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Selectorama : Kiwi Jr.

Kiwi Jr.
Kiwi Jr.

Kiwi Jr. fait partie de ces groupes pop insolemment favorisés par les dieux, qui semblent taillés pour n’écrire que des tubes. Le don mélodique assez impressionnant du groupe, la voix à la Stephen Malkmus du chanteur-guitariste Jeremy Gaudet, et ses textes tantôt grinçants, poétiques ou saugrenus – dans lesquels on retrouve toute une galerie de personnalités comme Judy Garland, Julie Andrews, les Kennedy, Marylin Monroe ou… Kobe Bryant !-, sont pour beaucoup dans le charme du quatuor de Toronto. Si leurs morceaux les plus énergiques peuvent rappeler les Strokes et les Parquet Courts des débuts, certains titres font également penser aux meilleures heures de la pop néo-zélandaises des années1980 labellisée Flying Nun. Quoi qu’il en soit, il plane sur la musique de Kiwi Jr. un vent salutaire de fraîcheur et de légèreté qui pourrait même mettre en joie le plus blasé des nihilistes. Et un groupe qui s’amuse à reprendre Tugboat de Galaxie 500 ou Gold Star for Robot Boy de Guided By Voices en live ne peut qu’avoir notre bénédiction. Continuer la lecture de « Selectorama : Kiwi Jr. »

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The Lil’Hospital, Welcome to My (Strange) Jangle (autoproduit)

Kevin Alvir, le garçon plein de talent qui se cache derrière The Lil’Hospital, n’est pas vraiment un perdreau de l’année. Le premier album du groupe remonte déjà à 2001, c’est à dire presque au temps des dinosaures. Il était d’ailleurs sorti le 11 septembre 2001, alors qu’Alvir était encore ado. Quelques années après ses premiers faits d’armes, le New-Yorkais avait monté The Knight School, très recommandable groupe de pop DIY un peu plus bruitiste, qui avait malheureusement splitté après plusieurs très chouettes albums injustement passés sous les radars. Il est d’ailleurs bien triste de ne plus pouvoir écouter en ligne The Poor and Needy Need to Party ou Revenger, sur lesquels se trouvent pas mal de très bons titres. Continuer la lecture de « The Lil’Hospital, Welcome to My (Strange) Jangle (autoproduit) »

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Stranger Teens #6 : « Blitzkrieg Bop » des Ramones

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Certains sont nés au milieu des disques. Leur parents possédaient une collection de vinyles, de cassettes ou de Cds, et lisaient même parfois des magazines comme Rock and Folk ou Best. Chez moi, il n’y avait rien de tout ça. Jusqu’à ce qu’ j’atteigne l’âge de 10-11 ans, il nous a fallu nous contenter d’une seule et unique cassette : la B.O. de Flashdance, et deux 45 tours : le single de Angie des Rolling Stones (qui n’avait plus de couverture) et celui de Ça Plane pour Moi de Plastic Bertrand. N’ayant rien d’autre à écouter, mon frère aîné et moi avons usé la cassette jusqu’à la corde sur l’increvable chaîne stéréo Thomson de nos parents et avons joué en boucle les 45 tours des Stones et de Plastic Bertrand dans notre mange-disque orange, jusqu’à ce que celui-ci finisse par mourir de sa belle mort à force de manipulations maladroites. Angie des Stones et la B.O. de Flashdance me collaient toujours légèrement le bourdon, mais par contre, je ne me suis jamais lassé, même aujourd’hui, du single de Ça Plane pour moi, surtout de la face B – Pogo Pogo –, qui me mettait dans tous mes états, même si je n’avais strictement aucune notion de ce qu’était un pogo. Continuer la lecture de « Stranger Teens #6 : « Blitzkrieg Bop » des Ramones »

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Selectorama : Robert Sekula (14 Iced Bears)

14 Iced Bears
14 Iced Bears (Robert Sekula à gauche), Brighton 1988 / Photo : James Duncalf

Brighton, 1985. Robert Sekula et Kevin Canham, réunis par un amour commun pour les Byrds, Jesus and Mary Chain, Nick Drake et le Velvet Underground, décident de former 14 Iced Bears. De cette heureuse collaboration naîtront une série d’excellents 45 tours et flexis ainsi que deux albums – 14 Iced Bears et Wonder -, qui contribueront à l’édification de la légende de la pop labellisée C86. Le single Come Get Me, sorti en 1988 chez Sarah Records, qui comprend également le fabuleux Unhappy Days et le sublime Sure to See – un des rares titres de l’époque capable de se hisser à la hauteur d’une merveille comme Emma’s House des Field Mice -, apparaît aujourd’hui comme emblématique de l’âge d’or de l’indie pop anglaise des années 1980. Avec leur deuxième album sorti en 1991, le groupe, influencé par 13th Floor Elevators et The West Coast Pop Art Experimental Band, voguera vers des horizons beaucoup plus psychédéliques, mais avec autant d’inspiration.

>>> English version below, thanks to the group itself.

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Selectorama : R.M.F.C.

R.M.F.C.
R.M.F.C.

Vous faisiez quoi vous à l’âge de 17 ans ? En 2018, l’Australien Buz Clatworthy, lui, sortait déjà un premier disque, Hive vol. 1, sous l’avatar R.M.F.C. (Rock Music Fan Club). Cette collection de petites bombes garage-punk DIY de la meilleure eau a rapidement été suivie d’un Hive vol. 2, tout aussi convaincant. Depuis, ce jeune prodige n’a cessé de continuer d’enregistrer des micro-tubes publiés à travers plusieurs singles et E.P., toujours réussis. On recommandera l’écoute de l’excellente First World Pressure, ou de Feeder, qui rappellent les premiers pas de Jay Reatard au sein de The Reatards, ou encore un morceau moins excité comme Mirror qui se promène sur les terre des premiers disques de Wire. On pense parfois aussi à Uranium Club ou Snooper, avec lesquels Clatworhty partage le même goût pour les riffs de guitare tendus à souhait, voire à Joy Division pour les lignes de basses bien charpentées. Continuer la lecture de « Selectorama : R.M.F.C. »

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Sous surveillance : Slagheap

Slagheap
Slagheap

Qui ?

Slagheap est un quatuor post-punk anglais entièrement féminin. Catherine tient la basse, Heidi est à la batterie, tandis que Lydia et Sadie assurent toutes les deux la guitare et le chant.

Où ?

Bristol, Angleterre. Continuer la lecture de « Sous surveillance : Slagheap »

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Adam Green, That Fucking Feeling (Average Cabbage Records)

Si Adam Green n’avait pu assurer la promotion d’Engine of Paradise, son très bon disque paru en 2019, en raison de la pandémie, il a enfin pu prendre sa revanche avec une tournée européenne qui vient de se terminer en mai dernier. Lors de son passage à Lyon et à Paris, les fans français du crooner anti-folk new-yorkais n’auront pas boudé leur plaisir de voir leur héros danser sur scène comme un beau diable, faire des checks à tous les spectateurs du premier rang ou raconter des anecdotes désopilantes, heureux d’être là et d’une rare générosité avec le public. Adam Green et son impeccable backing band auront surtout régalé le public de pléthore de tubes inoxydables comme Bluebirds, Jessica, Cigarette Burns Forever, sans oublier bien l’hymne absolu Dance With Me ou NYC’s Like a Graveyard des mythiques Moldy Peaches. Mais, en plus de cette ribambelle de classiques, Adam Green aura parsemé son set de plusieurs excellents nouveaux titres, issus de That Fucking Feeling, un mini-album de vingt minutes, que les fans ont eu la bonne surprise de découvrir au stand de merchandising. Certes, il faut être sacrément gonflé pour qualifier un opus aussi court d’ « album » – d’autant plus que certains titres sont en réalité des versions acoustiques des chansons orchestrées figurant au début du disque -, mais la qualité et l’inspiration sont là, si bien qu’on pardonne à Adam Green sa flemme légendaire. Continuer la lecture de « Adam Green, That Fucking Feeling (Average Cabbage Records) »

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Adam Green : « Je compose beaucoup en marchant »

Adam Green
Adam Green / Photo : Megan Hullander

Avant la survenue de la crise du Covid, Adam Green avait prévu une tournée en Europe, notamment en France, pour promouvoir son délectable album Engine of Paradise. Nous l’avions interviewé pour l’occasion, mais les concerts prévus ayant été reportés à une date indéfinie, nous avions dû nous-même remettre la publication de cet entretien à plus tard. Adam Green est enfin de retour sur la route et c’est donc le moment de dévoiler cette « interview perdue » qui a gardé toute sa fraîcheur malgré le temps passé. Le New-Yorkais évoque pêle-mêle ses idoles musicales, son goût pour la peinture, son admiration pour David Berman ou Kimya Dawson, et il est même question de… Michel Berger ! Continuer la lecture de « Adam Green : « Je compose beaucoup en marchant » »