L’activisme vit d’enthousiasme, et Cyril Moya est un activiste discret mais certain, qui consacre l’essentiel de son temps à rendre possibles des disques – sur son label What a Mess! Records – et des concerts – par son travail de tourneur archi-indépendant.
La tendance des artistes avec lesquels il travaille est majoritairement folk mais pas que, favorable au bizarre, un peu hors-sol, complètement hors-modes. Comme on lira plus bas, un étendard parfait du peuple sans drapeau ni frontières dont fait partie Cyril (entre Montréal, Toulouse et Sauve) est la regrettée Lhasa de Sela. C’est dire le niveau d’exigence calme et voyageuse du bonhomme que, depuis un premier concert dans un jardin de Sauve au bord de la rivière, prix libre, buffet dément, cubis de toutes les couleurs, public de 7 à 77 ans, j’ai toujours plaisir à croiser : on avait parlé un peu des professionnels de la profession, et de tous leurs moments bizarres, et on avait beaucoup ri.
Lui a oublié les champs sémantiques de la plainte et du regret. Il aime trop la musique pour avoir le temps de ça. Continuer la lecture de « Selectorama : Cyril Moya »