Selectorama : White Flowers

White Flowers
White Flowers

Il existe de nombreux groupes ultra-référencés qui ne révolutionneront jamais l’histoire de la musique. Plaisir coupable ou non, certains ont pourtant un fort potentiel addictif. White Flowers est l’un d’entre eux. Le jeune duo de Preston a visiblement usé les œuvres de Robin Guthrie et Kevin Shields, ce qui ne les a pas empêché d’ajouter une profondeur, une sensibilité et surtout un sens de la mélodie qui leur est propre. Ces dernières vous accrochent pour ne plus vous lâcher. Leur beauté vaporeuse vous entraîne dans un univers où mélancolie rime avec béatitude. La maturité du son doit probablement aux mains expertes de Jez Williams de Doves qui a produit et enregistré Day By Day dans son studio de Manchester. On imagine malgré tout le duo pointilleux et attaché au moindre détail. C’est, avec le chant impeccable de Katie Drew, ce qui fait la force de l’album et le rend si convaincant et addictif. White Flowers restera sans doute un secret bien gardé. Laissez-vous guider par leur Selectorama pointu. Il vous donnera une bonne idée de leur univers. Si vous y adhérez, ce secret risque fort de devenir également le vôtre.

01. Salvia Palth, I Was All Over Her

I Was All Over est extrait d’un album que nous avons découvert récemment. C’est le projet d’un Néo-Zélandais qui se nomme Daniel Johann. Tous les titres ont été enregistrés quand il avait quinze ans. On devine facilement à quel point il s’y dévoile. C’est sans doute lié au fait qu’il ait enregistré tous ses morceaux sans l’intention de les diffuser. La naïveté de la production rend le tout encore plus intéressant.

02. The Pastels, Cycle (My Bloody Valentine remix)

C’est un remix d’une classe folle d’une chanson déjà magnifique à la base. Chaque élément part à la dérive, à la perfection. Il est facile de se laisser porter et de se perdre dans ce morceau. Kevin Shields a réussi à extraire encore plus de magie que la version originale. Par la même occasion, il a entraîné le morceau dans une autre dimension.

03. Green House, Peperomia Seedling

Nous avons découvert Green House pendant le premier confinement, en 2020. Nous étions tous les deux à fond dans la musique ambient pour nous aider à nous détendre et échapper à la réalité du quotidien. C’est un extrait du EP Six Songs For Invisible Gardens. Nous l’écoutons toujours régulièrement depuis cette époque.

04. Le Volume Courbe, Sitting In Your Head

Nous avons vu Le Volume Courbe en concert à Londres il y a quelques années. C’était en pleine semaine, au fond d’un pub. Personne ne regardait la scène. Pourtant leur set était hypnotisant. Le songwriting est cru et teinté de mélancolie. Cette chanson en est l’illustration parfaite.

05. You’ll Never Get To Heaven, Caught In Time So Far Away

C’est probablement la chanson la plus connue du groupe. Ils sont malheureusement sous-estimés depuis trop longtemps. Ils créent une ambiance qui peut rappeler les Chromatics ou Desire, mais il se passe quelque chose en plus. Un sentiment bourré d’émotions filtre à travers leur boîte à rythme bas de gamme, la voix étouffée d’Alice Hansen et un son drone toujours en mutation.

06. Ulrika Spacek, Ease Yourself and Glide

C’est une superbe reprise d’un titre de Parsley Sound. Je la trouve supérieure à l’original. Ils ont réalisé un travail bien meilleur. Je me souviens parfaitement du jour où je l’ai entendue pour la première fois. C’est comme si ce morceau m’était déjà familier. C’est un classique instantané.

07. Breaker 1 2,  2

Quelque chose dans ce titre transcende le fait qu’il soit juste un simple morceau de house. Je ne sais rien de Breaker 1 2, ni à quoi ils ressemblent, mais je trouve que ça ajoute à la magie de la chose. Une grande tristesse imprègne ce titre. Pourtant il te donne envie de faire la fête. C’est le morceau de dance parfait.

08. The Beach Boys, All I Wanna Do

Une chanson magnifique extraite de Sunflower, un album des Beach Boys qui n’est pas apprécié à sa juste valeur. Ce titre sonne aussi frais aujourd’hui que lors de sa sortie en 1970.

09. Jerkcurb, Somerton Beach

Katie et moi avons habité le sud de Londres pendant un moment. Nous y avons vu Jerkcurb donner des concerts confidentiels en solo. Il n’avait qu’une guitare et une bande pré enregistrée. Ce n’est que quelques années plus tard que nous avons entendu ses enregistrements et nous sommes devenus immédiatement obsédés. Le son de Jerkcrub pervertit l’americana avec une touche d’excentricité anglaise. C’est de la musique à écouter au milieu de la nuit. Somerton Beach raconte l’histoire d’une affaire non résolue. Le corps d’un homme a été retrouvé sur une plage australienne dans les années quarante. Mystérieusement, il ne portait aucune trace de violence, mais il était surtout habillé en smoking et on a retrouvé une note dans sa poche. Personne n’a jamais su qui il était, ni comment il s’est retrouvé là.

10. Helen, Felt This Way

Helen est l’un des nombreux projets de Liz Harris, plus connue sous le nom de Grouper. Elle abandonne ici les sonorités aquatiques et les mélodies qui papillonnent en proposant quelque chose de diamétralement opposé. Felt This Way est pour moi le sommet de l’album The Original Faces. C’est un titre distant, avec des couches de mélodies qui flottent sans effort parmi un mur de guitares fuzzy et un son de batteries fracassés.


Day by Day de White Flowers est disponible chez Tough Love Records.

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