Il y a des jours de novembre où on se dit qu’on aimerait tellement être caressé par quelques rayons de soleil bienfaisants, dans toute l’insouciance d’un été nimbé de romance. Il y a quelques années, en 2019, apparaissait par la petite porte un trio nommé d’après le nom d’un poisson rouge défunt, Edgar. Leur pop brinquebalante, au charme de l’approximation guidée par les émotions d’une jeunesse encore très agitée, cachait quelques petites perles de chansons qu’on n’a pas oublié depuis. Les revoici avec un deuxième album nommé ption, qui devrait trouver le chemin des platines début février par l’intermédiaire de quelques maisons de belle réputation : Flippin’ Freaks, Les Disques du Paradis, Tête Froide Records, Cartelle, Araki Records, Permanent Freaks Records et Hell Vice I Vicious. Plus on est de fous… Premier extrait, une suavité acidulée au titre absolument irrésistible qui sonne un peu comme un Haribo trippy : Tchou Tchou I Love You. Claviers de jeux de récré et boite à rythmes façon stylophone, Eva, Tessa et Valentin nous charment à coups de chalala maladroits et de lap steel mignon à souhait. Et s’ils citent The Unicorns ou encore TV Girl, on ne les reprendra pas. Edgar Deception fait décidément partie de ces petits groupes qu’on peut écouter avec le plus grand plaisir s’ébrouer comme de jeunes chiots sur les petites scènes, la fraicheur et la spontanéité de mise, comme si demain n’existait pas.
Étiquette : Label : Cartelle
Catégories sous surveillance
Sous surveillance : Tiffanie de Falaise
Qui ?
Tiffanie, c’est son prénom et Falaise, c’est le village de Normandie où elle est née. Trentenaire et déjà plusieurs vies : un BTS (« en arts appliqués »), une école en cinéma, celle de la Cité à Saint-Denis, puis une signature en 2017 sur une major, avec l’histoire maintenant classique : sur des rails, contrat de trois albums, équipe dédiée à fond sur la pochette, les photos, le premier disque est en boîte et badaboum, le directeur artistique s’en va et les rêves de la jeune chanteuse avec. Mais Tiffanie n’en fait pas une maladie, elle en a souffert bien sûr, mais la page est tournée, et – le plus important – les bandes sont toujours sa propriété. Continuer la lecture de « Sous surveillance : Tiffanie de Falaise »
Catégories sous surveillance
Sous surveillance : Concordski
Qui ?
Concordski, c’était le petit nom moqueur donné à l’avion Tupolev, dont la légende voulait qu’il soit copié sur le fameux Concorde. Si Eugénie Leber l’a endossé, c’est un peu par malice et surtout comme un hommage à des racines russes, familiales et lointaines, perdues dans les limbes de l’histoire. Après une formation académique au piano, plusieurs expériences de bassiste dans diverses formations depuis 2011 (« Quand les copains montaient des groupes, ils étaient contents d’avoir une fille à la basse ») et un déménagement, elle s’est mise à écrire et à composer seule. Continuer la lecture de « Sous surveillance : Concordski »
Catégories chronique nouveauté
V/A, Cartelle vol. 2 (Cartelle Disques)
« Tout le monde fuit le hangar,
c’est sûrement pas le fruit du hasard »*
De Rennes, nous arrive, telle une carte postale toute colorée – une bien belle pochette signée Constance Legeay : c’est le deuxième volume des aventures de Cartelle, maison de disques dédiée au défrichage et à la mise en valeur d’un territoire musicale habité par des femmes, personnes transgenres ou non binaires. Le premier volume paru fin 2021 nous avait conquis, en rassemblant des musiciennes confirmées qui font notre bonheur ici depuis belle lurette : Lispector, Charlotte Leclerc ou Rose Mercie se présentaient en marraines évidentes de nouvelles venues bien plus que prometteuses. Continuer la lecture de « V/A, Cartelle vol. 2 (Cartelle Disques) »
Catégories avant-première
Avant-première : Flash Romance de Saintes clippée
« Resservez-moi de la romance lyophilisée »
Avec sa ligne obsédante de synthé qui revient en boucle, Flash Romance s’amuse à nous faire basculer dans une faille temporelle. Ou plus subtilement, donne cette impression de manquer une marche, une secousse hypnique, voilà, merci Wikipedia : alors qu’on s’endormirait volontiers dans la nostalgie (d’une époque qu’on a vécu pour le coup, OK Génération X), Anne-Sophie Le Creurer dit Saintes nous fait sursauter avec ses mots trop longs (« lyophilisée », « Terminator », « Kaléidoscope ») et ce chant bancal un peu en retrait qui empêchent la fluidité de la mélodie et rend l’exercice à son étrangeté anachronique, émulée par un des spécialistes du genre, Alexis Lumière, en renfort à la production). On avait eu la même sensation avec les compositions décharnées de ses collègues de bureau d’À trois sur la plage (Liza Liza du duo est aussi la co-fondatrice du label Cartelle qui sort ce disque de Saintes), cette synthpop désarmée de ses atours sexy comiques et renforcée par une précision minimale et glaciale, porteuse de nouveaux messages (féministes). Continuer la lecture de « Avant-première : Flash Romance de Saintes clippée »