Il est des chefs-d’œuvre immuables dont on sait qu’ils resteront à jamais dans notre panthéon personnel. La plupart ont en commun une bien étrange particularité : on ne les a pas compris à la première écoute ; le flash, le satori, l’illumination ne se sont pas faits en un jour, ni du premier coup. Or si certains disques entrent et sortent de notre quotidien au gré des envies, des humeurs, des (re)découvertes et parfois même des surprises, on peut sans peine affirmer que Spiderland de Slint a toujours tenu une place indétrônable dans notre Top 5 depuis sa sortie en mars 1991, soit vingt-trois ans d’intimité. Et nous ne sommes apparemment pas les seuls. Qui aurait cru qu’un album enregistré en quatre jours et quatre nuits, ne comprenant que six morceaux, édité sans battage médiatique par quatre Américains à peine sortis de l’adolescence et dont le groupe se séparera avant même sa sortie, allait devenir un tel emplâtre générationnel ? Continuer la lecture de « Slint, Spiderland (Touch And Go) »