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The Midnight Hour : Blue is the Colour

Adrian Younge and Ali Shaheed Muhammad / The Midnight Hour
Adrian Younge and Ali Shaheed Muhammad – The Midnight Hour / Linear Labs

The Midnight Hour is an encounter between two producers, Adrian Younge and Ali Shaheed Muhammad. The first is an analogue freak, a fan of good old soul and psychedelic music, whose productions range from the soundtrack of Black Dynamite – a tribute to Blaxpoitation –, to Ghostface Killah’s latest albums. The latter, Ali Shaheed, or “Mr Mohammad”, is a founding member of legendary band A Tribe Called Quest, but also The Ummah (with J Dilla & Q-Tip) as well as Lucy Pearl (with Raphael Saadiq and Dawn Robinson), whose innovative productions have revolutionized the hip-hop sound and influenced a number of performers such as D’Angelo, Erykah Badu, Yasiin Bey, The Roots or Pharrell.
The Midnight Hour is also a musical, cultural, and political declaration, which honours American Black music. A journey through soul, jazz and hip-hop. An album which could have been sampled by every band and performer of the Golden age of hip-hop, made up of instant classics combining, among others, Cee Lo Green, Laetitia Sadier, Questlove
An encounter with Adrian Younge and Ali Shaheed in Manchester, during the last concert of their European tour. Continuer la lecture de « The Midnight Hour : Blue is the Colour »

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Froth, Duress (Wichita Recordings)

Chaque semaine, je suis enthousiasmée par de nouvelles sorties et il me semble que le printemps qui s’achève a été, à ce niveau, plus fécond que jamais : Cate Le Bon, Vanishing Twin ou Crumb – pour ne citer qu’eux – ont chacun, avec une inventivité folle, rappelé comment l’on pouvait à la fois avoir des influences marquées et proposer une musique novatrice, totalement ancrée dans son époque. J’aimerais pouvoir écrire les raisons pour lesquelles ces albums ont été de tels coups de cœur, mais freinée par la peur de ne savoir leur faire honneur et le regret que l’exaltation soit une fièvre non-contagieuse, je préfère souvent parler de ​ces disques qui m’animent sans me passionner, ceux à propos desquels les avis contraires ne me causent pas d’éruptions cutanées. Froth sera l’exception à la règle puisque me voilà à tenter d’expliquer pourquoi Duress, dernier né du trio de Los Angeles emmené par Joo Joo Ashworth, représente tout ce que je peux espérer d’un groupe en 2019. Continuer la lecture de « Froth, Duress (Wichita Recordings) »

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Bill Callahan, Shepherd in a Sheepskin Vest (Drag City)

Il y a des jours où je me surprends à penser que mon idée des années 90 tient toute entière dans la discographie de Smog et je me demande parfois si, en tant qu’auteur et musicien autodidacte, j’ai été plus stimulé par qui que ce soit autant que je l’ai été par Bill Callahan, son art et ses manières brusques. Il aura peut-être représenté pour moi et presque à lui seul ce que le punk aura représenté pour la majorité de mes ainés. Si je pousse un peu, j’irais jusqu’à dire que Callahan a été mon Velvet, mes Rolling Stones, mon Dylan, mon Elvis (je laisse à part Leonard Cohen, qui est mon seul Leonard Cohen, bien que Callahan en soit à mes yeux, j’y reviendrai, l‘un des plus probables jeunes cousins). Continuer la lecture de « Bill Callahan, Shepherd in a Sheepskin Vest (Drag City) »

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Spencer Radcliffe & Everyone Else, Hot Spring (Run For Cover)

spencer radcliffe hot springIl y a un truc que les Américains savent faire, c’est avoir une sorte de singer-songwriter charmant dans chaque (aéro)port. Ici, c’est l’Illinois, c’est Chicago, ça pourrait être n’importe qui mais c’est Spencer Radcliffe et «Everyone Else», très précisément.

Il y a quelques années (2015), un des ces titres discrets qui ont tout pour se faire oublier avait rejoint ma sélection favorite quasi-instantanément, ça ronflait bizarrement dans le fond, ça rentrait dans la tête facilement, ça s’appelait Mermaid et c’était sur l’album Looking In, avec sur la pochette un poisson qui regardait très absurdement un chat dans un bocal. Continuer la lecture de « Spencer Radcliffe & Everyone Else, Hot Spring (Run For Cover) »

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Blind Test : Howe Gelb

Howe Gelb
Howe Gelb / Photo : Christoph Voy

Après deux albums de ballades au piano (Future Standards et Further Standards) baignant dans l’atmosphère surannée des standards de Tin Pan Alley, Howe Gelb revient avec Gathered, un disque plus conforme à ses habitudes, qu’il a enregistré au quatre coins du monde, de Tucson à Copenhague, en passant par Dublin, Portland, Amsterdam et même Paris. Un disque sur lequel il retrouve une pléiade d’invités comme Matt Ward, Anna Karina ou Talula Gelb, sa propre fille, pour une poignée de duos bien sentis, dont une superbe reprise de A Thousand Kisses Deep de Leonard CohenQuelques jours après son concert donné sur l’île Séguin, à Boulogne-Billancourt, Howe Gelb a accepté de se plier au jeu du blind test.  Continuer la lecture de « Blind Test : Howe Gelb »

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Chris Cohen : « Écrire des chansons n’est pas simple. »

Chris Cohen / Photo : Joe McMurray

C’est dans le parc de la Villette, dans le cadre du Beau Festival, que j’ai eu le plaisir de rencontrer Chris Cohen. Couvert de sa parka orange malgré la météo printanière, le Californien a proposé d’aller s’asseoir là, dans l’herbe. Il neigeait des aigrettes de pissenlit. Entre deux époussetages, nous avons parlé de son troisième album en solitaire, dernier volet d’une trilogie débutée en 2012 avec Overgrown Path. Paru le 29 mars chez Captured Tracks, le sobrement intitulé Chris Cohen [chroniqué ici] semble marquer l’acceptation de celui qui s’est pendant si longtemps caché derrière d’autres noms : The Curtains, Cryptacize ou Deerhoof. Une conversation limpide et délicate, comme la prestation qu’il allait nous offrir, quelques heures plus tard, sur la scène du Trabendo.

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Big Thief, U.F.O.F. (4AD / Beggars)

Big ThiefEn découvrant U.F.O.F. pour la première – mais aussi pour la deuxième et la troisième fois – on est d’abord saisi de l’envie irrépressible d’en interrompre le déroulement pour trouver refuge dans l’écoute d’une une copieuse compilation d’Emmylou HarrisAnthology : The Warner/Reprise Years (2001), pour être précis. Cette impulsion ne relève évidemment pas de ces associations formelles par lesquelles les échos des œuvres passées en viennent à résonner ostensiblement dans les prolongements actuels de leur descendance assumée. Au contraire. C’est plutôt que la fréquentation prolongée des vocalises éthérées d’Adrianne Lenker suscite, par contraste, le besoin impérieux de se confronter à une version infiniment plus incarnée de l’humanité. Continuer la lecture de « Big Thief, U.F.O.F. (4AD / Beggars) »

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Damien Jurado – Loin de Hollywood

Damien Jurado
Damien Jurado

Plus de vingt ans après ses débuts, Damien Jurado renoue avec le dépouillement de ses premiers disques et sort In the Shape of a Storm, un superbe album de folk simple et mystérieux, sans doute son meilleur depuis Where Shall You Take Me? en 2003. 

Après avoir traversé une très éprouvante année 2018, ponctuée notamment par la fin de son partenariat de près de quinze ans avec le label Secretly Canadian et, surtout, par la mort soudaine de son ami Richard Swift, avec qui il aura enregistré pas moins de cinq albums entre 2010 et 2016, Damien Jurado a décidé de repartir sur de nouvelles bases. Pour son dix-huitième opus, le remarquable In the Shape of a Storm, il a donc choisi d’opter pour une certaine forme de minimalisme. Seul, ou presque, avec sa guitare ; une formule qu’il n’avait, jusque-là, jamais expérimentée ailleurs que sur scène et qui semble renvoyer directement à l’aura artisanale de certains de ses meilleurs disques, comme Ghost of David et Where Shall You Take Me?. Enregistré en moins deux heures, et avec un certain sens du risque (deux prises de cinq chansons chacune, pas d’overdubs), au studio Sonikwire d’Irvine en Californie, ce nouvel album impressionne grâce à la beauté désarmante de ballades comme Lincoln, South ou Hands on the Table et s’affirme déjà comme l’un des grands albums de ce début d’année. Interrogé, il y a quelques jours, par téléphone, il répond depuis Los Angeles, où il réside désormais.  Continuer la lecture de « Damien Jurado – Loin de Hollywood »