour qui m’étaient inconnues et qui lui appartenaient à elle, dans sa jeunesse. A la lire, il me semble qu’elle évoque un paradis perdu, ce moment où l’insouciance et la légèreté l’emportent sur le réel, ainsi elle écrit : « Comme mon cœur bat fort, comme je suis inquiète aussi … mais peu importe car il fait si beau et je suis si jeune ». Alors que la vie nous apprend souvent que les premières amours ne sont pas toujours les plus intenses, elles ont pour elles l’immense avantage d’être les premières. 