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Selectorama : Bob Dylan par François Gorin

Bob Dylan sur la pochette de son album "Highway 61 Revisited" (1965)
Bob Dylan sur la pochette de son album « Highway 61 Revisited » en 1965 (Détail)

My back pages, Dylan & eux par François Gorin (Le Boulon)Profondément dylanophile depuis toujours ou presque (situons la scène primitive, blonde sur blonde, autour de 1970), François Gorin avait, dès les pages de Rock&Folk dans les années 80, maintes fois abordé l’œuvre comme le personnage, mais moins frontalement qu’en contrebande, dans les interstices de textes qui ne lui étaient pas directement consacrés et sur lesquels planait néanmoins souvent son ombre portée. Une approche biaisée ou à revers, dénuée de tout prosélytisme, qui achèvera pourtant de convertir nombre d’entre nous, jusqu’aux plus réticents. Dylan réapparaitra évanescent ensuite dans Sur le rock (Éditions Lieu Commun, 1990 puis réédité aux Éditions de L’Olivier) où le titre du prologue avait déjà valeur d’avertissement : « Don’t look back ». Puis dans les pages de Télérama, notamment au cours d’une longue série, treize à la douzaine, de « Disques rayés ». Au-delà du succès rencontré par A Complete Unknown, le film de James Mangold en salles actuellement, le terrain de l’exégèse dylanesque est désormais à ce point balisé voire miné par une cohorte de thuriféraires, Greil Marcus en tête, qu’apporter sa pierre à l’édifice babélien deviendrait un exercice au mieux périlleux, au pire vain ou voué à l’échec. Il était pourtant écrit que François Gorin devait s’y coller (ou, pour le citer, « Il était dit que j’en arriverai là »). Continuer la lecture de « Selectorama : Bob Dylan par François Gorin »

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Scott ou encore

L’auteur François Gorin explore les éclats et les errances de l’avant-gardiste Scott Walker

Scott Walker
Scott Walker

Lire Section26 a beau être un gage de qualité, il se peut que vous ne connaissiez pas (encore / bien) la musique de Scott Walker et que vous n’ayez jamais ouvert un ouvrage de François Gorin, journaliste de la chose musicale également romancier, pourtant déjà évoqué dans nos pages. Même dans ce cas, ce Scott Walker* est pour vous même si vous ne le savez pas encore. Continuer la lecture de « Scott ou encore »

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François Gorin : « Je résiste à l’idée du roman qu’on peut attendre du critique rock. »

François Gorin / Photo : Nicolas Grimard pour Arte

Il ne sera pas fait ici mystère que certains d’entre nous, au sein de cette rédaction, ont appris à lire la musique dans les pages de Rock&Folk et plus volontiers encore entre les lignes des articles et notules rédigés par François Gorin. Entré rue Chaptal en 1980, le critique prendra le large cinq ans plus tard alors que le mensuel avait déjà entamé sa déliquescence (mais pas encore osé coller Samantha Fox, toute poitrine dehors, en couv’). Des plus jeunes que nous, bien que rompus aux évangiles des Inrockuptibles, verront au cours des années 90 la lumière émaner de Sur le rock (Lieu commun, 1990), nouvelles Tables de la Loi, format livre de chevet. Livre de Ray Davies, livre de Nick Drake, de Scott Walker, autant de saintes écritures que les convertis, de longue date ou non, vénèrent et propagent, insensibles au courroux jaloux des aînés délaissés puisque dépassés (Nick Bangs, Lester Kent, idoles rattrapées par leur crépuscule). Entretemps François Gorin livrera deux romans dont nous n’aurons pas à pointer les limites, l’auteur ayant l’élégance de le faire à notre place. Encore que l’on se permettra d’être moins sévère que lui à leur égard. Non relus depuis, ils avaient surtout, de mémoire flageolante, attisé notre frustration de ne pas retrouver creusé et ensemencé un sillon musical ami, le critique en partance préférant tenir à distance, et à raison, ce qu’il avait parfaitement saisi puis transmis ailleurs comme auparavant.

Dès lors, Louise va encore sortir ce soir, inespéré retour aux affaires littéraires, agit comme une nouvelle première fois, avec un élan et une effervescence facile (celle qui sied aux coureurs de demi-fond) qui vient fouler au pied les atermoiements longue durée que l’écrivain avoue avoir éprouvés. Continuer la lecture de « François Gorin : « Je résiste à l’idée du roman qu’on peut attendre du critique rock. » »