« J’m’en sortirai, comme d’habitude, en écrivant une bonne petite chanson bavarde »
Durant l’hiver 2018, j’écris le spécial Côte Ouest de Langue Pendue, qui raconte le quotidien de huit groupes pop (noisy/anorak) d’ici du début des années 90. Je m’entretiens alors avec les protagonistes uniquement par écrit, par courriels, par les réseaux sociaux. Ce n’est pas vraiment conscient mais de cette manière j’ai l’impression de communiquer avec des jeunes gens de 18-20 ans, des esprits, des fantômes captifs des archives photographiques rassemblées à dessein. Comme si j’avais actionné une machine à remonter dans le temps de ma jeunesse révolue. J’ai adoré ces moments. Continuer la lecture de « Doggy, Radio .TP., (Kocliko & Jigsaw) »

Le dimanche, des gens se pressent dans des stades voir des clubs amateurs se défoncer sur des terrains stabilisés ou des gazons décatis. L’ouvrier fauche le prof de sport qui a juste le temps de décaler l’employé pour un superbe assist’ que le portier, boulanger du coin, ira chercher au fond des filets. C’est pas la Coupe d’Europe, ni la Coupe du monde. Personne, accoudé au rambardes blanches qui entourent le terrain, ne fait semblant d’être devant Bein Sport, et pourtant, personne ne manquerait le match de la semaine suivante… Je me suis toujours demandé ce que foutaient ces gens, qu’est-ce qu’ils attendaient au fond, de ces joutes amateures. 
Dans les années 80, le rêve de beaucoup de parents était que leurs enfants embrassent la carrière d’ingénieur en informatique. C’était le cas des miens. Du coup, j’ai eu droit à mon ordinateur personnel, un
Il y a deux automnes, au fin fond d’une vallée des Vosges du nord, dans une petite maison ouverte au quatre vents, le grand frère avait organisé un festival, à quelques mètres de vaches, les mammifères les plus pacifiques de la terre, qui paissaient, en silence… Il y avait aussi des saucisses qui grillaient dans un coin bar, tenu par les vieux parents, des enfants qui partaient en exploration, et quelques groupes (celui du grand frère donc, celui du cousin), un DJ qui vidait sans le vouloir la piste de danse et même une projection de film d’horreur à une heure du matin, devant laquelle tout le monde s’endormait. Une histoire de famille.
Ils sont une infime partie de ma collection de disques, ceux qui ont le privilège d’accompagner mes siestes, rares mais précieuses, quand le sommeil me gagne en début d’après-midi, qu’il fait soleil et que je peux m’allonger sur le lit, les portes du balcon grandes ouvertes sur les arbres qui bordent le parc en face de la chambre. Je m’assoupis dans un semi sommeil, tandis qu’ils deviennent la bande-son de mes errements chimériques, tandis que je flotte entre deux mondes.