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Ten CC, How dare you! (1976, Mercury)

Ten CC, How dare you! Quand Théophile Gauthier théorise L’art pour l’art en 1834 en préface de son sulfureux roman Mademoiselle Maupin, il est loin d’imaginer que 142 ans plus tard un groupe de crétins britanniques en tireront Art for art’s sake, l’exceptionnel single porteur de leur grand-œuvre de 1976, le bien nommé How dare you!.

Et, en effet, Comment osent-ils sortir ça ?, serait-on tenté de dire… L’année précédente, 10 cc, le groupe en question, dans sa mancunienne idiosyncrasie, a fait péter le hit-single international avec I’m Not in love, slow trompe-braguette à faire passer le My Love de McCartney (dont il est le négatif parfait) pour la Marche de Radetzky, mais qui n’a pourtant rien à voir avec son cœur de métier habituel : soit un Bordello pop inconnu des services d’immigration. La chausse-trape se referme alors aussi rapidement que les royalties tombent. Nœud gordien. Un dernier pour la route ? Euhhhhh… Non. On va TENTER AUTRE CHOSE.
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The Quick, Mondo Deco (Mercury, 1976)

the quickAvant l’explosion commerciale de la powerpop à la fin des années 70 (The Knack, The Romantics, The Cars, Shoes), les groupes ont navigué à vue, souvent sous les radars du grand public. C’est notamment le cas des Californiens de The Quick : Mondo Deco (1976), leur unique album, avait pourtant l’envergure d’un classique. Les Young Republicans (leur premier blase) se forment autour de Danny Wilde (chant, guitare rythmique), Steven Hufsteter (guitare et principal compositeur), Billy Bizeau (claviers), Ian Ainsworth (basse) et Danny Benair (batterie), et la formation est repérée par Kim Fowley. Fort d’une carrière déjà riche depuis les années 60 (The Hollywood Argyles, B. Bumble and the Stingers…), le producteur lunatique connaît alors un second souffle (voir même une tempête) avec les Runaways. Les Young Republicans, devenus entre temps The Quick, signent chez Mercury et sont envoyés en studio, en compagnie de Kim Fowley et d’Earle Mankey, ancien membre d’Halfnelson/Sparks, une des influences principales de la formation. Continuer la lecture de « The Quick, Mondo Deco (Mercury, 1976) »

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Redd Kross, Phaseshifter, (This Way Up/Mercury, 1993)

Redd Kross, PhaseshifterLaissez-moi vous parler d’un temps que les moins de trente-cinq ans ne peuvent pas franchement se représenter. Un temps où UN SEUL disque pouvait rester introuvable assez longtemps. Une époque, bénie ou non, où le combustible d’un FANtasme pouvait rester à vif à rougeoyer assez longtemps. Un temps où la quête était probablement plus importante que son objet. Et l’objet, le grand secret, en l’occurrence ce n’est pas ce disque mais bien le précédent album de Redd Kross, Third Eye, paru chez Atlantic (une major, un comble) en 1990. On a eu beau faire quelques belles maraudes (en France, dans l’espace Schengen, en région et au Royaume Uni), impossible de mettre la main sur Third Eye, le disque d’un groupe qui alors, dans notre petit cercle d’initiés, jouit d’une encore plus grande renommée cool que, au hasard, les Beastie Boys. C’est rigoureusement exagéré (les rappeurs du Bronx n’ont pas vraiment encore tout à fait regagné leurs galons dans la sphère indie) mais ça vous donne une assez belle idée du charisme rétrospectif et toutefois intact de Redd Kross. Bisque bisque rage mais pas si grave, au niveau CEE (les îles britanniques y sont encore) nous avons The Pooh Sticks sous la main, un groupe gallois excessif qui prône également un retour glamour aux bonnes vieilles valeurs du, lâchons les chiens, classic rock. Comme chez les Américains, le détournement et l’ironie ne se départissent jamais d’un respect profond et inaltérable. Continuer la lecture de « Redd Kross, Phaseshifter, (This Way Up/Mercury, 1993) »