Il y a peu de disques qui ont eu autant d’impact dans ma vie que Stranded at Two Harbors de Holy Shit. J’avais 17 ans quand il est sorti, 19 quand je l’ai découvert, en 2008 : souvent un âge charnière. Je ne connaissais pas bien Felt. Je n’avais jamais entendu parler de Sarah Records. Par contre, en fan d’Animal Collective, je savais qu’Ariel Pink avait quelque chose à voir à l’affaire, que Rusty Santos, compagnon de label (le défunt UUAR), avait masterisé le disque, que Christopher Owens, dont j’étais amoureux des singles de Girls, avait été leur batteur. Holy Shit, c’était aussi le noyau d’une scène californienne qui bourgeonnait, autour desquels gravitaient les beaux bizarres John Maus, Nite Jewel, Geneva Jacuzzi, etc… Ce fut, comme dirait The Gist, love at first sight, but I just didn’t know.
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Les Anoraks Sages
Entretien avec Anne Moyon
Pour la sortie du numéro unique de Mushroom, il fallait frapper fort ! Rappeler ce qu’était la fin des années 80, moment de gestation de Magic Mushroom, ère nouvelle pour la presse indie pop qui allait naître et exploser au cours des 90’s, dans le sillon « ligne claire » initié par Les Inrockuptibles en 1986. En cherchant dans mes archives, je suis retombé sur cette vieille cassette C 90 qui contenait un entretien avec Anne Moyon du fanzine iconique Les Anoraks Sages. Le moment idéal pour exhumer ce trésor, Anne ayant été une activiste de l’Internationale underground au moment même où les fans d’indie pop se comptaient encore en France sur les doigts de la main. Continuer la lecture de « Les Anoraks Sages »
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Le mythe décisif
Metronomicon Audio Records
De Sun Records à Hyperdub en passant par Postcard ou Creation, les labels indés portent généralement une vision précise, défendent une scène particulière, appartiennent à un moment qui fait leur histoire – et vice-versa. Ce genre d’assertion définitive ne fonctionne pas avec Factory Records. Ni 4AD. Ni Metronomicon Audio, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Née avec le siècle, sise à Oslo mais rayonnant (potentiellement) dans le monde entier, la structure norvégienne est l’une des plus attachantes de notre époque. Sans doute car elle n’en partage guère le goût, tout en l’embrassant sans réserve.
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Boucles hantées
Bibio
Un léger souffle, comme le reliquat poussiéreux d’un enregistrement effectué sur une machine antédiluvienne, comme la brise perçue à travers les feuilles des arbres, parcourt la plupart des longues plages instrumentales de Phantom Brickworks. L’écho d’une présence, ou d’une absence, selon ce que notre imagination voudra bien percevoir. Le souvenir dématérialisé est un élément central de l’album : ce que l’on retient de quelque chose qui a disparu, et la trace imperceptible de son passage. L’abstraction de l’ambient était sans doute la façon la plus profonde, et la plus inspirante d’exprimer ces choses pour Stephen James Wilkinson, alias Bibio.
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L’interview collégiale de Lee Hazlewood
Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de rencontrer une légende vivante. Un personnage culte. Un génie de la musique pop, rock, country, j’en-passe-et-des-meilleures. Et ne perdez pas de temps à essayer de rayer l’une de ces mentions. Elles sont toutes exactes. Quoique… Peut-être un peu en dessous de la vérité. Lee Hazlewood, donc. Ni un poète, ni un idiot, ni un minable. Un producteur, compositeur, arrangeur intelligent, malin et drôle qui a fondé son premier label, Viv Records en… 1955. Un type dont les chansons, au ton souvent bien plus ironique qu’il n’y paraît, ont été reprises, au fil des âges, par Elvis Presley, Dusty Springfield, Dean Martin, Einstürzende Neubauten, The Jesus And Mary Chain, Slowdive ou Robbie Williams.
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