Il faut savoir raison garder : les bonnes intentions ne font pas toujours les meilleurs disques ni les meilleures rééditions. Sub Pop annonce la réédition de Copacetic, le premier album des Velocity Girl qui, comme leur nom l’indique, étaient plus fans de Primal Scream que de groupes américains.
Publié en 1993, le premier album de ce groupe originaire de Washington DC est passé sous les radars de la presse européenne. Et… c’est tout à fait normal. Sorti la même année que Rid Of Me d’une certaine Pj Harvey ou que Debut de Bjork, Copacetic n’avait aucune chance de prendre l’ascendant sur la concurrence.
Accueilli fraîchement par la presse américaine, Velocity Girl tentait, avec ce premier disque, de trouver une voie entre la jangle pop et le mur de guitare de Kevin Shields. Tout en faisant des clins d’oeil à Fugazi. Enregistré par Robert Weston qui venait de rejoindre Shellac au poste de bassiste et qui avait assisté Steve Albini lors des sessions d’enregistrement d’In Utero de Nirvana, ce disque a suscité la déception du groupe. D’un côté un ingénieur du son visiblement livré à lui même, de l’autre côté un jeune groupe qui pense tout mettre dans son premier disque. Le groupe a donc repris les bandes et Archie Moore (le guitariste) a remixé le disque en 2023. Les basses sont rehaussées, la voix de Sarah Shannon plus claire… Le résultat s’appelle donc UltraCopacetic (Copacetic Remixed and Expanded) et est donc un excellent prétexte pour se pencher sur le cas de ce groupe. Les obsessions du groupe sont toujours les mêmes et les solutions qui avaient été trouvées font toujours penser à une rencontre (improbable) entre Lush et My Bloody Valentine. Il n’y avait, au final, qu’un groupe américain pour tenter cette alliance improbable.
Notons au passage que cette réédition intègre la Peel Session du 23 février 1993 qui fut diffusée le 20 mars 1993, et qu’il va falloir patienter encore un peu pour écouter l’intégralité de ce disque.