Assurément, Dialectique de la pop est un livre important. Tant par son caractère inédit et novateur que par l’ampleur de son propos : élaborer une théorie de la pop, qu’il faut ici comprendre non pas de manière étroite comme un genre particulier, mais dans son acception générale de « musique populaire enregistrée ». Car il s’agit pour Agnès Gayraud ‒ que nous connaissons aussi par son projet musical La Féline ‒ de penser l’objet « pop » en tant que philosophe. C’est-à-dire d’en définir le statut et la portée esthétiques, de tenter de cerner sa « singularité en tant qu’art », de cerner ses formes et ses conditions de production-diffusion. Autrement dit, s’attacher à prendre toute la mesure de ce qui s’est imposé comme l’une des formes culturelles majeures de ces soixante dernières années, de ses expressions les plus mainstream au plus pointues. Une entreprise importante, répétons-le, qui mérite donc bien de revenir avec l’auteure sur certaines de ses grandes thématiques. Entretien. Continuer la lecture de « Agnès Gayraud : « La dialectique que je décris, je l’ai constamment trouvée formulée dans la critique rock. » »
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The Blank Tapes : « J’adorerais sortir 3 ou 4 albums par an. »
Multi-instrumentiste, producteur et dessinateur de talent, Matt Adams incarne cet idéal de l’artiste complet, totalement indépendant, qui n’a attendu ni d’être suivi par des labels ni d’être adoubé par la scène psychédélique de la côte Ouest pour tracer son chemin. En quinze ans de carrière et bientôt autant d’albums, le Californien pure souche s’est imposé avec son projet The Blank Tapes comme un incontournable pour les amateurs de folk-rock et les nostalgiques des sixties. Rencontre avec un homme à l’enthousiasme grisant le 28 septembre dernier au Levitation France, à Angers.
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La Luz : « On n’a pas besoin d’un homme pour partir en tournée. »
Un récent départ pour Los Angeles, machine à rêves, et des heures passées sur les routes le nez à la fenêtre ; c’est certainement dans un sommeil paradoxal que Shana Cleveland, voix de La Luz, a composé Floating Features. Cigales géantes, aliens et autres créatures surréalistes planent sur ce troisième album, paru au printemps chez Hardly Art. Fidèles à leur marque de fabrique – batterie tonitruante, mélodies ensorcelantes et harmonies spectrales – les filles de Seattle nous rassurent : le soleil californien n’a pas encore ôté à leur surf rock son charme sombre. A des lieues de l’enregistrement DIY d’It’s Alive (2013) et de l’urgence insufflée par la production de Ty Segall sur Weirdo Shrine (2015), Floating Features se distingue par la variété et le détail de ses arrangements. Un album plus recherché, peut-être plus mature, qu’elles défendaient le 21 septembre dernier au Levitation France à Angers. Quelques minutes avant leur montée sur la scène du Quai, elles ont abordé en toute honnêteté leur vie sur la route, de la monotonie des stations essences à la nécessité, pour s’accomplir, d’avancer sans trop se retourner. Continuer la lecture de « La Luz : « On n’a pas besoin d’un homme pour partir en tournée. » »
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The Coral : « On voulait composer un allume-barbecue psychédélique. »
Après avoir savouré un repos bien mérité pendant la première partie des années 2010, The Coral a repris le cours de ses activités musicales en 2015 avec un succès mitigé. Mais, si Distance Inbetween (2016) ne nous avait laissé qu’une impression ambivalente, la publication en cette fin d’été de Move Through The Dawn vient rappeler à quel point le groupe de Liverpool demeure l’une des valeurs les plus sures et les plus stables de la pop britannique de ce siècle. Plus flamboyantes et chatoyantes que jamais, les mélodies composées par James Skelly et ses camarades renouent avec les moments les plus marquants de leur longue discographie. Deux des membres historiques du groupe apportent leurs lumières sur les raisons de ce retour de flamme. Continuer la lecture de « The Coral : « On voulait composer un allume-barbecue psychédélique. » »
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Cut Worms
La vie de Max Clarke aurait pu prendre une tournure tout à fait différente : c’est en terminant ses études d’illustration à Chicago que l’américain, prêt à embrasser la carrière de graphiste qui l’attend, réalise que son passe-temps, l’écriture de chansons, est bien tout ce qui ne s’apparentera jamais pour lui à du travail. Après Alien Sunset, recueil de six balades au charme brut et hors du temps révélé l’année dernière, Hollow Ground, paru en mai sur Jagjaguwar, confirme le talent d’un fin mélodiste qui ne s’est, pour sûr, pas trompé de voie. Un premier album plus sophistiqué mais toujours aussi élégant, entre folk psychédélique et pop baroque, que l’américain présente sur scène avec de musiciens de choix, échappés le temps d’un été des joyeuses bandes de Woods et de Quilt. Quelques minutes avant leur représentation à La Route du Rock, c’est avec un peu de difficulté, le regard fixé au sol, que l’artiste introverti a accepté de s’ouvrir le temps d’un court entretien sur son succès inattendu, la poésie et la mélancolie qui l’habite.
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Ariel Pink — La discothèque rose
Il n’avait pas joué à Paris depuis 3 ans : Ariel « Pink » Rosenberg sera en concert ce samedi 1er septembre à La Machine du Moulin Rouge, dans le cadre des 5 ans du Paris Psych Fest auquel nous allons consacrer quelques articles cette semaine. L’occasion est trop belle pour ne pas relire cette interview en forme de rétrospective (réalisée en 2014 à l’occasion de la sortie du luxuriant Pom Pom) et la chronique du récent Dedicated To Bobby Jameson (un grand merci aux copains d’Hartzine) qui nous autorisent à republier cette dernière).
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Luluc
Pour qui aurait eu la très excusable négligence de manquer les deux épisodes précédents – Dear Hamlyn, 2008 et Passerby, 2014 – il faudra peut-être surmonter un premier mouvement de répulsion agacée avant de s’abandonner aux délices charmants de ce troisième plan Luluc. Comme en témoigne le portrait photographique qui orne la pochette de Sculptor, Zoé Randell et Steve Hassett bon nombre des attributs physiques et esthétiques qui tendent à opérer comme autant de chiffons rouges agités devant les yeux exorbités des pourfendeurs de hipsters brooklynites : la barbiche soigneusement ébouriffée de Monsieur, la blondeur évanescente pour Madame, la production signée par leur voisin de palier Aaron Dessner (The National). Continuer la lecture de « Luluc »
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Biche, cerfs et faons
Biche est l’un des trésors cachés de la pop française, combinant une certaine élégance hexagonale (Polnareff, Voulzy, Gainsbourg) au groove chaloupé de groupes indépendants actuels comme Mild High Club, Homeshake ou Infinite Bisous. Depuis quelques années déjà, la formation francilienne enchante les spectateurs lors de concerts fort réussis. Si le groupe a jusqu’ici été discret sur le plan discographique (un unique 45 tours dont vous pouvez découvrir les morceaux ci-dessous), Alexis, chanteur du groupe nous dévoile, entre autres choses, les dernières nouvelles quant au futur premier album… Continuer la lecture de « Biche, cerfs et faons »