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Steven McDonald (Redd Kross) : « J’évite de trop m’en foutre »

Redd Kross
Redd Kross, avec Steven McDonald à droite / Photo : DR

Ce fut l’une des meilleures surprises de 2024. Alors qu’on n’osait plus vraiment l’espérer, les immenses mérites méconnus de Redd Kross se sont trouvés célébrés comme quasiment jamais dans l’histoire, pourtant longue de près d’un demi-siècle, de ce groupe fondamental. Un concert parisien trop longtemps reporté mais magnifique dans sa démesure, la diffusion annoncée dans plusieurs festivals d’un documentaire – Born Innocent, The Red Kross Story d’Andrew Reich, la publication d’une biographie nourrie des témoignages, parfois contradictoires, des principaux intéressés – Now You’re One Of Us de Dan Epstein. Enfin la sortie estivale d’un nouvel album, double et copieusement garni de ces tubes à la fois pop et saturés dont les frères McDonald semblent avoir précieusement conservé le secret. C’est depuis un hôtel bruxellois où se poursuit la tournée européenne du groupe que le cadet – Steven – a consenti à se repencher avec nous sur quelques-uns des jalons de ce périple fraternel et atypique. Continuer la lecture de « Steven McDonald (Redd Kross) : « J’évite de trop m’en foutre » »

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Redd Kross, Phaseshifter, (This Way Up/Mercury, 1993)

Redd Kross, PhaseshifterLaissez-moi vous parler d’un temps que les moins de trente-cinq ans ne peuvent pas franchement se représenter. Un temps où UN SEUL disque pouvait rester introuvable assez longtemps. Une époque, bénie ou non, où le combustible d’un FANtasme pouvait rester à vif à rougeoyer assez longtemps. Un temps où la quête était probablement plus importante que son objet. Et l’objet, le grand secret, en l’occurrence ce n’est pas ce disque mais bien le précédent album de Redd Kross, Third Eye, paru chez Atlantic (une major, un comble) en 1990. On a eu beau faire quelques belles maraudes (en France, dans l’espace Schengen, en région et au Royaume Uni), impossible de mettre la main sur Third Eye, le disque d’un groupe qui alors, dans notre petit cercle d’initiés, jouit d’une encore plus grande renommée cool que, au hasard, les Beastie Boys. C’est rigoureusement exagéré (les rappeurs du Bronx n’ont pas vraiment encore tout à fait regagné leurs galons dans la sphère indie) mais ça vous donne une assez belle idée du charisme rétrospectif et toutefois intact de Redd Kross. Bisque bisque rage mais pas si grave, au niveau CEE (les îles britanniques y sont encore) nous avons The Pooh Sticks sous la main, un groupe gallois excessif qui prône également un retour glamour aux bonnes vieilles valeurs du, lâchons les chiens, classic rock. Comme chez les Américains, le détournement et l’ironie ne se départissent jamais d’un respect profond et inaltérable. Continuer la lecture de « Redd Kross, Phaseshifter, (This Way Up/Mercury, 1993) »

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Redd Kross, Redd Kross (In The Red)

J’ai écouté le futur des frères D’Addario et il s’appelle Redd Kross. Blague – et référence springsteenienne – à part, c’est une source d’étonnement et de même de perplexité qui n’est pas prête de se tarir. Pourtant, force est de constater qu’au beau milieu des foules qui s’extasient légitimement sur les performances virtuoses de The Lemon Twigs, l’évocation du nom de Redd Kross ne suscite, très souvent, qu’une indifférence embarrassée ou un haussement d’épaule qui dissimule tant bien que mal l’ignorance ou l’absence d’intérêt. Des frangins longilignes – un guitariste et un bassiste – qui secouent leurs tignasses impeccablement échevelées, attifés de panoplies rétros témoignant ostensiblement d’une maîtrise irréprochable des codes pop sous-culturels et qui brassent, par chansons de trois minutes interposées, soixante années de références musicales ? Ça ne sonne la cloche de personne ? Eh bien non, manifestement. Ou de pas grand monde. Continuer la lecture de « Redd Kross, Redd Kross (In The Red) »