The Beths, Straight Line Was A Lie (Anti-)

Aujourd’hui, partons à l’autre bout du monde, quelque part dans la mer de Tasman aux confins du Pacifique. Ce mystérieux pays gagne régulièrement la coupe du monde de rugby à notre détriment. Nous sommes à Auckland, la plus grande ville de Nouvelle Zélande à la découverte de The Beths. Si nous connaissons historiquement la scène du Dunedin Sound (The Bats, The Verlaines, The Chills, The Clean etc.), finalement assez peu de groupes actuels nous parviennent. En plus de The Beths, mentionnons tout de même, ces vingt dernières années, les D4, Datsuns, Unknown Mortal Orchestra et les excellents Salad Boys (Trouble In mind).

The Beths / Photo  DR
The Beths / Photo DR

De leur coté, The Beths existent depuis une dizaine d’années. La formation d’Océanie a sorti trois véritables albums sur le label américain Carpark (Toro y Moi, Cloud Nothings, Beach House, Ducks Ltd. etc.) avant de rejoindre la structure Anti-, filiale d’Epitath qui héberge notamment Fleet Foxes, MJ Landerman ou Curtis Harding. Le groupe se compose actuellement de Benjamin Sinclair (basse), Elizabeth Stokes (guitare/voix), Jonathan Pearce (guitare) et Tristan Deck (batterie). Par bien des aspects, Straight Line was a Lie accompagnerait à merveille la bande originale d’une série autour de l’adolescence des années 90/00s. Nous imaginons volontiers Mosquitoes illustrer les aléas amoureux de Dawson ou Mother Pray For Me, dans une scène émouvante de Buffy contre les Vampires. Le curseur penche parfois du coté d’une pop indépendante bienveillante mais The Beths ne se contentent pas de ce tropisme. En plus de la voix prenante d’Elizabeth Stokes (et les textes), la formation néozélandaise déploie de superbes guitares.

Il y a notamment la magnifique Metal, véritable coup de cœur de Straight Line was a Lie. Sur cette chanson, The Beths propose une jangle pop des plus délicates. La douze cordes est de rigueur : les Byrds ne sont jamais loin, de même que Peter Buck de REM. Elle évoque bien sûr les Cure (dans leur période pop) mais aussi les voisins australiens de The Church. Une vraie merveille. Ce n’est pas la seule réussite de cet album attachant. Take ou No Joy poursuivent dans une veine légèrement plus nerveuses ; le morceau titre est aussi super addictif, pas si éloigné des regrettés Chook Race. L’album se conclut sur l’ambitieuse Best Laid Plans. The Beths y sortent de leur zone de confort. La rythmique se fait un peu plus entraînante, tandis que le groupe s’autorise à y dépasser les cinq minutes. Le tout convoque la scène baggy britannique pour un résultat surprenant. Straight Line was a Lie est un bel album, certains morceaux sont franchement enthousiasmants. Les arrangements soignés, s’autorisent des fantaisies bienvenues (mandoline etc…) et la production est sobre et élégante. Metal sera aussi indéniablement une des chansons indie-pop les plus réussies de cette année. The Beths proposent, en tout cas, un disque classique sur la forme mais conçu avec beaucoup de passion et cœur.


Straight Line Was A Lie par The Beths est sorti chez Anti-

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