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Chiens de Faïence reprend Brigitte Fontaine

On vous en a déjà parlé à plusieurs reprises, on adore la pop fragile diy, probablement conçue entre la table basse et le canapé et les prestations scéniques désarmantes de Chiens de Faïence. Cette fois, pour célébrer le retour de notre rubrique Jeudi Cover, on les a pris au dépourvu du partage d’une reprise de Brigitte Fontaine. Trois minutes après le postage du titre lundi sur les réseaux, j’ai envoyé un message à Harmonie Aupetit en lui demandant si on pouvait la proposer dans notre rubrique. Réponse immédiate : « Oui grave ! Merci 🥰🥰 ». Voici Il s’en Passe, très jolie balade originalement écrite et chantée par la grande Brigitte et mise en musique par l’indispensable Areski en 2009. Le résultat est plus épuré mais pas moins magnifique, et les voix d’Harmonie, Boris Cuisinier et Malo Vannet s’y mélangent avec grâce et douceur, en contrepoint au piquant des paroles. Tout à fait le genre de choses dont on a fortement besoin ces temps-ci, car oui, Il s’en Passe, chéri.
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Selectorama : Biche

Biche / Photo : Greg Ponthus
Biche / Photo : Greg Ponthus

Avec en signal annonciateur fort, le single Déjà-Vu sorti en catimini l’année dernière, on sentait une petite révolution en mouvement chez Biche. Le quintette a mis son temps pour réfléchir à l’évolution de leur projet, parti d’une pop alanguie aux guitares boisées, aux influences marquées sixities et seventies, que Burgalat himself n’aurait pas renié. Petits crépitements parasites et sonorités résolument plus électroniques viennent donner le ton, et soulignent la présence grandissante des machines dans nos vies. Avec Le Code, leur deuxième single, tout semblait plus clair, Alexis Fugain, Thomas Subiranin, Alexis Croisé, Brice Lenoble et Florian Adrien ont eu envie d’accélerer le tempo, beaucoup plus élastique et rebondissant que précédemment. Ils auront peut-être tardé à revenir, mais B.I.C.H.E. est une superbe collection de petits tubes (Americanism) et de chansons attachantes (Labrador), et de merveilles bubble gum pop (La Spirale) interprétées avec la douceur d’un Pierre Barouh par Alexis, qu’on a adoré revoir sur scène en cette fin janvier en format trio aux côtés de En Attendant Ana. Pour nous, il révèle quelques-uns des titres qui ont compté pour la création de ce nouvel album autoproduit.

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Des étoiles dans les yeux de Betty

Betty / Photo : Jules Vandale
Betty / Photo : Jules Vandale

Il y a quelque chose de très fraternel dans les petits groupes qui émaillent la scène indie francilienne. Beaucoup de projets en commun, de transferts de musiciens d’un groupe à l’autre, de soirées passées à voir les uns ou les autres sur scène, avec dans le public, souvent un certain nombre de membres desdites formations venus encourager les amis. Betty en est un excellent exemple : l’idée est partie d’un travail en solo de Rémi Studer, qui a composé des morceaux pendant plusieurs années de son côté, en mode bedroom pop. Le dénominateur en commun entre lui et cette scène fut Jérôme Ganivet de Belmont Witch, qui l’a aidé à concrétiser ses rêves, il y a une dizaine d’années déjà. Tous les deux ont enregistré des démos, avec Sparklehorse, Sebadoh ou Pinback dans le rétroviseur. La vie n’a pas été clémente, et Jérôme s’en est allé. Grâce à Michele (toujours Belmont Witch), Rémi a intégré Eggs et de fil en aiguille, Manolo Freitas (Hobby et Eggs aussi) et Isabella Green Catani (Dog Park) ont rejoint Betty. Après un EP l’an dernier, le trio sort son premier album masterisé par Côme Ranjard, Reminder, comme un rappel du chemin parcouru. Continuer la lecture de « Des étoiles dans les yeux de Betty »

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Sous Surveillance : Diana Vaughan

Diana Vaughan
Diana Vaughan / Photo : Kiki de Saint Supplice

On ne va pas prétendre le contraire, nous n’étions pas dans les meilleurs dispositions au début de la soirée Womb au Sample à Bagnolet ce 16 janvier dernier. Nous nous y étions rendus pour écouter notre Ela Orleans bien-aimée, mais la nouvelle du départ de David Lynch, apprise quelques minutes avant le début de son set, nous avait coupé l’herbe sous les pieds. Il ne fut alors pas tellement question de s’attarder sur place, mais le destin en a décidé autrement. Juste après jouait un tandem totalement inconnu au bataillon, elle à la flûte traversière, lui à la basse, les deux aux synthés, qui apparemment n’en étaient pas loin de leur premier concert. Diana Vaughan, ce nom qui fait instantanément penser à une actrice hollywoodienne ou une auteure de romans du siècle dernier, n’est en fait que le nom de plume de Léo Taxil (*), un pamphlétiste anticlérical du XIXe. Suffisamment intrigant pour nous donner envie d’en savoir un peu plus. Continuer la lecture de « Sous Surveillance : Diana Vaughan »

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So long, Marianne.

La guitare Martin D-X1AE utilisée sur les albums "Give My Love To London" et "Negative Capability" photographiée chez Marianne Faithfull pour les enchères Sotheby's.
La guitare Martin D-X1AE utilisée sur les albums « Give My Love To London » et « Negative Capability » photographiée chez Marianne Faithfull pour les enchères Sotheby’s (détail).

Je me souviens de son parfum, L’Ombre dans l’eau, qui habitait toutes les pièces de son appartement luxueux de la rue d’Anjou, près de Madeleine, à Paris. Du tatouage d’une petite hirondelle au creux de sa main gauche, presque complètement délavé par toutes ses années d’infortune. Continuer la lecture de « So long, Marianne. »

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Le dad folk de Jonathan Personne

Jonathan Personne / Photo : Antoine Giroux
Jonathan Personne / Photo : Antoine Giroux

Echappé une fois encore de Corridor, le quatuor montréalais auteur d’albums inspirés entre poésie psyché et post punk – en français dans le texte – dont on s’est entichés jusqu’au dernier, Mimi, sorti l’an dernier chez Sub Pop, Jonathan Personne poursuit sa route en solitaire tranquillement. Après Nuage Noir et Nouveau Monde, deux très beaux titres qu’il avait offerts à son public fin 2024, en voici deux autres : Zoé sur la montagne et Deuxième vie. La première trouve ses racines dans un air chanté à sa fille, et déroule sa mélodie folk apaisée avec une forme de naïveté confondante. Deuxième vie, évoque ces rencontres qui peuvent être un tournant dans l’existence, parfois entre deux êtres dont la proximité s’accentue soudain. Une ballade où sa voix douce se confronte à l’électricité des guitares. Des chansons perçues comme une catharsis introspective en réaction à la vie mouvementée d’un groupe, un cocon moelleux où Jonathan Personne se libère de la pression des tournées avec un minimum de tensions autour de lui. Nouveau Monde, son quatrième album, est la somme de ces moments d’entre-deux, avec plusieurs titres composés au fil du temps. Des instants en solitaire qu’on aime retrouver à chaque fois, tout autant que celles collectives de sa famille canadienne de Corridor. Continuer la lecture de « Le dad folk de Jonathan Personne »

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Selectorama spécial B.O. : Froid Dub

Stéphane Bodin et François Marché aka Froid Dub
Stéphane Bodin et François Marché aka Froid Dub / Photo : DR
En bons gonzos que nous sommes parfois, nous n’avons pas encore vu le film. Fotogenico, réalisé par Marcia Romano et Benoît Sabatier est pourtant sorti en salles hier, et il conte l’histoire de – et là, on se saisit du résumé officiel – Raoul, qui débarque à Marseille où sa fille est morte. Il découvre qu’elle avait enregistré un disque avec une bande de filles, et se met alors en tête de remonter ce groupe. Argument diégétique rêvé pour tout compositeur de bande originale de film, puisqu’elle joue un rôle central, presque un personnage à part entière. Chantée en partie par Emma Amaretto, entendue chez les post-punk Catalogue, elle comprend des reprises de The Field Mice, Luna et 1000 Ohm. Du bel ouvrage signé par le duo Stéphane Bodin et François Marché (on ne leur fera pas l’affront de souligner une fois encore leurs frasques au siècle dernier) alias Froid Dub, auteurs de quelques très beaux maxis chez Delodio, leur propre label. Cette fois, ils montent en intensité avec ces 33 morceaux (sur la version digitale) glaçants et brutaux, qui ne donnent qu’une seule envie, c’est de découvrir quelle place leur ont été conférée dans ce film où l’on retrouve aussi Roxane Mesquida, habituée de l’œuvre sulfureuse de l’américain Gregg Araki. Pour l’occasion, Froid Dub nous ont choisi quelques-unes de leurs B.O. de chevet. Avec le plus grand soin et le meilleur goût, vous remarquerez.

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Des torrents d’amour avec Edgar Déception

Edgar Déception
Edgar Déception / Photo : Dominique Mesnigé

Il y a des jours de novembre où on se dit qu’on aimerait tellement être caressé par quelques rayons de soleil bienfaisants, dans toute l’insouciance d’un été nimbé de romance. Il y a quelques années, en 2019, apparaissait par la petite porte un trio nommé d’après le nom d’un poisson rouge défunt, Edgar. Leur pop brinquebalante, au charme de l’approximation guidée par les émotions d’une jeunesse encore très agitée, cachait quelques petites perles de chansons qu’on n’a pas oublié depuis. Les revoici avec un deuxième album nommé ption, qui devrait trouver le chemin des platines début février par l’intermédiaire de quelques maisons de belle réputation : Flippin’ Freaks, Les Disques du Paradis, Tête Froide Records, Cartelle, Araki Records, Permanent Freaks Records et Hell Vice I Vicious. Continuer la lecture de « Des torrents d’amour avec Edgar Déception »