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Guided By Voices, Nowhere To Go But Up (Guided By Voices Inc.)

Meet Me in the Bathroom de Lizzy Goodman a quelques mérites, dont les deux principaux sont de rappeler le rôle fondamental des Jonathan Fire*Eater et le culte voué par les Strokes aux Guided By Voices. Nick Valensi et les autres membres du groupe n’ont de cesse de le rappeler dans les pages de ce livre : ils voulaient juste sonner comme les Guided By Voices lorsqu’ils ont commencé à jouer ensemble. Pourtant, en 2000, le groupe de Robert Pollard est totalement dans la sauce. Les Guided By Voices ont quitté Matador, leur label historique, pour TVT Records, le label des débuts de Nine Inch Nails. Et c’est le début de la fin du Guided qui se retrouve avec Rob Schnapf ou Ric Ocasek en studio. Deux disques putassiers et c’est le retour à la maison-mère un an plus tard pour faire des disques plus recommandables. Continuer la lecture de « Guided By Voices, Nowhere To Go But Up (Guided By Voices Inc.) »

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Selectorama : Karina Gill (Cindy, Flowertown)

Karina Gill, chanteuse du groupe de rock américain Cindy le 3 mai 2023 à Paris. Photo : Mathieu Zazzo
Karina Gill, chanteuse du groupe de rock américain Cindy le 3 mai 2023 à Paris. Photo : Mathieu Zazzo

« Il y a quelquefois dans les personnes ou dans les choses un charme invisible, une grâce naturelle qu’on n’a pu définir, et qu’on a été forcé d’appeler le je ne sais quoi. » remarquait Montesquieu dans son Essai sur le goût. C’est justement ce charme qu’on retrouve dans la musique de Karina Gill et les groupes auxquels elle participe, dont la beauté discrète et naïve ne peut que ravir l’âme des amateurs de pop intime et artisanale. Depuis 2018, sous les avatars de Cindy, de Flowertown ou de Hospital, souvent accompagnée par son acolyte Mike Ramos, la Californienne a su conquérir son auditoire avec ses chansons délicates, dont l’ami Xavier Mazure avait remarqué en 2021 dans les colonnes de Section 26 la troublante ressemblance avec l’univers de Slumber Party, groupe qu’on ne s’est jamais consolé d’avoir vu disparaître des écrans radars. Continuer la lecture de « Selectorama : Karina Gill (Cindy, Flowertown) »

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Fugazi, The Argument (Dischord Records, 2001)

Il y a vingt ans déjà, les membres de Fugazi annonçaient faire une pause d’une durée indéterminée. Deux ans auparavant sortait ainsi leur septième (ou neuvième si nous comptons 13 songs et Instrument Soundtrack) album : The Argument. Celui-ci conclut une saga entamée une douzaine d’années plus tôt, avec deux EPs (Fugazi et Margin Walker), définissant le son de l’underground nord-américain de l’époque. Avant d’être un pivot de la scène post-hardcore des années 80-90, Fugazi est surtout la rencontre de quatre musiciens exceptionnels, issus de la fantastique scène de Washington DC. Continuer la lecture de « Fugazi, The Argument (Dischord Records, 2001) »

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Harp, Albion (Bella Union / PIAS)

Tim Smith n’a aucun problème avec Radiohead. Dans une vieille interview dont j’ai oublié la source, il avait même le culot de déclarer : « J’écoute beaucoup plus Jethro Tull que Radiohead ; seulement faire des chansons de la trempe de celles de Jethro Tull c’est complètement hors de portée pour moi. » On connait de visu et in situ le sens de l’humour souvent fastidieux des texans, ça n’en pose pas moins le problème. Parce qu’on voudrait bien aimer plus que de raison ce disque, le premier en solo de l’ex-leader de Midlake, attendu par les fans (dont je ne suis pas mais certains amis chers, si) comme le messie depuis une éternité. Il parait que sur The Courage Of Others (2010) le dernier album de Midlake avec Tim Smith, il avait été évoqué Pentangle et Fairport Convention. Du peu de souvenirs qu’il m’en reste, l’écoute du disque avait du me mettre en rogne en ces augures puissantes mais rarement atteintes. Continuer la lecture de « Harp, Albion (Bella Union / PIAS) »

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Un Jeanines par jour éloigne le docteur pour toujours

Jeanines
Jeanines

On aurait pu imaginer que New York, ville-monde, ville-monstre qui a vu naître tant de groupes depuis des décennies, finirait un jour par ne plus être féconde. Ce moment est pourtant bien loin d’être arrivé. Et les fans de pop ne s’attendaient certainement pas à voir apparaître au cœur de la Big Apple de très bons groupes à tendance twee, comme  Ribbon Stage ou Jeanines. D’ailleurs, le virus twee n’a pas non plus épargné le reste du pays, comme en témoigne la musique des Californiens de Cindy – dont le dernier LP Why Not Now est un petit bijou –, ou encore celle de The Umbrellas, eux aussi réminiscents de ce genre musical qui a fait florès dans les glorieuses années 1980 au Royaume-Uni, avec The Pastels et autres Talulah Gosh. La twee est donc bien vivante outre-Atlantique. Continuer la lecture de « Un Jeanines par jour éloigne le docteur pour toujours »

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Guided by Voices, Bee Thousand (Scat Records / Matador, 1994)

Par quel disque appréhender un artiste ou un groupe ? Il est souvent coutume de préférer l’album au best-of. Pourtant, certaines de ces anthologies ont leurs propres lettres de noblesse, comme par exemple The Singles (1969-1973) des Carpenters ou l’incroyable Singles Going Steady (1979) des Buzzcocks. La question se révèle encore plus épineuse quand le groupe se nomme Guided by Voices et a sorti pas moins de trente-huit albums en presque autant d’années de carrière, dont deux disques cette année : Welshpool Thrillies et Tremblers and Goggles by RankContinuer la lecture de « Guided by Voices, Bee Thousand (Scat Records / Matador, 1994) »

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Queen, par David Rassent (Le mot et le reste)

There is nothing simple about this.
Hanif Abdurraqib

Un bout de génération se reconnaîtra : au tournant des années 1980-1990, les visages du rock d’avant l’adolescence – et d’avant Nirvana, disons – porteront haut une certaine flamboyance, une guitare rouge et une moustache, et enseigneront de premiers mots anglais, Greatest Hits Vol. 1. Dans les chambres de fin d’enfance et des premiers CD – le plus souvent acceptés sur la platine familiale –, il y aura souvent un groupe dépassant alors la notion d’art pour être autre chose – de la musique, du rock, du camp, des chansons – pour devenir très vite, puberté venue et passée, un souvenir plus ou moins accepté, plus ou moins honteux, consommé ensuite avec nostalgie lors des passages à la radio ou des ivresses œcuméniques en quête de pardon – car vraiment, tout le monde – ou presque – aime de bonne foi au moins un tube de Queen, ou aime l’écouter même sans l’aimer. Continuer la lecture de « Queen, par David Rassent (Le mot et le reste) »

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Musical Ecran 2023 / « Louder Than You Think, a Lo-Fi History of Gary Young and Pavement » de Jed I. Rosenberg

Gary Young
Gary Young

« Dans ma vie j’ai du prendre plus de 6000 doses de LSD. » Au moins c’est clair dès le début, Gary Young aura du mal à s’extraire de l’image d’un histrion toxique et intoxiqué. Que ce documentaire va toutefois tenter de dissiper en partie, mais pas assez. Imaginez, vous êtes Stephen Malkmus, branleur génial en banlieue californienne, vous faites ou voudriez faire un groupe, vous faites la chose plus ou moins par-dessus la jambe et là, vous tombez sur votre mauvais génie. Un freak, un vieux hippie aguerri aux choses du métier. A son niveau, mais le niveau rejoint le génie en jachère de ses nouveaux petits protégés. Continuer la lecture de « Musical Ecran 2023 / « Louder Than You Think, a Lo-Fi History of Gary Young and Pavement » de Jed I. Rosenberg »