Depuis combien de temps un groupe de rock n’avait-il pas ainsi retenu notre attention ? Rien de neuf pourtant sous le soleil intermittent de Dublin, juste cinq jeunes hommes âgés de 22 à 24 ans réunis dans Fontaines D.C., en équilibre entre bruit post-punk et pop mélodique, avec un chanteur charismatique jusque sur scène, pour faire du groupe l’une des révélations de l’année 2018, avec un premier album Dogrel sorti ce printemps. Continuer la lecture de « Fontaines D. C. – L’oasis »
Étiquette : TINALS 2019
Catégories chronique nouveauté, festivals
Big Thief, U.F.O.F. (4AD / Beggars)
En découvrant U.F.O.F. pour la première – mais aussi pour la deuxième et la troisième fois – on est d’abord saisi de l’envie irrépressible d’en interrompre le déroulement pour trouver refuge dans l’écoute d’une une copieuse compilation d’Emmylou Harris – Anthology : The Warner/Reprise Years (2001), pour être précis. Cette impulsion ne relève évidemment pas de ces associations formelles par lesquelles les échos des œuvres passées en viennent à résonner ostensiblement dans les prolongements actuels de leur descendance assumée. Au contraire. C’est plutôt que la fréquentation prolongée des vocalises éthérées d’Adrianne Lenker suscite, par contraste, le besoin impérieux de se confronter à une version infiniment plus incarnée de l’humanité. Continuer la lecture de « Big Thief, U.F.O.F. (4AD / Beggars) »
Catégories festivals, portrait
Fat White Family – Tendres pervers
Il existe des moments de télévision pendant lesquels, on aimerait – avec une once de sadisme et beaucoup de naïveté – que tout dérape, comme à la grande époque. Le 17 mai dernier, les trublions de Fat White Family étaient les invités du Quotidien de Yann Barthès sur TMC. Puisque « le groupe le plus trash et bordélique de tout le Royaume-Uni » (sic) est le dernier héritier d’une longue lignée de musiciens situationnistes qui semblent avoir lu Lipstick Traces (Greil Marcus, 1989) et en avoir fait leur livre de chevet, on pouvait rêver d’un bel incident télévisuel. A quoi peut bien ressembler leur tentative d’entrisme dans la société du spectacle ? On s’imaginait déjà chanter Where’s Yann Barthès Now? comme les Television Personalities ironisaient jadis sur le sort du pauvre Bill Grundy. Au lieu de ça, le spectateur a eu droit à une simple interprétation du single Feet, dans une performance conforme à toutes les règles du CSA et dans une mise en scène parfaitement sous contrôle. Continuer la lecture de « Fat White Family – Tendres pervers »
Catégories festivals, mixtape
Mixtape Section26 #1 : Le SuperHomard
¡ Elefant 30 !
Le SuperHomard tire son nom du classique Ne Nous Fâchons Pas (Georges Lautner, 1966) que tous les esthètes sixties apprécient pour sa bande originale signée Bernard Gérard (avec notamment l’indépassable Rosbif Attack). Aux manettes, depuis les débuts du projet et désormais groupe, se trouve Christophe Vaillant, un Avignonnais ayant roulé sa bosse dans de nombreux groupes depuis les années 90 (Strawberry Smell, Pony Taylor, Cucumber, etc). Désormais épaulée en live par son frère Olivier, ainsi que Benoît, Maxime, Julie et Laurent, la formation se produit un peu partout en France et notamment dans plusieurs festivals cet été (en ouverture du TINALS ce jeudi 30/05, pour l’Ostreoid Festival le 15/06 et La Route du Rock le 16/08), histoire de défendre Meadow Lane Park, son excellent premier album paru cette année chez le vénérable label espagnol Elefant, dont nous célébrons toute l’année les 30 ans.
Continuer la lecture de « Mixtape Section26 #1 : Le SuperHomard »
Catégories festivals, interview
Steve Albini – Ici l’ombre
Metteur en son et musicien à l’intransigeance légendaire, sur la brèche depuis le début des années 80, Steve Albini a su rester bruyamment pertinent quand nombre de ses paires ont perdu pied – ou plus. À l’aune d’une tournée européenne aussi rare que précieuse de son groupe Shellac qui passera jeudi 30 mai par le festival TINALS à Nîmes, l’occasion était trop belle pour ne pas se replonger dans l’interview que cet artisan taiseux à l’humour cinglant avait daigné accorder, à une époque charnière de sa vie artistique, au printemps 1993, pour le septième numéro du fanzine magic mushroom. Continuer la lecture de « Steve Albini – Ici l’ombre »