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#8 : Monopoly Queen, Monopoly Queen / Let’s Keep It Friendly (Sub Pop, 1994)

Monopoly Queen, jour de Bonne Paye.
Monopoly Queen, jour de Bonne Paye.

J’ai toujours haï les jeux de société, qui me le rendent bien. Mais j’aurai tout donné au UNO.
Dans le ventre mou des années 90, on s’enfermait à cinq, parfois à six, chaque dimanche dans l’appartement d’Uwe, au 6ème étage d’une tour de la ZUP de Dammarie-Les-Lys (77), et on jouait, de 15 heures jusqu’à tard. Je vivais à Paris alors, mais jamais je n’ai manqué une réunion. Je faisais l’aller-retour dans la journée, au volant de la Mitsubishi prune.
Accompagnés d’une bouteille de Berger blanc ou de verres de Cointreau juste cassés d’un glaçon, on jouait, et on jouait encore, pas encore confinés mais bien calfeutrés, de notre plein gré. Les règles avaient été quelque peu malmenées, et au fil des semaines une novlangue avait vu le jour. Un sabir incompréhensible aux oreilles des non initiés qui, quoi qu’il en soit, n’étaient pas invités. Continuer la lecture de « #8 : Monopoly Queen, Monopoly Queen / Let’s Keep It Friendly (Sub Pop, 1994) »

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Yuzo Koshiro, Streets of Rage (I-II-III)

Le 30 novembre 1990, l’Europe découvrait la Mega Drive, deux ans après le Japon, l’une des premières consoles 16 bits du marché. Trois décennies plus tard, elle est rééditée par Sega sous forme d’émulateur, une tendance lourde du marché depuis quelques années avec l’apparition de version miniature et moderne (connectique HDMI, alimentation USB etc.) des NES, Super Nintendo, Playstation ou Neo Geo. Au-delà de la nostalgie des trentenaires et quadras pour la console de leur jeunesse, il y a la qualité de nombreux jeux de cette génération, exploitant souvent de manière très ingénieuse les limitations des machines de l’époque afin d’en tirer la quintessence, sur le plan sonore comme visuel. La Mega Drive inspira de nombreux programmateurs ou musiciens. Elle peut ainsi compter sur un solide catalogue, faisant souvent jeu égal avec sa principale rivale. La série Streets of Rage, en particulier les deux premiers épisodes, représente le zénith d’un genre, devenu beaucoup plus discret depuis, le Beat’em Up. Au delà des mécaniques imparables de jeu, la série séduit par son esthétique générale, à laquelle contribue largement la musique géniale de Yuzo Koshiro. Celle-ci se suffirait presque à elle-même, au point d’avoir été rééditée plusieurs fois en vinyle, notamment par le label britannique Data Disc. Continuer la lecture de « Yuzo Koshiro, Streets of Rage (I-II-III) »

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Pulp, His n’ Hers (Island)

Les chroniques anniversaire de l’été

« Life could have been very different but then, something changed ». Ces paroles, qui figureront un an plus tard sur l’album Different Class, auraient pu être écrites pour parler de la relation intime qui lie l’album His’N’Hers et son public depuis 25 ans.

L’univers musical d’un adolescent moyen en France en 1994, se divisait globalement entre l’offre proposée par Dance Machine, des artistes des années 70 au sommet de leurs ventes mais pas de leur talent, et pour les plus « rebelles », les seconds couteaux de la scène de Seattle. Continuer la lecture de « Pulp, His n’ Hers (Island) »

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Spectrum, Highs, Lows, and Heavenly Blows (Silvertone Records)

SpectrumL’impact de Spacemen 3 n’est aujourd’hui plus à démontrer. Celui de ses suites et projets parallèles non plus, qui, de Spiritualized (Jason Pierce) à Experimental Audio Research, en passant par The Darkside ou Slipstream, n’ont pas manqué d’incarner à la perfection un certain underground noise planant et space rock ‒ véritable chaînon manquant entre un axe The Jesus and Mary Chain / My Bloody Valentine et tout un pan avant-rock US (Jim O’Rourke, Tortoise , etc). Continuer la lecture de « Spectrum, Highs, Lows, and Heavenly Blows (Silvertone Records) »