Il n’en faut pas nécessairement beaucoup pour sceller un pacte intime et inaltérable avec une poignée de chansons et leur auteur. En l’occurrence, il a suffi d’un titre et d’un refrain, à l’orée de ce troisième album de Jeremy Ivey. « My family tree is on fire / I don’t belong here / I’m an orphan child / But I’m better on y own. » Il y a quelque chose qui résonne avec une profondeur immédiate dans cette évocation teintée d’ironie d’une irrémédiable déconnexon générationnelle, sur fond de country-rock bringuebalant. On peut en partager, pour une large part, l’ambivalence complexe lorsque la défaillance des aînés préfigure le drame de la perte. Et y entendre à la fois un constat tragique, un souhait par défaut plus que par dépit, et un exutoire pour tenter de conjurer les béances de la généalogie. Continuer la lecture de « Jeremy Ivey, Invisible Pictures (Anti-) »