Marion Brunetto, âme du projet Requin Chagrin a accepté de réaliser un selectorama pour nous. En dix chansons, elle évoque aussi bien ses coups de cœur, des morceaux qui l’ont marqué dans sa jeune carrière de musicienne comme des influences de sa musique. Sémaphore, son deuxième album, publié en début d’année sur le label KMS, confirme la santé de la scène pop française mais en propose une déclinaison très personnelle à la fois ancrée dans le patrimoine français et l’indie-pop / shoegaze anglophone. Sur scène, le projet solitaire se mue en solide groupe rodé aux premières parties dans les Zéniths de France et de Navarre mais aussi aux têtes d’affiche. La tournée de Requin Chagrin passe peut-être près de chez vous, l’occasion d’aller voir une des plus talentueuses musiciennes pop d’ici.
1. Delicate Steve, Friends (2017)
Une superbe instru avec une guitare folk et une batterie qui drivent le morceau tranquillement pendant que la guitare lead nous offre une petite mélodie/solo tout au long du titre. J’adore la première partie hyper aérienne et efficace. J’aime bien commencer ma playlist avec ce titre et je ne m’en suis pas encore lassée.
2. Anika, I go to sleep (2010)
J’adore tout, le son, la voix, le delay sur « I go to sleee eee eeee eeep« , l’ambiance… J’avais découvert Anika via son groupe Exploded View que j’avais vu lorsqu’on avait fait La Route du Rock en 2016. Leur album éponyme me plait beaucoup et cette reprise des Pretenders est magnifique.
3. Poème electronique, Rendezvous (1982)
Je ne sais plus du tout comment je suis tombée sur ce morceau, mais je sais que je l’ai énormément écouté en 2010-2011. Ce refrain « opera 80’s » unique m’a traversé le cerveau à l’époque et j’aime encore l’écouter aujourd’hui.
4. Jay Reatard, My shadow (2006)
Un classique. Découvert en 2013 lors de notre petite tournée avec mon groupe Les Guillotines et nos amis Les Marinellis. Nous faisions leurs premières parties et partagions le même van. C’est sans doute entre Lyon et Bordeaux que (Cédric, je crois) a mis ce titre quasiment deux fois d’affilée, coup de foudre immédiat.
5. Cocteau Twins, Sugar Hiccup (1983)
Quelle reverb… la puissance de la caisse claire, la voix , la basse qui évoque The Cure. Une chanson à écouter les jours d’automne.
6. Guided by voices, Game of Pricks (1994)
Un beau morceau très pop très lo-fi et aussi très court, mais tout est dit en seulement une minute et trente trois secondes.
7. Petula Clark, La nuit n’en finit plus (1972)
Reprise de Needles and Pins de Jackie DeShannon / The Searchers. J’ai un véritable penchant pour cette version, plus lente, plus touchante et en français que j’écoute pas mal en ce moment.
8. Rémi Parson, Montauban (2016)
Mon camarade Rémi Parson qui chante sa ville, Montauban. Difficile de choisir un titre en particulier, mais j’adore celui-ci avec cette mélodie de clavier au début et sur les refrains.
9. The Raveonettes, Dead sound (2007)
De grosses guitares, des voix d’anges et une mélodie un peu à la Suicide sur le titre Cheree. Un titre que j’ai bien saigné à l’époque avec Love in a Trashcan qui est un morceau un peu plus surf.
10. Trisomie 21, La fête triste (1995)
Et comme générique de fin, la fête triste que j’ai écouté pour la première fois grâce à Fred de Neue Grafik avec qui on passait des nuits à faire de la musique pour son live. J’adore le souffle, le clavier qui fait une espèce de sirène au tout début, l’espèce d’orgue qui fait les accords, la boite à rythme et tout ce qui ce dégage de ce morceau à la fois beau et fragile.