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Migala, des hommes singuliers

Réédition de leur bouleversant album « Asi Duele Un Verano » en vinyle chez Acuarela.

Migala
Migala

Avant cet été, je n’étais pas allé à Madrid depuis le printemps 2002. Je devais alors passer des disques à la soirée de présentation dans la capitale espagnole du quatrième album de Migala, Restos De Un Incendio. Je ne sais plus du tout comment on avait décidé de cela. Comment on avait organisé l’histoire. Mais on s’en moque un peu. Le printemps 2002, donc. Je suis un rédacteur en chef – le « en chef » est important je crois, mais pas tant que ça pour moi. Trois ans plus tôt, un label français, et pas des moindres, a décidé de sortir le deuxième album de ce groupe espagnol. Le label en question, c’est celui qui a fini par signer Daft Punk en 1994 ou sortir dans l’Hexagone les disques de Palace, Lambchop, The Notwist et oui, vous avez raison, quelques autres. C’est embêtant, parce que je suis passé complètement à côté du premier album du groupe espagnol en question. Et pourtant, il est paru sur l’un de mes labels préférés – parce que tous les putains de premiers albums de Sr. Chinarro – et vit dans l’une de mes villes favorites au monde – et non, pas seulement grâce au Real Madrid. Continuer la lecture de « Migala, des hommes singuliers »

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Anthony Reynolds, A Painter’s Life (Rocket Girl Records)

Anthony Reynolds, A Painter’s LifeDès l’instant où j’ai entendu ma voix répondre « oui », je savais que j’avais fait une erreur. Pourtant, l’attaché de presse a eu la gentillesse de m’accorder une seconde chance : « Et donc, tu en es sûr, on peut organiser l’interview après le concert ? »
Bruxelles, 2002. C’est peut-être le printemps. Anthony Reynolds est le chanteur du groupe Jack, qui sort un troisième et dernier album au titre génial (The End Of The Way It’s Always Been), avec une chanson promise à l’éternité (With You I’m Nothing). Pour couronner le tout, l’histoire voit le jour sur le label belge ressuscité Les Disques du Crépuscule, alors, dire qu’on est proche de la perfection relève du pléonasme. Continuer la lecture de « Anthony Reynolds, A Painter’s Life (Rocket Girl Records) »

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Indie Commandements

Factory Records FAC53
FAC53

Ni état des lieux de ce premier quart de XXIe siècle, ni texte à valeur historique. En quelques pages, faits et une poignée d’anecdotes, juste l’envie de rappeler que l’indépendance, en musique et parfois ailleurs, c’est peut-être avant tout un état d’esprit. Continuer la lecture de « Indie Commandements »

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Studio Electrophonique, Buxton Palace Hotel (Violette Records)

Studio ElectrophoniqueC’est très précisément au moment où l’on se dit qu’on ne nous y reprendra plus que ça nous tombe sur le coin de la gueule. C’est très précisément au moment où l’on se dit : « ouf, finies les histoires improbables qui foutent la vie sens dessus dessous » qu’en commence une nouvelle – dont bien sûr, on ne connait pas la fin. C’est très précisément au moment où l’on sait que, de toute façon, on a déjà tout vu, tout entendu, que se pointe un jeune type à la gueule d’ange, la mèche négligée et le look impeccable (comprendre un peu sixties) qui en dit long sur les ambitions. Même pas trente ans au compteur et pourtant. Et pourtant, ce garçon écrit des chansons qui bouleversent les habitudes. Des chansons dont on tombe amoureux en un claquement de doigt – parce qu’on est d’accord, hein, c’est bien de cela qu’il s’agit quand on écoute un disque ? – à cause d’un changement d’accord, d’une note d’orgue haïku qui se pointe au détour d’un refrain, d’un mot comme murmuré du bout des lèvres. Continuer la lecture de « Studio Electrophonique, Buxton Palace Hotel (Violette Records) »

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Sr. Chinarro, concert Life Is A Minestrone à Charenton, dimanche 8 septembre 2019

Sr. Chinarro
Sr. Chinarro / Photo : Stéphanie Boillon et Juanlu Fajardo

– Elle était très belle, la version de la première chanson du rappel, celle qui est sur le disque gris.
– Ah oui ? Merci. Mais c’est bizarre pour moi de jouer des morceaux aussi vieux : j’ai comme l’impression de jouer des reprises d’un autre groupe…

C’est une fin d’après-midi, un dimanche, juste à côté de Paris. Une maison, avec un salon aux murs blancs et un patio avec des azulejos – et je me suis dit que ce ne pouvait pas être autrement. C’est une fin d’après-midi très douce, qui vient ponctuer le premier weekend de la rentrée – un weekend un peu échevelé. C’est une fin d’après-midi, et Life Is A Minestrone a invité Antonio Luque, alias Sr. Chinarro, pour l’un de ses concerts de poche dont cette association de mélomanes amateurs a le secret. Continuer la lecture de « Sr. Chinarro, concert Life Is A Minestrone à Charenton, dimanche 8 septembre 2019 »

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Playlist : The Cure

Alors, on fait comment pour résumer 41 années de vie d’un groupe, au moment de cette nouvelle tournée qui passe par Rock en Seine ? On met de côté tout souci d’exhaustivité et on suit ses souvenirs, ses frissons, ses rires, ses doutes. On imagine une playlist décousue, qui fait abstraction de presque tout, sauf des émotions qu’elle pourrait susciter. Une playlist qui représente pour soi ce qu’est The Cure, un groupe dont chacun a, dans un coin de sa tête, sa propre image. Continuer la lecture de « Playlist : The Cure »

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Playlist : El genio de Sr Chinarro

(Presque) 30 ans, 4 labels, 16 albums, 3 compilations, 1 nombre incalculable de musiciens. Ainsi résumé, le parcours du Sévillan Antonio Luque, alias Sr Chinarro, donne un peu le vertige. Ça tombe bien, l’écoute de ses chansons, ambassadrices d’une post-pop dessinée dans le clair obscur, également… Quelques semaines avant son concert de poche francilien chez nos amis de Life Is A Minestrone, cette playlist nous rappelle à son génie. Continuer la lecture de « Playlist : El genio de Sr Chinarro »

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La Movida

La révolution culturelle madrilène exposée à Arles

Miguel Trillo, El Calderón, Rolling Stones concert, Madrid 1982.

Je n’arrive pas à me rappeler de l’année. Et encore moins de l’artiste qui avait eu les honneurs de la couve de ce numéro de Rock & Folk. Ce devait être en 1984 – ou peut-être l’automne 1983. Car j’avais déjà entendu parler de la scène indépendante espagnole, ça c’est une certitude. Je l’avais découverte au cours des étés que je passais en partie à Altea, une coquette cité balnéaire située à une dizaine de kilomètres de l’hallucination architecturale qu’est Benidorm – pour résumer : les années 60, le franquisme (nous y reviendrons), le tourisme. Là-bas, j’avais sympathisé avec un garçon du coin de deux ans mon ainé, qui trainait en mobylette avec sa bande de copains (en idiome local, on appelle ça une pandilla), connaissait à peu près tous les lieux cool de la côte et partageait avec moi les mêmes gouts musicaux – dans le désordre, The Cure, New Order, l’electropop et la new-wave en général. Continuer la lecture de « La Movida »