En 2004, John Canning Yates embarquait ses Ella Guru dans ses obsessions musicales avec The First Album. Publié chez Banana Recordings (où l’on a aussi pu écouter Art Brut), l’album empruntait des chemins balisés par la lumière qui émanent des disques de Low et de Lambchop. Il y a vingt ans, Liverpool écoutait Magic and Medicine des Coral, Manchester attendait un nouveau miracle dans la boutique Oasis et Sheffield ne s’était pas remise de la tornade Pulp. Ella Guru a publié un disque et est reparti discrètement. Depuis ? Silence radio. Violette Records (responsables de disques notables signés Michael Head, Studio Electrophonique ou The Reed Conservation Society), qui fait fi de la mode des radios FM, a écouté son instinct et permet aujourd’hui à John Canning Yates de faire son retour. Et quel retour.
Écouter The Quiet Portraits, c’est redécouvrir les sensations que l’on a connues en rencontrant XO d’Elliott Smith ou Vivadixiesubmarinetransmissionplot de Sparklehorse.
Écouter The Quiet Portraits, c’est tourner le dos à son quotidien et s’offrir une plongée en eaux troubles tout en prenant le plus grand bol d’air de ce printemps 2024.
Écouter The Quiet Portraits, c’est se trouver face à des grandes chansons qui sont des petits monuments de simplicité. Comment espérer pouvoir résister à It could be so good ou Faraway Blues ? Impossible.
Perché sur son rocher, John Canning Yates contemple l’effet de ses onze portraits sur l’auditeur qui a la chance de croiser leur route. Et il doit être sûrement satisfait.