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Los Vidrios Quebrados, Fictions (UES Producciones, 1967)

Du Chili de la fin des années 60, nous connaissons surtout le contexte politique. Le pays est alors en proie à une certaine instabilité, en partie à cause des États-Unis qui gardent un œil attentif sur la région, craignant un basculement socialiste. Comme ses voisins péruviens (Los Shain’s, Los Saicos) et argentins (Los Gatos), la jeunesse chilienne s’éprend des rythmes du garage-rock nord-américain et de la musique beat britannique. Plus que le rock & roll d’Elvis Presley, la musique pop des Beatles fait du rock une langue universelle. Continuer la lecture de « Los Vidrios Quebrados, Fictions (UES Producciones, 1967) »

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Guilty Pleasure : « Toute Première Fois » par Jeanne Mas (1984)

La Jeanne Mas / Photo : Chan Masson
La Jeanne Mas / Photo : Chan Masson

Mais qu’est-ce donc qu’un guilty pleasure ? Notion éminemment variable selon les goûts, l’éducation, l’époque – ce qui passait pour un guilty pleasure dans les 80s sera peut-être considéré comme un tube quarante ans plus tard. La musique suit les aléas de la mode : qui aurait parié sur le retour de la coupe mulet ou de la moustache façon acteur porno des 70s, hein ?

Suivant le principe qu’il n’y a jamais de mal à se faire du bien, la notion « guilty » ne m’est donc pas familière et j’ai longuement cherchée. Avant de fixer mon choix sur Jeanne Mas et sa Toute Première Fois. Pourquoi ? Oui, il y a une histoire derrière ce choix. Mais déjà, quelques mots pour re-situer la chanson. Continuer la lecture de « Guilty Pleasure : « Toute Première Fois » par Jeanne Mas (1984) »

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Faucheuse, démo (Oscuridad En Mi Vida)

« Et la nuit tombe, sans un bruit »

L’autre jour, je feuilletais un bouquin imprimé dans les années 1970 et je scotchais sur de très belles photos noir et blanc de jeunes gens de ces années-là, un peu des images d’illustration, je ne sais pas comment on appelle ça, mais avec une belle âme. On y voit des ados, les cheveux mi longs, Clarks aux pieds, avec des treillis mal foutus et des jeans à peu près pattes d’eph. Ils sont assis sur des mobylettes et se marrent. Ça m’a vachement touché,  pas de façon nostalgique, parce que je ne suis pas de cette génération, mais il y avait une sorte d’immédiateté, disons pour aller vite que je n’ai pas l’impression qu’ils avaient conscience d’être photographiés, il n’y avait pas de poses. Ils étaient juste là. En ajoutant un petit poignet à clous à l’affaire, c’est ce truc très électrique et direct que j’ai entendu dans la cassette de Faucheuse, un groupe bordelais qui envoie et qui concasse le punk, le métal et des trucs extrêmes dont je ne connais pas le nom, avec cette meuf (une certaine E.B.) qui chante à fond les ballons. Continuer la lecture de « Faucheuse, démo (Oscuridad En Mi Vida) »

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Simple comme du Rebelski

Martin Rebelski
Martin Rebelski

Martin Rebelski est un musicien qui a un CV qui en impose. Il a passé des heures et des heures en studio avec les Doves avant de les accompagner sur scène. Quand les  jumeaux Jez et Andy Williams et Jimi Goodwin étaient au repos, il a assuré les claviers pour Echo & The Bunnymen et s’est arrêté chez Badly Drawn Boy lors de l’enregistrement de The Hour Of Bewilderbeast (2000). On l’aura tous compris, Martin Rebelski a de sérieuses références. Ce garçon a quand même eu le temps de penser à lui et a enregistré deux albums au début de ce siècle dont l’excellent Thanks For Your Thoughts  en 2003 pour Heavenly Recordings. Continuer la lecture de « Simple comme du Rebelski »

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Sonic Youth, Live in Brooklyn, NY, 2011 (Silver Current Records)

Si les fans de Sonic Youth devront encore patienter jusqu’en octobre pour pouvoir se ruer sur Sonic Life – l’autobiographie de Thurston Moore dont on imagine qu’elle recèlera des trésors de propos érudits sur la musique -, ceux-ci peuvent depuis quelques jours se délecter du premier album live officiel de leurs idoles. Depuis la fin du mythique groupe de noise-rock new-yorkais en 2011 – consécutive à l’inimaginable séparation du couple Thurston Moore / Kim Gordon -, on aurait pu penser que la messe était définitivement dite pour cette formation légendaire née en 1981. Alors qu’aujourd’hui Kim Gordon s’épanouit dans son projet Body/Head, que Lee Ranaldo et Thurston Moore naviguent en solo, que Steve Shelley a rejoint les Bush Tetras et que Mark Ibold s’éclate à nouveau avec Pavement, nous avions fait notre deuil du groupe. Il nous restait quand même la bagatelle de 16 albums studio – sans compter la pléthore de EP et de singles – pour nous consoler. Nous n’avions néanmoins pas pas boudé notre plaisir lors de la sortie du EP In/Out/In, publié discrètement en 2022, disque qui contient de sidérants morceaux de bravoure expérimentaux comme Social Static et des riffs au sonorités extra-terrestres comme l’étonnante Machine. Mais personne ne s’attendait à ce qu’un album live entier émerge du néant. Et il s’agit vraiment d’une très bonne surprise, à double titre. Continuer la lecture de « Sonic Youth, Live in Brooklyn, NY, 2011 (Silver Current Records) »

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Guy Cabay, Cabaycédaire (Tricatel)

On connaît les capacités impressionnantes du monde de la musique à recycler : d’un pensionnaire discret plutôt habitué au bac à soldes dans son pays, la Belgique (dixit des habitants tout à fait renseignés), le label Tricatel, terrassé par un coup de foudre, a mis tout son pouvoir pour donner une nouvelle vie à des chansons enregistrées dans les années 70 par Guy Cabay. Et on peut les remercier parce qu’on a le même coup de foudre. Continuer la lecture de « Guy Cabay, Cabaycédaire (Tricatel) »

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The Chemical Brothers, haut les mains

The Chemical Brothers
The Chemical Brothers

Alors que le tandem a mis le Parc de Saint-Cloud sens dessus dessous la nuit dernière et qu’une biographie intitulée Paused in Cosmic Reflection et écrite par le brillant Robin Turner – attaché de presse historique du groupe et déjà auteur d’un très bel ouvrage sur notre label de cœur Heavenly Recordings – va paraitre le 28 octobre prochain, c’était le bon moment de remettre la main sur une interview de The Chemical Brothers réalisée au printemps 1999, à quelques semaines à peine de la sortie de Surrender – le disque qui a définitivement lancé la carrière internationale d’Ed Simons et Tom Rowlands, entre une pub pour la compagnie Air France (la berceuse psyché Asleep For A Day, interprétée par la pas commode Hope Sandoval  et tournée par le surdoué Michel Gondry – futur réalisateur du clip de Star Guitar) et les présences entre autres de Bernard Sumner ou Noel Gallagher. Continuer la lecture de « The Chemical Brothers, haut les mains »

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Selectorama : The Gentle Spring

The Gentle Spring / Photo : Phillipe Dufour
The Gentle Spring / Photo : Phillipe Dufour

On ne se refait pas : dès que le mot Spring apparait dans le nom d’un groupe, c’est toujours une curiosité assez dingue qui m’envahit… Et vous savez quoi ? Elle est rarement déçue. La dernière fois n’a pas dérogé à la règle – peut-être même encore moins que d’habitude. Parce qu’entre autres, c’est l’histoire qui bégaye quand on s’y attend le moins ‒ et parfois, c’est vrai, c’est très bien ainsi. Chez le label brestois de Too Good To Be True Records (un nom pas loin d’être parfait), on retrouve ainsi la trace de Michael Hiscock, le gars qui a signé deux des plus parfaites lignes de basse de l’histoire de l’indie pop – Sensitive et Missing The Moon de The Field Mice, le groupe qu’il formait avec le mutique Bobby Wratten et qui a accompagné à peu près tous nos fantasmes des années de fin d’université. Continuer la lecture de « Selectorama : The Gentle Spring »