Triptides, Starlight (Curation Records)

Triptides est désormais un vieil ami de Section26. Starlight est en effet le quatrième album du groupe que nous évoquons ici. Après Visitors (2018), Alter Echoes (2021) et So Many Days (2022), la formation américaine revient sur la platine pour notre plus grand plaisir. Il n’y a, en effet, jamais de mauvaises surprises avec Triptides : c’est toujours (très) bien. Au bout d’une dizaine d’albums, l’inspiration pourrait se tarir. Il n’en est rien, Triptides garde sa verve intacte. Comme d’autres groupes avant eux (Teenage Fanclub), les Californiens sont des marathoniens. Au sprint, ils préfèrent la douceur de la régularité. Leur exquise discographie se découvre ainsi au fil de l’eau à travers des publications, presque annuelles, depuis 2010.

Triptides
Triptides / Photo : Alex Bulli

Il y aurait évidemment un sérieux risque à tourner en rond mais Triptides a plus d’un tour dans son sac et arrive à offrir à chaque sa disque sa singularité. Starlight ne déroge pas à la règle et devrait même en déconcerter plus d’un ! À l’image de leur récente tournée européenne, après une courte introduction (Starlight Ritual) Triptides surprend avec l’étonnante Unwood. Le groupe pose un pied, pas timide du tout, sur la piste de danse. Que les puristes se rassurent ! Les fondamentaux posés par Glenn Brigman et ses camarades sont toujours présents. Derrière un beat disco groovy et de séduisants motifs de piano électrique, la chanson perpétue les qualités d’écriture du groupe. Le morceau offre, en tout cas, un twist bienvenu dans le son de la formation. La suite est, en comparaison, presque plus classique. Triptides s’éprend de la pop seventies, du soft rock et de l’AOR. À la guitare, les Californiens préfèrent ici les orgues et autres pianos. La superbe Never Asking Why en témoigne avec malice. Sur un charmant breakbeat concocté par Brendan Peleo-Lazar, le groupe construit une jolie ritournelle pop. Si Cassis convoque les fondements de la formation, l’utilisation du français sur le deuxième couplet apporte un je-ne-sais-quoi touchant. Triptides ressort la pédale phaser chère à leurs débuts sur la mystérieuse Broken LensAs You Can See voit la lumière à travers les tribulations pop de Todd RundgrenCities Underground saisit par la mélancolique suite d’accord concoctée par Triptides. Son rythme lancinant nous plonge dans une léthargie féérique. Starlight se conclut sur TV Screen, un morceau qui offre une conclusion judicieuse à un disque fort réussi. Sans forcer, Starlight perpétue le savoir faire d’un groupe talentueux.


Starlight par Triptides est disponible chez Curation Records.

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