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Sale temps pour la musique

Interview inédite d’Andy Weatherall en 2011, pour la réédition de « Screamadelica »

Andy Weatherall
Andy Weatherall

La musique compte chaque jour ses morts. Mais celle d’Andy Weatherall, si elle peut laisser indifférent le grand public (“Qui ça ?”) a été saluée avec la plus grande émotion par ses pairs. Tous, y compris ses admirateurs anonymes au moins aussi reconnaissants, ont insisté sur le sens de l’humour, la gentillesse, le savoir vivre et la culture extra-musicale du monsieur. Il serait trop fastidieux de rappeler que Weatherall a changé la musique pop dès sa deuxième production en 1989 avec Loaded de Primal Scream. Mais celui qui était toujours capable d’initier Convenanza en 2013, un nouveau festival défricheur et intimiste à Carcassonne, a surtout refusé de capitaliser sur sa réputation et de devenir sans trop se fatiguer un “gros” DJ et producteur discographique de stars. Il a préféré explorer les marges sans relâche, quitte à nous perdre parfois en route bien au-delà de Sabres Of Paradise, Two Lone Swordsmen et tout ce qui est sorti sous son nom. Il faudra encore du temps pour bien écouter, essayer de comprendre et peut-être réaliser à qui nous avions affaire derrière ses différentes identités sonores. Pour donner un exemple évident, la liste désormais détaillée des samples de Loaded ne saurait à elle seule expliquer le résultat final. Weatherall reste aujourd’hui encore un pionnier musical tous azimuts, toutes directions. Continuer la lecture de « Sale temps pour la musique »

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Ben Watt, Storm Damage (Unmade Road/Caroline)

Sa discographie, souvent brillante, et qui s’étend désormais sur plus de quatre décennies en atteste : Ben Watt n’a jamais été l’homme du statu quo musical. Et même si Storm Damage semble s’inscrire dans la continuité chronologique de ses deux précédents albums solo, publiés depuis son retour aux affaires extra-conjugales en 2014, les inflexions instrumentales construisent ici une toile de fond toute différente où se projettent des états d’âme toujours plus personnels, où semble dominer la triste sérénité issue de la résignation au deuil. Continuer la lecture de « Ben Watt, Storm Damage (Unmade Road/Caroline) »

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FAME 2020 : A Dog Called Money de Seamus Murphy, avec PJ Harvey

A Dog Called Money de Seamus Murphy
A Dog Called Money de Seamus Murphy

De l’amitié entre le photo-reporter Seamus Murphy et la singer-songwriter PJ Harvey, nous savions déjà qu’il en avait résulté un album de cette dernière (Let England Shake en 2011) mis en images par une série de courts films réalisés par ce dernier. Cet album ajoutait une corde inattendue à l’arc discographique de la mythique recluse du rock britannique qui, parmi les multiples masques souvent introspectifs égrenés au fil de sa solide carrière, nous offrait cette fois-ci un visage tourné vers une observation grave mais poétique du monde extérieur, sous la forme d’un portrait de l’Angleterre qu’on ne savait pas encore pré-Brexit. Continuer la lecture de « FAME 2020 : A Dog Called Money de Seamus Murphy, avec PJ Harvey »

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Primal Scream, Screamadelica (Creation)

Traîtres à la cause, tâcherons, ignobles, vulgaires et bourrins. Les indie popeux n’auront pas de mots assez durs pour dézinguer Primal Scream à la sortie de leur second album éponyme en 1989. Il faut dire que Bobby Gillespie en a déjà sous le coude lorsque paraît, deux ans plus tôt, Sonic Flower Groove, le premier LP de son groupe. Avant cela, il avait joué le faire-valoir au sein de The Wake et un peu plus que ça chez The Jesus And Mary Chain. Sonic Flower Groove, donc, disque aussi brillant que rétro, déjà culte avant même sa sortie, faisant la part belle aux obsessions sixties de ses auteurs (Love, The Byrds) et érigeant Bobby Gillespie en sex-symbol improbable d’une nation indie en anorak. Autant dire que le passage du soleil californien à la rudesse rock de Detroit fait jaser… Et pourtant. Au milieu de ce disque rétrograde, et plutôt bon rétrospectivement (avec The Stooges et MC5 en ligne de mire), trônent quelques déchirantes ballades sous haute influence Big Star. Par exemple, la pépite I’m Losing More Than I’ll Ever Had, devenue Loaded sous les ciseaux avisés mais pas encore experts d’Andrew Weatherall, va transformer leur vie et la nôtre. Continuer la lecture de « Primal Scream, Screamadelica (Creation) »

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Vaughan Oliver par ceux qui l’ont aimé #2

Une célébration du travail de l’immense graphiste pour le label 4AD

Vaughan Oliver
Vaughan Oliver

En complément de l’hommage à Vaughan Oliver déjà publié, nous vous proposons trois témoignages inédits. Reçus plus tardivement, il nous est évidemment apparu indispensable de les partager, car chacun offre un éclairage supplémentaire et intime sur l’œuvre de cet artiste hors normes. Tout d’abord, celui de Simon Larbalestier, photographe, collaborateur de longue date de Vaughan (les pochettes des Pixies c’est lui). Pour cette occasion, il nous offre quelques photos de ses archives personnelles. Terry Dowling, le professeur, tuteur et ami de Vaughan revient avec émotion sur cet élève génialement rebelle qui est venu chercher conseil et approbation auprès de lui jusqu’à la fin de sa vie. Enfin, Ian Masters des Pale Saints parle de sa collaboration avec Vaughan pour la pochette de In Ribbons (1992).
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Vaughan Oliver by the ones who loved him #2

A celebration of the work of 4AD’s unforgettable art director

Vaughan Oliver
Vaughan Oliver

Following our tribute to Vaughan Oliver, we bring to you three previously unpublished pieces. We still felt it was essential for us to share them, despite receiving them after our original piece. First, Simon Larbalestier, photographer and long-time colleague of Vaughan’s (his credits include the Pixies album covers) shares an emotionally powerful account of his relationship with Vaughan Oliver, illustrated with photos from his personal archives. Terry Dowling, Vaughan’s teacher, tutor and friend speaks with emotion of his brilliantly rebellious student who came to him for advice and his approval until the end of his life. Finally Ian Masters of the Pale Saints recalls working with Vaughan for the cover of In Ribbons (1992). Continuer la lecture de « Vaughan Oliver by the ones who loved him #2 »

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Return The Gift

Disparition d’Andy Gill, guitariste et membre fondateur des Gangs of Four

Andy Gill
Andy Gill, 2011 / Photo : Philippe Lévy

En 2004, voyait le jour cette compilation de Gang Of Four, qui pouvait alors se targuer alors d’être le groupe le plus pillé de l’ère post-punk. Dans la RPM, j’avais écrit quelques lignes (je n’en prends jamais) pour tenter de dire toute mon admiration au sujet de cette formation assez incroyable dont le guitariste et membre fondateur Andy Gill vient de nous quitter hier. C’est un peu gauche (et pour cause) mais comme toujours, le cœur y était. Continuer la lecture de « Return The Gift »

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Still Raw

Réédition de « Raw Like Sushi » de Neneh Cherry pour les 30 ans de sa sortie

"Raw Like Sushi" photoshoot, par Jean-Baptiste Mondino
« Raw Like Sushi » photoshoot par Jean-Baptiste Mondino

Je me souviens de 1989. C’est l’année où des étudiants sont massacrés sur la place Tian’anmen, où on regarde le mur de Berlin tomber depuis nos écrans de télé, où Ceausescu et sa femme sont arrêtés et exécutés presque en direct et où le Dalaï-Lama reçoit le Prix Nobel de la Paix. C’est une année où la lumière perce parfois derrière les ombres. Continuer la lecture de « Still Raw »