Peter Hook, le bassiste démissionnaire de New Order n’est pas qu’un spécialiste du grand écart (et des quatre cordes) : chanteur, guitariste ou producteur, il a traversé près de cinq décennies musicales avec une aisance désarmante. Retour sur un parcours moins médiatisé que d’autres à travers une playlist dédiée.
Philadelphie (Pennsylvanie), l’une des villes les plus importantes de la côte Est (avec New York City ou Boston, par exemple) peut compter sur une riche histoire et un rôle prépondérant dans l’indépendance des États-Unis d’Amérique. La symbolique Liberty Bell témoigne de ce passé glorieux. Pourtant dans les années soixante, soixante-dix, l’agglomération perd de sa population, notamment ses classes moyennes. La cité industrielle est gangrenée par la violence des gangs, la pauvreté. Dans ce contexte difficile émerge pourtant l’un des genres les plus soyeux et élégants des années soixante dix : la Philly Soul, dont l’un des mots d’ordre sera justement « Let’s Clean Up The Ghetto« . Moins connue que ses cousines Southern Soul et Motown, cette variante de soul n’en a pas moins marqué l’histoire de ses mélodies satinées et de ses arrangements luxuriants, au point de servir de rampe de lancement à l’un des phénomènes sociologiques des années soixante-dix.
À la fin des années quatre-vingt dix, par l’intermédaire du Big Beat, je me suis intéressé du haut de mes seize ans à la dance music électronique (House, Jungle, Breakbeat, UK Garage, etc). Le mélange de rock et de breakbeats samplés m’a permis de sauter le pas, et introduit à d’autres esthétiques électroniques avec lesquelles le Big Beat partage quelques points communs. Quelques années plus tard, j’ai découvert les Nuggets qui m’ont plongé dans le rock sixties. Dès lors, je n’ai eu de cesse de tenter de relier ces deux points apparemment opposés… mais pas du tout, en fait. Si les choses ont énormément changé grâce à internet (l’éclectisme est devenu la nouvelle norme), il n’a pas toujours été bien vu d’aimer et défendre la dance music, en particulier il y a une quinzaine d’années. Contrairement au rock, notamment celui des albums concepts des années 60-70, la dance music a toujours assumé avoir une vocation utilitaire : être la bande-son des soirées alcoolisées (et d’autres substances plus ou moins légales) à la recherche de l’autre ou en tout cas de l’oubli de soi. Cette dimension fonctionnelle est souvent vue comme un défaut, probablement parce qu’elle éloigne la musique de cette vision du créateur inventant ex-nihilo. A mes yeux, c’est l’inverse. Comme pour toutes les contraintes (le format chanson en est une autre, par exemple), les gens brillants arrivent à voir au-delà et s’en servir pour créer des disques somptueux. Afin de tester l’idée et le format, la Northern Soul s’est imposée à moi comme une évidence, elle, qui est à l’intersection de mon intérêt pour les sixties et la dance music.
Treize à la douzaine… Plus que des albums – exception faite du tourneboulant Chemin Vert de Joseph Fisher –, ce sont des chansons qui ont marqué mon année 2018. Des coups de foudre, des retrouvailles, des questions sans réponse, des réponses sans question, quelques larmes, des hochements de têtes et des envies de tapoter du pied : c’est un peu de tout cela que l’on retrouve ici – mais surtout, à chaque fois, des mélodies qui visent droit au cœur. A vous de (les) jouer, désormais.
Quand la rédaction de Section26 décide de compiler ses meilleurs morceaux de saison façon cadavre exquis… il y en a pour 5 heures de playlist et on frôle l’overdose. Alors évidemment, pour l’écoute, c’est selon le bon vouloir de chaque plateforme, en fonction de la rareté de chaque morceau. Whatever. PLAY IT LOUD AND BOTTOMS UP. Continuer la lecture de « Christmas Overdose »
On dit du souvenir qu’il embellit – c’est alors, je crois, qu’il se métamorphose en nostalgie. Sincèrement, je n’en sais rien… Mais ce n’est peut-être pas faux. Combien de fois, sur la seule foi d’une photo, d’une mélodie qui trottait dans la tête, d’une odeur, d’une sensation, est-on parti sur les traces d’un passé plus ou moins récent pour – parfois, souvent ? – constater que ce n’était plus tout à fait comme avant – comprendre que c’était un peu décevant ?
Les gens rouspètent, soufflent, s’impatient. Vivement le printemps… Ah bon ? Le printemps ne serait pas grand chose sans l’hiver. Sans ces jours qui semblent passer en accéléré tant le soleil disparait aussi vite qu’il était venu. Mais quand la nuit s’installe, c’est autre chose. Le temps attend – quoi, on ne sait pas ou l’on ne veut pas savoir. L’hiver, ce n’est pas une saison en enfer. C’est une saison où certaines chansons prennent une autre dimension. Une saison où les rêves attendent d’être vécus… Une saison où il faut (savoir) prendre le temps. Et en musique, c’est toujours mieux. Toujours.