Avec ce travail de réédition d’albums, de publication de live et de compilation d’inédits entrepris depuis plusieurs dizaines d’années, Neil Young est devenu le gardien de son propre temple, une sorte de Moses Asch monomaniaque et autocentré qui, à 75 ans passés, trouve encore le temps d’enregistrer des disques, et parfois même des bons. Aussi généreux et enthousiasmant soit ce projet, il n’est pas sans poser des problèmes d’éthique. Lorsqu’on raconte ses propres aventures, peut-on aussi être un bon historien ? La question ne se posait pas vraiment pour le premier volume des Archives, paru en 2009. Le Loner y exhumait les premiers trésors d’une trajectoire, certes sinueuse, mais résolument ascendante : des enregistrements des Squires en 1963, jusqu’au succès planétaire de Harvest, consacré cathédrale du folk-rock dès sa sortie en 1972, en passant par la pop lumineuse de Buffalo Springfield, un premier solo sous-estimé, quelques titres avec Crosby, Stills et Nash, le premier Crazy Horse, intense et sale, puis au milieu de tout cela, After The Gold Rush, véritable pierre de touche de cette période Topanga Canyon. Continuer la lecture de « Neil Young, Archives Vol.II (Reprise Records, Warner Music) »