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Magon, World Peace (autoproduit)

MagonCe qu’il y a de délicieux avec la musique, avec l’art en général, c’est que tout se passe comme si, grâce à eux, on pouvait à nouveau tomber amoureux un nombre indéfini de fois sans pour autant que ces attachements soient incompatibles entre eux, comme si on pouvait en quelque sorte vivre à l’infini l’impossible expérience d’un polyamour heureux. Parfois, alors qu’on se complaisait allègrement dans nos habitudes esthétiques, qu’on se contentait avec paresse d’écouter et de réécouter nos disques fétiches, on tombe par hasard sur un un artiste inconnu aux charmes duquel on se laisse prendre sans s’y attendre. On écoute une chanson – il s’agissait pour moi, avec Magon, de l’hypnotique Right Here (Did you Hear the Kids ?), 2023 – et commence alors le premier moment de la fameuse cristallisation décrite par Stendhal.

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Selectorama : Magon

Magon / Phooto : DR
Magon / Photo : DR

Les astronomes savent que parmi les innombrables corps célestes qui peuplent la galaxie, se trouvent des planètes dites « vagabondes », mondes libres et solitaires qui ne sont rattachés à aucune étoile mère, mais qui errent dans l’espace à leur propre guise. Magon est l’une de ces planètes. D’abord parce que cet Israélien de parents irakiens, qui a vécu a Paris et a déménagé au Costa Rica semble avoir choisi d’être citoyen du monde, et par ailleurs parce que sa musique ne semble appartenir à aucune chapelle. Si on devine certaines de ses influences, aucun mimétisme n’est à déplorer. On est loin de ces groupes qui cochent toutes les cases d’un genre et auraient pu être générés par quelque chat GPT indie. Au contraire, Magon a sa propre identité, multiple certes, mais toujours singulière et cohérente. Écoutons par exemple King Of Nothing – qu’on trouve sur le premier album Out in the Dark sorti en 2019 -, titre proche de l’univers des Pixies période Bossanova, avec ses suites d’accord digne du Black Francis des meilleurs jours, morceau dont le chant, dans la partie finale, rappelle Jonathan Richman et ses Modern Lovers. L’esprit de Joey Santiago se retrouve également dans le son de guitare de l’excellente Forever de l’album In the Blue (2021), mais pour ma part, c’est avec l’hypnotique Right Here apparaissant sur le LP Did you Here the Kids sorti en2023 – genre de morceau qui donne envie de rouler sur une autoroute perdue lynchéenne – que je me suis laissé convaincre par Magon. Continuer la lecture de « Selectorama : Magon »