
Trois jeunes strasbourgeois immaculés, le charismatique et débonnaire Calvin Keller au chant et à la guitare, le mystérieux Alaoui O. à la basse, et le ténébreux et passionné Leo Heitz-Godot à la guitare. La soixantaine, à peine, à eux trois réunis.
quotidien pop moderne since 1991
Trois jeunes strasbourgeois immaculés, le charismatique et débonnaire Calvin Keller au chant et à la guitare, le mystérieux Alaoui O. à la basse, et le ténébreux et passionné Leo Heitz-Godot à la guitare. La soixantaine, à peine, à eux trois réunis.
Pas plus qu’il ne se (la) raconte à travers la musique, Étienne Menu laisse la musique se raconter à travers lui. Personne ne reflète mieux l’esprit de (ce que je pense être) mon époque que ce touche à tout, multipliant les expériences de critique musicale. Tenterait-il de raccommoder ce tissu déchiré en minuscules lambeaux que nous laisse le net après 20 ans de niches et d’esprits de chapelle exacerbés par les réseaux sociaux ? Parce que derrière l’illusion de l’accessibilité et de la connaissance instantanée, se cache un puzzle bien compliqué à rassembler, avec des réflexes de fermeture parfois bien visibles. Étienne Menu est un paradoxe : en apparence isolé, il réussit à activer autour de lui de nombreuses communautés et courants, autour du plaisir simple de l’échange, de la parole et de l’écriture. Continuer la lecture de « Papivole#6, Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : Étienne Menu et Musique Journal »
Les chroniques anniversaire de l’été
« Parfois, j’aimerais qu’on fasse un disque aussi bon qu’On The Beach de Neil Young. Je pense que Sittin’ Pretty est ce qu’on a fait de mieux, mais ce n’est pas notre chef-d’œuvre. Si on arrive à faire dix chansons aussi bonnes que Ditch The Fool, Nothing To Be Done et Baby You’re Just You, alors on tiendra notre chef-d’œuvre. » (Stephen Pastel, Sounds, 12 août 1989) Continuer la lecture de « The Pastels, Sittin’ Pretty (Chapter 22) »
Comme beaucoup, j’ai fondu sur mon canapé. Comme peu, j’ai finalement aimé ces fortes chaleurs qui m’ont assommé au point de dormir comme un saluki ou un fennec victorieux (et viva l’Algérie). Mes périodes d’endormissement m’ont comme toujours porté conseil sur quelques disques qui ont défilé sur mes platines, CD et vinyle, dans la moiteur de l’été. Continuer la lecture de « Collection été-été : quelques notes sur quelques nouveautés »
I. A Strasbourg, il y a quelques années, il y avait un groupe étonnant qui s’appelait Enregistré Par Steve Albini. C’était un peu pour se moquer des groupes qui allaient enregistrer chez Steve Albini. La légende locale dit que la démo d’Enregistré Par Steve Albini a atterri chez Steve Albini qui leur a proposé d’enregistrer chez lui, mais finalement Enregistré Par Steve Albini n’a pas voulu enregistrer chez Steve Albini, vous me suivez ? Tout ça pour dire que le disque de Décibelles a été enregistré par le roi du poker à Electrical Audio et mastérisé par Bob Weston : on y entend cette mise en son signée, théorisée il y a longtemps sur la pochette d’At Action Park de Shellac et énoncée en trois points : le temps (caisse claire assommante), la masse (la basse caoutchoutée) et la vélocité (la guitare tranchante). Continuer la lecture de « Décibelles, Rock Français, 2019 (Deaf Rock) »
« J’m’en sortirai, comme d’habitude, en écrivant une bonne petite chanson bavarde »
Durant l’hiver 2018, j’écris le spécial Côte Ouest de Langue Pendue, qui raconte le quotidien de huit groupes pop (noisy/anorak) d’ici du début des années 90. Je m’entretiens alors avec les protagonistes uniquement par écrit, par courriels, par les réseaux sociaux. Ce n’est pas vraiment conscient mais de cette manière j’ai l’impression de communiquer avec des jeunes gens de 18-20 ans, des esprits, des fantômes captifs des archives photographiques rassemblées à dessein. Comme si j’avais actionné une machine à remonter dans le temps de ma jeunesse révolue. J’ai adoré ces moments. Continuer la lecture de « Doggy, Radio .TP., (Kocliko & Jigsaw) »
Directeur artistique couru dans le monde des musiques pointues et populaires, Jean-Philippe Talaga a exploré toutes les facettes du métier : avant de prendre les commandes du fantastique label Gooom (qui révéla M83 notamment), il a édité le fanzine Junior au milieu des années 90. En graphiste fin et minimal, il évoque pour Section 26 cette expérience fondatrice en pleins (un entretien complet) et en déliés (une playlist évocatrice des années Junior). Continuer la lecture de « Papivole#5, Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : Jean-Philippe Talaga et le fanzine Junior »
Le dimanche, des gens se pressent dans des stades voir des clubs amateurs se défoncer sur des terrains stabilisés ou des gazons décatis. L’ouvrier fauche le prof de sport qui a juste le temps de décaler l’employé pour un superbe assist’ que le portier, boulanger du coin, ira chercher au fond des filets. C’est pas la Coupe d’Europe, ni la Coupe du monde. Personne, accoudé au rambardes blanches qui entourent le terrain, ne fait semblant d’être devant Bein Sport, et pourtant, personne ne manquerait le match de la semaine suivante… Je me suis toujours demandé ce que foutaient ces gens, qu’est-ce qu’ils attendaient au fond, de ces joutes amateures. Continuer la lecture de « Walter & Lavergne (autoproduit) »