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Machines #7 : Roland TR-808, la playlist

Roland TR-808

Trente raisons de redécouvrir la TR-808, la machine culte de Roland, en complément de l’article de la série Machines #7 à lire ici.

Playlist Youtube :

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Machines #7 : Roland TR-808, transistor mi amor

Photo : Alexandre Gimenez Fauvety

La TR-808 est désormais un classique. Ses sonorités figurent sur beaucoup de nos disques favoris. Le sujet, vaste et intimidant, se devait d’être traité avec le regard Section26, mais comment faire au juste ?  À chaque interstice de la toile, des analyses ou des documentaires sur la vénérable 808 de Roland. À notre tour, nous nous penchons sur la boîte à rythmes à la robe gris métallique et aux boutons poussoirs aux allures de dégradé de coucher de soleil. Continuer la lecture de « Machines #7 : Roland TR-808, transistor mi amor »

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Papivole#7, Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : Edie Vee, photographe

Stephen Pastel Edie Vee
Stephen Pastel, février 1995 / Photo : Edie Vee

Je finissais par remarquer leur regard, à force. En lisant la presse musicale anglo-saxonne toutes les semaines, New Musical Express, Melody Maker, je distinguais leurs styles, différents, entre ceux qui captaient le point de bascule d’un concert dans un mouvement qui laissait des traces, ceux qui jouaient l’intimité du gros plan, seuls avec la vedette dans une chambre d’hôtel, ou encore ceux qui dans une explosion de couleurs tentaient la mise en scène, avec des accessoires ridicules, forcément ridicules. En France, je reposais mes yeux sur les noirs et blancs des Inrockuptibles et l’école MonfournyMulet, ou je prenais le plein de couleurs dans Best, chez Youri Lenquette ou Jean-Yves Legras. Et il y avait Edie Vee, mystérieuse, rare, qui capturait dans un geste naturel les étoiles filantes de mon panthéon personnel dans une revue pop moderne : la clique américaine autour de Drag City, les cousins écossais autour de Domino, les amis français autour de Lithium. Forcément, ça rapprochait. Continuer la lecture de « Papivole#7, Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : Edie Vee, photographe »

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Dance to the Music #5 : Boogaloo

Joe Bataan

Boogaloo, Bugalu, latin-soul ou Shing-a-ling, quelque soit son nom, cette musique enregistrée à New York à la fin des années soixante fut la bande son de la jeunesse de la côte est et un formidable témoignage de la diversité de la dance music produite dans les sixties. Comme le Ska ou la Northern Soul, le genre est devenu depuis un ingrédient incontournable des soirées modernistes partageant avec ces derniers son socle R&B. Syncrétisme lié à la Big Apple, le Boogaloo n’aurait pu exister ailleurs tant il est imprégné de l’histoire et de la géographie de cette ville. Au delà d’accompagner l’époque, l’intégration puis l’émergence d’une conscience latine, le Boogaloo est surtout une formidable musique de danse, stimulante et frénétique. Continuer la lecture de « Dance to the Music #5 : Boogaloo »

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Papivole #3 Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : Le fanzine Le Gospel d’Adrien Durand

Gospel Adrien Durand

Il ne faudrait pas trop me pousser pour me laisser sombrer dans une confortable mélancolie liée à mes innombrables lectures passées. Sûr. En réalité, mon inclinaison spleenétique a l’avantage d’être contrebalancée par une curiosité insatiable, vorace et chronophage (et jalouse, évidemment). Depuis que j’écris à nouveau un fanzine, et que je publie Langue Pendue, je m’intéresse au milieu dans lequel je baigne, avec cet effet loupe qui me fait croire à une nouvelle effervescence autour de ce type d’imprimés (en fait elle est constante depuis bien longtemps). Bref, c’est en travaillant sur Langue Pendue n°6 avec Franck Vergeade que ce dernier me mit sur la piste du numéro un du fanzine Le Gospel, écrit par Adrien Durand, installé depuis peu à Bordeaux. Sans le savoir, je connaissais son écriture puisque je fréquentais le webzine musical pointu The Drone (devenu plus tard Le Drone) auquel il participait, je l’apprendrai plus tard. En lui demandant un entretien par correspondance, j’avais surtout envie de rencontrer un acteur actuel, né à l’écriture dans les années numériques et attiré vers le papier et l’objet physique, pour lequel, pour le coup, il ne pouvait être soupçonné d’appétence nostalgique. J’allais découvrir aussi une personnalité moderne, transversale, à la fois née du net, rompue à la pige de large diffusion (Les Inrockuptibles) et aux métiers de la musique (tourneur, programmateur…), tout en cultivant ses goûts uniques et multiples dans son pré carré personnel : Le Gospel. Un goût du présent.

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Papivole #2, Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018

Les chroniques dessinées d’Olivier Josso Hamel dans le magazine Jade

Avant l’avènement d’internet et les changements de mes pratiques de lecture, en gros, en 1997, l’année où j’ouvre ma boîte Hotmail, chaque nouvelle sortie en kiosque était examinée avec soin. C’est sans doute au détour d’une maison de la presse, d’un point presse de la gare de Belfort ou de Strasbourg, que je suis tombé sur Jade. Depuis Métal Hurlant et comme je ne suis pas très BD, ma règle était la même : lire entre les cases. En effet, c’est dans les pages consacrées au cinéma, à la littérature ou à la musique que je trouvais mon compte d’infos sur les disques, sur les livres et sur les films qui allaient compter. Jade, publié par une petite maison d’édition provinciale, avait le goût du fanzine bien fait, avec quelques rubriques qui préfiguraient l’effervescence d’internet et des blogs pointus : obsession des films perdus, chroniques de disques oubliés, niches graphiques… Mieux, on y trouvait les admirables photos d’Eddie Vee, des interviews de Philippe Dumez avec la crème des hurluberlus américains (Make-Up, Calvin Johnson…) et des marges françaises (Diabologum), et des chroniques pointues de Marie-Pierre Bonniol (Supersonic Jazz) et de Philippe Robert. Ce qui me passionnait le plus cependant était la rubrique tenue par Olivier Josso Hamel : des pleines ou des demi-pages dessinées qui compilaient chroniques et nouvelles sorties, voire annonces de concerts autour du rock. Digne héritier de cette façon originale de présenter la musique par le dessin, d’en parler en crayonnant, il reprenait ce que Métal et Rigolo (on y reviendra) avait tenté au milieu des années 80, et posait les bases de l’expression d’un Luz ou d’un David Snug sur la musique. Il rappelait surtout la très grande chronique tenue par Willem dans divers supports (Charlie HebdoLibé), Images, qui évoquait l’actualité visuelle et graphique en dessins. L’aventure d’Olivier s’est prolongée dans Ferraille, et c’est avec générosité qu’il nous détaille son histoire et celle de sa discipline : les Buzzcocks, les Cramps, Jean-Christophe Menu, Les Gories, Cleet Boris, Mr Quintron, Kevin Ayers, Yo La Tengo, Calvin Johnson, Winshluss, Bazooka… Ils sont tous là. Une vraie fête organisée par Salvador Dalí : « Everybody was there », aurait chanté Dan Treacy.

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Dance to the Music #2 : Philly Soul

Soul Train Dancers.

Philadelphie (Pennsylvanie), l’une des villes les plus importantes de la côte Est (avec New York City ou Boston, par exemple) peut compter sur une riche histoire et un rôle prépondérant dans l’indépendance des États-Unis d’Amérique. La symbolique Liberty Bell témoigne de ce passé glorieux. Pourtant dans les années soixante, soixante-dix, l’agglomération perd de sa population, notamment ses classes moyennes. La cité industrielle est gangrenée par la violence des gangs, la pauvreté. Dans ce contexte difficile émerge pourtant l’un des genres les plus soyeux et élégants des années soixante dix : la Philly Soul, dont l’un des mots d’ordre sera justement « Let’s Clean Up The Ghetto« . Moins connue que ses cousines Southern Soul et Motown, cette variante de soul n’en a pas moins marqué l’histoire de ses mélodies satinées et de ses arrangements luxuriants, au point de servir de rampe de lancement à l’un des phénomènes sociologiques des années soixante-dix.

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Dance to the Music #1 : Northern Soul

Le public du Wigan Casino.

À la fin des années quatre-vingt dix, par l’intermédaire du Big Beat, je me suis intéressé du haut de mes seize ans à la dance music électronique (House, Jungle, Breakbeat, UK Garage, etc). Le mélange de rock et de breakbeats samplés m’a permis de sauter le pas, et introduit à d’autres esthétiques électroniques avec lesquelles le Big Beat partage quelques points communs. Quelques années plus tard, j’ai découvert les Nuggets qui m’ont plongé dans le rock sixties. Dès lors, je n’ai eu de cesse de tenter de relier ces deux points apparemment opposés… mais pas du tout, en fait. Si les choses ont énormément changé grâce à internet (l’éclectisme est devenu la nouvelle norme), il n’a pas toujours été bien vu d’aimer et défendre la dance music, en particulier il y a une quinzaine d’années. Contrairement au rock, notamment celui des albums concepts des années 60-70, la dance music a toujours assumé avoir une vocation utilitaire : être la bande-son des soirées alcoolisées (et d’autres substances plus ou moins légales) à la recherche de l’autre ou en tout cas de l’oubli de soi. Cette dimension fonctionnelle est souvent vue comme un défaut, probablement parce qu’elle éloigne la musique de cette vision du créateur inventant ex-nihilo. A mes yeux, c’est l’inverse. Comme pour toutes les contraintes (le format chanson en est une autre, par exemple), les gens brillants arrivent à voir au-delà et s’en servir pour créer des disques somptueux. Afin de tester l’idée et le format, la Northern Soul s’est imposée à moi comme une évidence, elle, qui est à l’intersection de mon intérêt pour les sixties et la dance music.

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