
Qui ?
Olivier Stula, guitare de fuzz
Alicia Lovich , percussions debout
Marie Lagabbe, batterie rythmique
Peran André, cassette électronique
quotidien pop moderne since 1991
« Je croyais voir les gens s’aimer,
mais je les ai bien regardés,
nan, je ne vois rien »
C’est sur le label Pop Supérette que reparaît le premier EP de 1965 des fameux Problèmes, groupe rock’n’roll – « premier groupe authentique de rhythm and blues 100 % français », disait le slogan sur la pochette – qui deviendra plus tard le groupe parodique à succès, Les Charlots, après avoir accompagné Antoine, le chanteur. Avec le même soin qu’il avait prodigué à l’EP de Jean-Pierre Kalfon (de 1965 aussi), le label toulousain propose un travail d’historien attentif avec un nouveau mastering à partir des bandes d’origine, le tout avec l’aval des deux survivants du groupe, Luis Rego et Jean Sarrus. Continuer la lecture de « Les Problèmes, Premier EP (Pop Supérette) »
« le secret de la lune, c’est la Merco »
Le label bruxellois Midi Fish nous a habitué à des éditions de cassettes très spéciales, pop mais à l’univers en trompe-l’œil , pas forcément facile : entre le cloud rap très sombre de Lazza Gio et les œuvres imprévisibles d’Anne Laplantine, marraine en quelque sorte de tous ces petits îlots bizarres qui s’agitent quelque part dans l’électro-monde, on trouve Elsa Michaud, plasticienne, performeuse et « conductrice automobile », qui sort son premier effort ces jours-ci. Continuer la lecture de « Avant-première : La nuit américaine d’Elsa Michaud en vidéo ! »
« Agite la tête tel un télécran,
secoue, secoue,
le sable pisse par tes oreilles,
secoue, secoue et efface tout »
On sait gré à Michel Cloup de ne jamais avoir menti sur la marchandise. Patient soutier des musiques d’ici, entre énervement et introspection, révolution intérieure et constat général alarmant, sa ligne de conduite ne souffre d’aucune pose. Pour ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux, on a devant nous un gars normal, qui ne cache ni ses défauts ni sa passion. Il est même affûté quand il s’agit de définir les grands axes de son métier, entre quotidien routier (quand il faut se farcir des milliers de kilomètres en camion), déménagement constant (quand il faut porter les amplis) et flashs scéniques, intenses, qui laissent des traces. Mais aucune plainte à l’horizon, juste un constat lucide sur l’état d’un musicien « underground », « indé », tous ces mots balancés en rafale tous les jours et qui ne veulent plus dire grand-chose, tant ils ont eu un sens un jour. Continuer la lecture de « Michel Cloup, Backflip au-dessus du chaos (Ici d’ailleurs) »
« Présentement, les fables tiennent la route »
L’un des plus étranges groupes du catalogue du label Another Record, Selen Peacock revient en vidéo sur un des titres de son album Horizon fondu paru au printemps de cette année. Leur musique qui s’écoule tranquillement entre liberté formelle et pistes diaboliquement entêtantes s’échapperait d’une faille spatio-temporelle, qu’on n’en serait point étonnés. Peut-être d’une époque où les gens du jazz s’amourachaient de variété, où les compositeurs pour le cinéma revendiquaient des textures impures, pour emmener les auditeurs dans un voyage enfumé, sans retour. Le film d’Hugo Massa reprend ce motif de la pérégrination en pays lointains, en camion ou en Méhari orange, dans un montage de films Super 8 qui entoure Diurne d’un bel écho d’images lumineuses desquelles se dégage une langueur mélancolique. Le goût du soleil de l’ailleurs. Continuer la lecture de « Avant-première : « Diurne » de Selen Peacock en vidéo ! »
Clara Le Meur aime les fins d’année : alors qu’on avait remarqué sa cassette Hier à la plage sortie en catimini fin décembre de l’année dernière, la voilà qui ressurgit du diable vauvert (plus précisément du Mexique où elle s’est établie pour une résidence) avec une vidéo de sa chanson parfaite Postillons*, tirée de cette même cassette. On a vu dans cette pop une image un peu grise fluo, comme le tableau précis d’une errance dans l’univers synthétique des jeunes générations, balayées par le blues confinement, COVID, climat, tout ça. La vidéo donne le parfait contrepoint à cette musique de chambre (dans sa littéralité) en s’offrant un bon bol d’air. Comme celui que prennent les deux héroïnes de la vidéo en balade en forêt. Tiens, ça donne envie de poser son clavier et d’aller faire un petit tour dans les Vosges… Fin d’année en fanfare, car Clara revient aussi avec une compilation à rallonge où elle a invité la fine fleur des nuages numériques à réinterpréter les merveilleuses chansons de sa cassette !
Ils étaient loaded, bien avant Primal Scream, disons cinq bonnes années, et vu le clip, on ne sait pas trop à quoi ils tournaient, mais ils planaient bien haut. Et même que le chanteur avait un petit chapeau, le même que Stuart Murdoch de Belle & Sebastian s’est mis à porter quelques années plus tard, avec plus de classe, on dira. Ils venaient de Glasgow, comment en eut-il été autrement ? Ils venaient de cette ville d’Écosse, qu’ils surnommaient Raintown, ville de tous les fantasmes du petit gars de seize ans de l’Est de la France que j’étais. Je m’étais choisi ce coin de paradis comme d’autres avaient pointé, sur la carte de leur désir, Tahiti ou Bora-Bora. Ou plutôt, c’est cette ville qui m’avait choisi. Continuer la lecture de « Deacon Blue, Raintown (CBS, 1987) »