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Leonard Cohen, Various Positions (CBS, 1984)

If it be your will.
« Si telle est ta volonté. »

C’est ainsi que Leonard Cohen conclut la difficile deuxième période de sa carrière dite « des désamours », qui a succédé à la lune de miel entre le poète et son public, à sa bohème élégante mais sincère, inattaquable géographiquement — le Chelsea Hotel et Hydra avant l’arrivée de l’électricité sur l’île, qui dit mieux ? — et artistiquement — les recueils, le roman, puis les trois premiers albums, inattaquables — trop noirs ? Inattaquables.

Ces fameux trois albums inauguraux qui captivent d’emblée l’Europe alors que ce sont ceux qui rêvent encore d’Amérique, qui deviennent des tables de la Loi, des mesures de toute chose folk, de tout arrangement – et très vite, dès Songs of Leonard Cohen, qui deviennent des prisons. Cohen lors de ses premières tournées, malgré toutes ses tentatives de sabotage — concerts sous LSD, chevaux, impréparation, empathie —, peine sous le poids des mots ravivant soir après soir les passés et les morts — père, amours, etc. —, sous le poids des attentes, sous le poids de la perfection qu’il atteint quand il fait sans essayer d’être. Un poids sous lequel Bob Dylan, d’un cuir plus solide, a déjà craqué et s’est enfui avant de réapparaître autre, tout autre. Continuer la lecture de « Leonard Cohen, Various Positions (CBS, 1984) »

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Stranger Teens #10 : « Suzanne » par Leonard Cohen

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Une chanson a-t-elle sauvé mon adolescence, un Running Up That Hill qui m’aurait fait émerger de l’enfance ? À vrai dire non. Quand on vivait dans une petite ville ouvrière du 71 à la fin des années 60 / début 70, l’accès à la musique était des plus réduits. Pas de magasin de disques, une radio pour toute la famille, une télé sur le tard et des vacances chez la grand-mère à 30km. Hervé Vilard hurlait que Capri, c’était fini, mais bon, Capri ne m’inspirait pas, la vague yéyé était amusante mais pas de quoi faire naître une révélation. Le refuge se trouvait dans les livres. Continuer la lecture de « Stranger Teens #10 : « Suzanne » par Leonard Cohen »

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Climats #22 : Trintignant, Leonard Cohen

Jean-Louis Trintignant
Jean-Louis Trintignant / Photo : James Andanson

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #22 : Trintignant, Leonard Cohen »

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Bee Appleseed reprend « There Is A War » de Leonard Cohen

« Leonard Cohen est probablement mon artiste préféré, toutes disciplines et époques confondues. C’était donc une expérience merveilleuse de reprendre une de ses chansons. Celle-ci semble particulièrement pertinente pour décrire la folie du climat politique. C’est pour cette raison que je l’ai choisie. Sur un coup de tête, j’ai décidé de tagger Adam, le fils de Leonard Cohen, quand j’ai pour la première fois partagé cette chanson. A ma grande surprise, il m’a contacté pour me dire qu’il aimait ma version. Il  m’a aussi confirmé que, pour lui aussi, les mots de son père datant de 1974 n’ont fait que devenir plus pertinents au fil des ans. J’ai invité ma petite amie Nora Keyes pour faire les chœurs et Blobbie Kirkhuff à jouer de la SOMA Pipe (tous deux sont membres d’Elf Freedom)… Ensemble, on est devenu des pros de l’enregistrement à la maison ces derniers temps. Alors, si vous avez aimé cette chanson, d’autres ne vont pas tarder. »

 

On reviendra prochainement sur le cas du brillant Bee Appleseed. En attendant, on peut écouter écouter sa discographie solo ici  et ses productions avec Nora Keyes, la muse du Los Angeles arty et indie derrière ce lien.