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Low’s « Double Negative » by Jonathan Caouette

Jonathan Caouette
Jonathan Caouette

After 25 years as a band, Low have reached a new high. With theit formation, the married couple Alan Sparhawk and Mimi Parker broke new ground, bringing unparalleled slow and sad intensity to every note. And yet, Double Negative (Sub Pop), their latest album, is their most radical work, underlining the fact that the band is going through a full-scale metamorphosis. They teamed up with producer B. J. Burton (Bon Iver, Lizzie, and Francis and the Lights) to make an excruciatingly minimal, bare and powerful album. I discovered Low fourteen years ago thanks to Tarnation, by Jonathan Caouette, a mind-blowing and unforgettable documentary made in 2003. Back then, the band had already produced some of its most beautiful albums. For this first autobiographical home movie edited on IMovie, the filmmaker displayed intimate and tragic snippets of his life. His whole life was laid bare through the prism of his mother’s struggle with mental illness and the exploration of his sexual identity. His experience was recorded with a hypnotic mixture of snapshots and Super-8 videos sometimes sourced from his childhood. The soundtrack to these haunting images was beautiful. It featured Lisa Germano, the Cocteau Twins, Mavis Staples, Marianne Faithful and the Magnetic Fields. It also included three Low songs (Laser Beam, Embrace and Back Home Again), which appeared symbolically in the first and final frames, as well as in the middle of the film. When I first listened to Double Negative, I immediately thought of Jonathan Caouette, wondering how he would have reviewed this album. Here is his answer. Continuer la lecture de « Low’s « Double Negative » by Jonathan Caouette »

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Double Negative de Low, par Jonathan Caouette

Jonathan Caouette
Jonathan Caouette

Il aura fallu attendre vingt-cinq ans de carrière pour en arriver là. Avec Low, le couple Alan Sparhawk et Mimi Parker ont posé les bases d’un genre à eux, comme une évocation lente et triste d’une intensité sans pareil. Double Negative (PIAS), leur nouvel album, est pourtant le plus radical de tous, comme s’ils avaient débarrassé d’un brutal revers de main sur la table la méthode qu’ils avaient créée. Avec leur producteur BJ Burton (Bon Iver, Lizzo, et Francis and the Lights), ils ont concentré leur propos à l’os, dans leur forme la plus brute, la plus nue, la plus puissante. J’ai découvert Low il y a 14 ans, alors que le groupe avait déjà quelques-uns de leurs plus beaux albums derrière eux, au détour d’un documentaire bouleversant, de ceux que l’on n’oublie jamais : Tarnation de Jonathan Caouette (2004). Pour son premier film en forme d’autofiction réalisée chez lui sur imovie, il avait mis en scène l’intime, le tragique : toute sa vie par le prisme de l’évolution psychiatrique de sa mère et la quête de son identité sexuelle, dans un tourbillon hypnotique de photos et de vidéos super 8 parfois tournées lorsqu’il était encore enfant. Ces images d’une force indélébile étaient accompagnées d’une bande son magnifique (Lisa Germano, Cocteau Twins, Mavis Staples, Marianne Faithfull, The Magnetic Fields…), et comportaient également trois titres de Low (Laser Beam, Embrace et Back Home Again), présents symboliquement au début, au milieu et à la fin de son film. Lorsque j’ai écouté Double Negative, j’ai immédiatement pensé à Jonathan Caouette, me demandant ce qu’il aurait pensé d’un tel disque. Voici sa réponse.

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The Blank Tapes : « J’adorerais sortir 3 ou 4 albums par an. »

The Blank Tapes
Matt Adams / The Blank Tapes

Multi-instrumentiste, producteur et dessinateur de talent, Matt Adams incarne cet idéal de l’artiste complet, totalement indépendant, qui n’a attendu ni d’être suivi par des labels ni d’être adoubé par la scène psychédélique de la côte Ouest pour tracer son chemin. En quinze ans de carrière et bientôt autant d’albums, le Californien pure souche s’est imposé avec son projet The Blank Tapes comme un incontournable pour les amateurs de folk-rock et les nostalgiques des sixties. Rencontre avec un homme à l’enthousiasme grisant le 28 septembre dernier au Levitation France, à Angers.

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The Posies, Frosting On The Beater (Omnivore Recordings)

The PosiesQui sont les Posies à l’heure où sort leur troisième album ? Une sorte d’anomalie dans un courant et une époque qui surfe sur la révolution Nevermind pour ne surtout pas trier le bon grain de l’ivraie. Il y a trop d’argent et de drogues en jeu. On vous passera la liste des containers entiers de la déchetterie que furent aussi ces années-là, mais s’il est bien un disque à réécouter sans a priori en gardant le souvenir d’une fanitude commencée là et largement confirmée depuis (Blood/Candy en 2010, chaudement conseillé), c’est bien Frosting On The Beater, véritable tour de force power pop d’une rentrée 1993 qui en comptait pourtant d’autres, ramenant le sceptre et le spectre de Big Star aux nouvelles générations, le récemment réévalué Thirteen du Teenage Fanclub en tête. Continuer la lecture de « The Posies, Frosting On The Beater (Omnivore Recordings) »

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The Posies, Failure (Omnivore Recordings)

The PosiesInconscience ou provocation ?  Culot pur et simple ou plutôt absence presque totale de sens du timing  et des modes ? Difficile, un quart de siècle après les événements, de rendre compte de la curieuse combinaison d’ingrédients susceptible d’expliquer la naissance d’un groupe au patronyme de chochottes – les bouquets de fleurs, sérieusement ! – et aux accents résolument pop à Seattle, alors même que les premiers frémissements du grunge commencent tout juste à s’y faire sentir. Continuer la lecture de « The Posies, Failure (Omnivore Recordings) »

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La Luz : « On n’a pas besoin d’un homme pour partir en tournée. »

La Luz
Lena Simon (basse), Shana Cleveland (guitare et chant), Marian Li Pino (batterie) et Alice Sandahl (clavier). Photo : Andrew Imanaka

Un récent départ pour Los Angeles, machine à rêves, et des heures passées sur les routes le nez à la fenêtre ; c’est certainement dans un sommeil paradoxal que Shana Cleveland, voix de La Luz, a composé Floating Features. Cigales géantes, aliens et autres créatures surréalistes planent sur ce troisième album, paru au printemps chez Hardly Art. Fidèles à leur marque de fabrique – batterie tonitruante, mélodies ensorcelantes et harmonies spectrales – les filles de Seattle nous rassurent : le soleil californien n’a pas encore ôté à leur surf rock son charme sombre. A des lieues de l’enregistrement DIY d’It’s Alive (2013) et de l’urgence insufflée par la production de Ty Segall sur Weirdo Shrine (2015), Floating Features se distingue par la variété et le détail de ses arrangements. Un album plus recherché, peut-être plus mature, qu’elles défendaient le 21 septembre dernier au Levitation France à Angers. Quelques minutes avant leur montée sur la scène du Quai, elles ont abordé en toute honnêteté leur vie sur la route, de la monotonie des stations essences à la nécessité, pour s’accomplir, d’avancer sans trop se retourner. Continuer la lecture de « La Luz : « On n’a pas besoin d’un homme pour partir en tournée. » »

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Henry Nowhere

Henry Nowhere
Henry Nowhere

Fin août-début septembre. La Californie se tempère enfin. Les incendies ont laissé leur empreintes massives. Les collines arborent leur décoration : un gris perle triste à mourir. C’est un paysage au delà de la mélancolie ou de la tristesse. C’est juste une sidération. Qu’est-ce qui nous enlève un peu du spectacle de ce désastre ? La musique… peut-être. Continuer la lecture de « Henry Nowhere »

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Tony Molina, Kill The Lights (Slumberland / import)

Tony MolinaOn se souvient tous plus ou moins (enfin surtout nous, les jeunes, qui l’avons vu de son vivant) de notre réaction énamourée et définitive à l’écoute du premier morceau d’Eliott Smith que nous ayons entendus. L’évidence d’un talent supérieur, d’une propension à toucher les étoiles l’air de rien, et surtout du décalage entre la vision humaine, pas ramenarde, presque banale de la chose malgré son caractère divin, et l’air de rien, rien à foutre. Cet aspect désespérément morose et déprimant, et puis, 20 ans après, des regrets et un culte aussi évident que facile.  Continuer la lecture de « Tony Molina, Kill The Lights (Slumberland / import) »