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Areski & Fontaine, Baraka 80 (Kuroneko)

Areski & Fontaine, Baraka 80 (Kuroneko)« Les temps s’annoncent difficiles pour les saints et les imbéciles »

Parfois un disque est mal né, au mauvais endroit, au mauvais moment. Détesté par ses auteurs, il reste sur le flanc pendant des lustres, au ban de l’humanité.  A écouter Les églantines sont peut-être formidables, on peut comprendre pourquoi, même si le document revêt une dimension historique indéniable, avec sur certains morceaux cette production variété-jazz-rock, un beau produit « requin », ça joue, sur laquelle les deux chansonniers ont du mal à s’y retrouver. On préfère de loin sa relecture contemporaine, Baraka 80 (peut-être que là, c’est le titre qui est pas fameux, genre cibiste 2000, mais passons, la photographie de la pochette est superbe), nouveau disque finalement qui défonce tout sur son chemin. Continuer la lecture de « Areski & Fontaine, Baraka 80 (Kuroneko) »

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Domenique Dumont, Deux paradis (Antinote)

En plus d’être une aubaine pour le fraichement converti et absolument convaincu des délices de la langue française, le groupe balte francophone Domenique Dumont n’en était pas moins une anomalie, portée avec enthousiasme par la maison de disques parisienne Antinote dans les années 2010. Anomalie, parce que le duo produisait une musique hors format dont on fait les cultes, étrange et mystérieuse – bien au-delà de son choix pour une poésie naïve qui par ses paroles gazeuses rappelait celle des japonais francophiles des années 80. Anete Stuce et Artūrs Liepiņš avaient trouvé la formule parfaite entre légèreté dansante, découpée en de multiples détails sonores minutieux, et mélancolie approximativement psychédélique dans deux disques Comme ça (2015) et Miniatures de auto rhythm (2018) qui sont devenus chez nous de vrais classiques du temps présent, tout simplement. Continuer la lecture de « Domenique Dumont, Deux paradis (Antinote) »

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Robert Forster, Strawberries (Tapete Records)

Robert Forster, Strawberries (Tapete)On trouve encore, parfois, un bonheur ineffable à découvrir les étapes successives de la discographie d’un auteur que l’on aime et que l’on suit depuis l’adolescence. Particulièrement quand elles semblent désormais se succéder comme les phases régulières d’une respiration. Et donc d’une preuve de vitalité artistique – de vie, tout simplement. On se prend ainsi à guetter les moments alternés du souffle. Après la tension contractée et dramatique qui émanait de The Candle And The Flame (2023) – profondément marqué par l’angoisse née de la maladie de sa femme, Karin Baümler –, arrive heureusement le moment de l’expiration relâchée et du soulagement. La chanson qui donne son titre au neuvième album solo de Robert Forster constitue, à cet égard, le seul point de continuité explicite avec les tonalités intimes de l’épisode précédent. Continuer la lecture de « Robert Forster, Strawberries (Tapete Records) »

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Cuneiform Tabs, Age (W.25th/Superior Viaduct)

Au moins on ne pourra pas leur retirer ça.

La biographie qui accompagne le deuxième album de Cuneiform Tabs est hallucinante de prétention, elle est aussi foutrement alléchante. Car quiconque se revendique des Swell Maps, Syd Barrett, Television Personalities ou, plus proche de nous et d’eux, Cindy Lee* a de quoi nous faire dresser au moins un osselet. Pour ce qui est d’Animal Collective, et je sais d’expérience que pas mal d’entre vous y ont cru jusqu’à l’exégèse (j’ai moi-même tenu une bonne demi-journée**) ça me paraît un peu problématique, mais bon. Du coup excusez du peu mais je ne vais pas me gêner pour citer itou un maximum de références.
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Vaillant, Excalibur (Herzfeld)

« Nouveau Salem, nouveau Salò »

Je vous avais récemment relaté un concert de Vaillant dans l’arrière-magasin. Dans une approche simple, de l’électronique et un micro, il avait concassé une sorte de new-wave passée à la moulinette dans un parlé-chanté sur la corde raide, entre hip hop décharné et poésie du cloud dont les jeunes sont friands de nos jours. On n’oublie pas une longue plage en introduction, moitié indus, moitié IDM, rappelant les nombreux efforts instrumentaux (Magie Noire, Mirage Orange…) que Vaillant a produit via Herzfeld depuis quelques années maintenant. On se souvient aussi de Prince de Perse, tube perdu de l’été 2021 où le musicien avait trouvé sa voix. Continuer la lecture de « Vaillant, Excalibur (Herzfeld) »

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The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records)

The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records)L’arrivée de ce coffret est un miracle. Michael Head a toujours mené la vie dure à une industrie du disque qui lui a pourtant tendu les bras… Il a toujours refusé d’ouvrir le coffre-fort des Pale Fountains et a autorisé des rééditions de Pacific Street (1984) et de …From Across the Kitchen Table (1985) sans aucun inédit donc sans grand intérêt. Depuis le démantèlement des Pale Fountains en 1985, les fanatiques de la période bénie de Michael Head se contentent d’une trentaine de morceaux et de deux pochettes de disques. La publication de The Pale Fountains : The Complete Virgin Years chez Cherry Red Records met donc fin à une famine qui dure depuis plus de trente ans. Continuer la lecture de « The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records) »

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Le Pain, Dirge Technique (Slouch Records)

Le Pain – Dirge TechniqueComme son nom ne l’indique absolument pas, Le Pain est un quatuor basé à Los Angeles, comprenant d’anciens membres de Yucky Duster et Public Practice, pour la petite histoire. Sur ce premier album digne et globalement assez réussi, la plaisante légèreté printanière vient mettre un peu de baume à nos cœurs exténués. À l’écoute de Troisième Groupe, titre d’ouverture de Dirge Technique, chanté dans un français quelque peu cryptique mais charmant, on pense bien sûr à Stereolab qui décidément, de Melenas à Julien Gasc, en aura traumatisé plus d’un.

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Solaris Great Confusion & Original Folks, Vol. 1 (Mediapop / Broken Obstacles)

Je ne sais pas pourquoi – ou peut-être que je sais très bien pourquoi mais que les raisons sont bien trop nombreuses (et heureuses ?) pour les décliner ici – mais ce matin je me suis réveillé avec en tête cette chanson de Prefab Sprout, Life Of Surprises, sans doute pas la plus connue signée par le génial Paddy McAloon même si elle a fini par donner (enfin à peu près) son titre à la compilation du groupe parue en 1992.

Une vie (faite) de surprises, c’est ainsi beaucoup de petits plaisirs – qui pour d’aucuns peuvent paraitre complètement anodins –, comme celui de recevoir un beau matin un lien vers un nouveau disque, un disque bicéphale avec deux groupes à l’honneur dont un qu’on pensait définitivement disparu, après avoir bercé par deux fois les jours et les nuits de la rédaction de la revue pop moderne – canal historique, bien sûr. Continuer la lecture de « Solaris Great Confusion & Original Folks, Vol. 1 (Mediapop / Broken Obstacles) »