En 2017, la cassette de Tôle Froide publié par le label rhodanien AB Records avait surpris pas mal de monde, y compris nous. Le mini album fut même réédité en vinyle par un ensemble de labels, très rapidement sold-out. Dans la foulée, le groupe a un petit peu tourné, mais reste assez rare sur notre chère capitale. La Redoute, annoncé ces derniers jours chez Le Turc Mécanique (Balladur, Bracco, Jardin), Kakakids, Et Mon Cul C’est du Tofu et AB Records sort dans la foulée, l’occasion de reparler d’un des groupes francophones les plus enthousiasmants de ces dernières années.
Ce nouvel album ne constitue pas une révolution par rapport à son prédécesseur, même s’il est peut être encore plus combatif dans ses textes que la cassette de 2017. Il nous permet ainsi de retrouver la limpidité de l’approche Tôle Froide. La formule mise au point par Pauline (aka Kcidy), Morgane et Leslie brille en effet par son minimalisme : une batterie, une basse, un orgue et trois voix. De ce dispositif épuré, Tôle froide tire une musique quelque part entre la No Wave (ESG en tête) et la variété française (elles citaient d’ailleurs Alizée dans leur Selectorama) voir Les Calamités en moins marquée sixties.
La basse charpente la musique de Tôle Froide : profonde et mélodique, avec des accents presque dub, elle contribue à façonner le son si particulier de La Redoute. Les claviers, dans leur dépouillement, accompagnent parfaitement les voix des trois musiciennes, une autre caractéristique forte de la musique de Tôle Froide. Les harmonies semblent ainsi avoir gagné en présence dans ce nouveau disque. Nous nous n’en plaindrons pas tant cela fait la force du groupe. Si l’ensemble reste spontané et direct, les idées d’arrangements vocaux sont vraiment intéressantes. Il y a par exemple les questions réponses d’Avec Elles (pogo pogo / tactile tactille / laisse moi tranquille ) parfait écrin au texte engagé du trio, qui claque comme des slogans en manifs. La politique et le féminisme sont des filigranes rouges de La Redoute. Il est question de Gérard Collomb (Gérard), des règles (Chutes du Niagara), de l’infantilisation des femmes par les hommes (Autodétruisez-Vous), du climat actuel (Théo) ou encore le consentement (C’est pas ma fête). Au sein d’une scène française francophone toujours plus éclectique, le groupe lyonnais en représente le versant underground et militant, au coté de gens comme Taulard, Stratocastors, Balladur ou Periods. Tôle Froide, confirme avec La Redoute, être l’un des groupes pop français les plus singuliers du moment. Les trois musiciennes accordent avec aisance, mélodies très accrocheuses, une pointe de dissonance expérimentale et des textes déterminés, et leur musique est un reflet de notre époque qui en parle avec une grande justesse.
je ne suis pas toujours en adéquation avec les goûts musicaux d’alexandre gimenez et je le connais pas personnellement cependant j’admire son enthousiasme c’est un passionné de chez passionné qui mériterais de trouvé un job de disquaire sur Paris. On manque d’homme de foi ,trop disquaire parisien sont antipathique et prétentieux