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08. L’endroit d’où je parle

En deux jours, un texte sur chaque chanson du nouvel album de Chevalrex, “Providence” (Vietnam)

« … la voix pourrait être l’équivalent de ce que la personne a de plus caché et de plus vrai. »
Italo Calvino, Sous le soleil jaguar

La direction prise par la voix de Rémy Poncet alias Chevalrex sort de l’ordinaire et convoque par la lente pulsation, la prosodie fine et la poésie du quotidien des Etienne Daho, Dominique A ou Bertrand Burgalat. Avec une mélodie estompée par une succession de noires, Rémy Poncet affirme d’une voix douce une mélodie solitaire et intimiste non résolue… Continuer la lecture de « 08. L’endroit d’où je parle »

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Porteuse d’eau

Anne Sylvestre
Anne Sylvestre, mars 1963.

Celle qui a chanté, deux ans avant la loi Veil, l’absence de mots pour dire la chair, avait un nom. Le nom des bois et des choses sauvages. Elle avait aussi un nez « trop » grand, une frange « trop » longue et portait de larges robes afghanes. Elle était de celles qui refusent le jeu de la séduction et la soumission aux codes masculins. Elle était aussi une des premières autrices-compositrices-interprètes dans un paysage essentiellement moustachu. Éduquée au maniement de la voile, au respect des éléments, timide mais tenace, Anne Sylvestre écrivait pour les gens qui écoutent leur cœur se balancer au rythme de leurs sensations, de leurs émotions. Elle composait pour ceux qui comprennent les bruits infimes des grelots, elle était une femme, amoureuse, désirante, gémissante, ensorceleuse, une femme qui cherche un mur pour pleurer et finalement une mère fabuleuse. Continuer la lecture de « Porteuse d’eau »