Les trois minutes réglementaires du format canonique de la chanson pop ont toujours constitué un carcan formel à partir duquel les grands auteurs s’efforcent de proposer leurs déclinaisons personnelles. Une référence contraignante et féconde à la fois. Trois minutes donc, ou un peu plus : il y a ceux pour lesquels ce n’est pas assez ; d’autres – plus rares – pour lesquels c’est déjà trop. Depuis quelques années déjà, on sait que Tony Molina est l’un des plus brillants représentants de la seconde option : celle de l’implosion des cadres plutôt que du dépassement progressif. Un as de la distillation, un maître de la condensation. Ici associé à Sarah Rose Janko (Dawn Riding), il prolonge le travail de sape déjà brillamment initié avec son premier groupe, Ovens, ou en solo. Continuer la lecture de « The Lost Days, In The Store (Speakeasy Studios) »
Étiquette : Tony Molina
Catégories climats
Climats #20 : Tony Molina, Anne Dufourmantelle
This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe
Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #20 : Tony Molina, Anne Dufourmantelle »
Catégories affichage libre
L’immensité – Rebecca Elson, Rose Melberg & Tony Molina, Jacques Rivette
Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine
Attendre la pluie pour finalement recevoir le soleil. Changer le chagrin en un talisman lumineux, jamais fané de gaieté. Il y a toujours dans l’immensité du ciel de Bretagne, ce basculement et ce vertige. Sur le chemin bordé d’ajoncs, il y a du mauve et du jaune crus à la André Derain ; ailleurs, c’est le gris et le brun salé de Vilhelm Hammershøi. Je me languis de voir tes jambes nues et tes cheveux bouclés se fondre dans le coloris d’un sable tendre. Pas loin, les roches roses de Primel livreront leur couleur à des embruns noircis de pluie retenue. Viennent les premiers bains sous les grappes d’étoiles. Ce désir de voir un détail caresser l’idée d’un infini, c’est peut-être l’impulsion première de la poésie. Continuer la lecture de « L’immensité – Rebecca Elson, Rose Melberg & Tony Molina, Jacques Rivette »