
Nous ne nous sommes jamais rencontrés. Mais nos routes se sont déjà croisées. Il y a plus d’une dizaine d’années. J’avais reçu au bureau un petit roman (par le nombre de pages) d’un auteur dont je n’avais jamais entendu parler mais dont le titre, Fanzine, avait suffisamment éveillé ma curiosité pour que je prenne la peine d’en lire les premières pages. J’avais été ensuite incapable de le reposer, le terminant d’une traite, emballé par tout ce qui s’en dégageait : l’histoire, le style, les références, les ascendances… Il y était question “d’émois et de mort, de regards fiévreux et de découvertes, de regrets et d’espoirs”, avec le rock et John Fante en toile de fond. Autant dire que par ici, on n’était pas loin du sur mesure.
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Par quel bout le prendre pour le dire ? Des disques écoutés dès leur sortie, ça arrive de moins en moins. Il y a toujours quelque obsession à creuser, toujours du temps pour arriver ici ou là et, avouons-le, une résignation agréable : depuis le moment où j’ai saisi que je n’aurai pas assez d’une existence pour écouter tous les bons disques, voir tous les bons films, lire tous les bons livres etc., la vie s’écoule sous des jours meilleurs.
Nous les avions découvert sur scène au
Vingt-cinq ans d’existence, un premier album il y a dix-neuf ans, six autres depuis : les Français de Tahiti 80 sont désormais des briscards de la pop indépendante hexagonale, de ceux capables de traverser et résister aux différentes modes. Imaginez-vous, certains lecteurs et lectrices de cette chronique (probablement égarés) n’étaient potentiellement pas nés quand
C’était il y a onze ans. Pour le compte d’une revue dont on taira une nouvelle fois le nom, je croisais la route de l’auteur et dessinateur 

Quand un musicien dépasse la quarantaine – le temps passe vite, me répétait ma grand-mère – plusieurs chemins s’ouvrent alors : se reposer sur ses lauriers et refaire pour la cinquantième fois le même disque, explorer inlassablement tous les autres moyens d’expression et loisirs créatifs qui s’offrent à lui (cinéma, peinture, poterie, couture), ou raccrocher les gants pour balancer ses avis éclairés sur les réseaux (à propos d’autotune, de la pop française, du rap, de Macron…) Il peut aussi se décider à sortir un premier disque, comme ça, pour le plaisir, mais pas que, parce que l’urgence peut se ressentir à tout âge, pas sous la même forme qu’à 17 ans, c’est sûr, mais pas moins puissante.