Coup de cœur : Studio Electrophonique (Violette Records)
Studio Electrophonique / Photo : Ryan Lee Turton
C’est amusant de constater à quel point des gens qui ne vous connaissent pas « vraiment » vous connaissent pourtant si bien. Mais je vous l’accorde, depuis qu’on se fréquente sur les réseaux avec Pascal Blua, on a largement eu le temps de se rendre compte qu’on partageait pas mal de groupes, de chansons, de coups de cœur – et d’autres centres d’intérêt aussi. Et puis, pour tout vous dire, on s’est même croisé une fois dans la vraie vie, le temps d’un dîner clermontois – et avec deux autres amis, nous avions partagé du vin, mais surtout des groupes, des chansons, des coups de cœur. Continuer la lecture de « Sweet Jayne »
Robert Smith, The Cure / Photo : Mauro Melis via Sound Of Violence
Et alors ? On attend quoi d’un groupe que l’on a vu plus d’une dizaine de fois sur scène – même si la dernière remonte à l’été 2002, dans un festival en Espagne déjà, à peu près à la même heure et enveloppé par la même chaleur ? On attend quoi d’un groupe qui a été la bande son de ses années d’adolescence, ce moment où sans en avoir conscience (on ne s’en rend compte que bien plus tard), tout est encore possible. On n’en attend pas grand-chose en fait – ou plus exactement, on a surtout passé l’âge de tirer des plans sur la comète. Alors, on ne se torture plus des heures avant l’entrée en scène en essayant de savoir « et ce soir, ils vont jouer quoi ? »Continuer la lecture de « The Cure, Festival Mad Cool à Madrid, Samedi 13 juillet 2019. »
Mince. Le bassiste joue sur une Höfner – peut-être pas le même modèle que Paul McCartney, mais quand même… Il y a quelques années, cela aurait sans doute suffi à ce que je tourne les talons, un air dédaigneux au coin des lèvres, direction le bar situé à peine à une centaine de mètres où le spritz servi dans des gobelets en plastique coule à flot – pour cinq misérables euros. Oui, mais voilà. L’âge (le mien), la nationalité du groupe (espagnole), le site (Valdebedas, la banlieue madrilène où se trouve le camp d’entrainement du Real Madrid), la moiteur de la nuit – il est 22h00, et le soleil s’est enfin couché sur l’immense site du festival Mad Cool –, les corps qui ondulent et les bras tendus vers la scène font que l’envie de rester l’emporte sur tout le reste. D’autant que les quatre, voire cinq, puis six musiciens ont la passion chevillée au corps, une joie de vivre communicatrice et des chansons tout aussi parfaitement dépenaillées et déglinguées qu’eux. The Parrots sont à l’image de leurs morceaux, chantés dans un drôle d’idiome où se télescopent anglais et castillan : volubiles, attachants, un peu barrés, délicieusement foutraques, toujours surprenants. Continuer la lecture de « The Parrots, Festival Mad Cool à Madrid, mercredi 10 juillet 2019. »
C’était une certitude.Cela ne pouvait pas se terminer autrement. Et peu importe la relationnouée avec le groupe. Parce que la foule compacte du Théâtre antique de Fourvière qui affiche completdepuis des semaines est le parfait refletde ce qu’est en 2019 le public de New Order. On jette un coup d’œil sur les gradins, dans la fosse et c’est cela qui saute aux yeux : la diversité générationnelle. Ils sont tous là, les différents fans du quatuor de Manchester – devenu quintette (avec cette drôle d’équation« – 1 + 2 ») : les quinqua qui ne jurent que par Power Corruption & Lies, voire Movement ; les trentenaires et quarantenaires qui ont pris en pleine poire le single du retour discographique – Crystal, en 2001 ;les plus jeunes qui cherchent à chaque fois dans les morceaux les traces de l’ADN de Joy Division ; ceux qui rêvent de se retrouver sur un dancefloor à ciel ouvert avec les étoiles en guise de boules à facette. Et donc ? C’est bien un fait : se rendre à unconcert de New Order aujourd’hui, c’est la quasi-assurance d’être déçu. De rester sur faim. De sortir en se demandant « pourquoi elle et pas une autre ? » Continuer la lecture de « New Order, Théâtre antique de Fourvière, vendredi 28 juin 2019. »
Javier and Iñaki dans leur workshop à San Sebastián en octobre 1991.
Pour mieux fêter cette année les 30 ans d’Elefant Records (petit label madrilène devenu grand, dirigé par l’infatigable Luis Calvo, soutenu depuis toujours par Montse Santalla), Section 26 multiplie les articles racontant les destinées improbables de certains artistes, disques et autres petites choses liées à la passion musicale. Après Spring et Le Mans, il était a priori impensable de ne pas évoquer l’unique album de Family, Un Soplo En El Corazón, la bande-son idéale pour tous ceux qui tombent amoureux. Continuer la lecture de « Elefant 30 : Family »
« Unknown Pleasures » sur la platine de Christophe Basterra, ce matin.
Ce n’est pas un jour à récrire l’histoire. À faire croire que… alors que non, bien sûr, je n’ai pas acheté Unknown Pleasures le jour, ni même l’année de sa sortie. En 1979, j’écoutais le top d’Europe 1 – Making Plans For Nigel était bien classé – et j’avais les deux premiers albums de The Police en cassette, qui tournait en boucle dans mon petit magnétophone portable. C’est même un jour à redire à quel point je préfère le groupe d’après. Mais peu importe.Continuer la lecture de « #unknownpleasures40 (2) »
Metteur en son et musicien à l’intransigeance légendaire, sur la brèche depuis le début des années 80, Steve Albini a su rester bruyamment pertinent quand nombre de ses paires ont perdu pied – ou plus. À l’aune d’une tournée européenne aussi rare que précieuse de son groupe Shellac qui passera jeudi 30 mai par le festival TINALS à Nîmes, l’occasion était trop belle pour ne pas se replonger dans l’interview que cet artisan taiseux à l’humour cinglant avait daigné accorder, à une époque charnière de sa vie artistique, au printemps 1993, pour le septième numéro du fanzine magic mushroom. Continuer la lecture de « Steve Albini – Ici l’ombre »
Mais comment en est-on arrivé là ? En à peine plus de dix ans, les choses ont incroyablement changé pour The Cure. Né de l’urgence du punk, devenu emblème post-existentialiste (la faute d’Albert Camus), le groupe a vite évolué au gré des humeurs et aspirations d’un leader qui commence par se chercher (un album rose, une compilation américaine) avant de trouver. Trouver une voie (et voix) sonique qu’il s’empresse d’explorer de fond en comble dès les premiers soubresauts de la décennie quatre-vingt. Continuer la lecture de « The Cure, Disintegration (Polydor/Universal) »