« Enlacé par ces eaux glacées qui m’ont gelé le cœur, je crois que tout m’est égal »
Le métier gagnerait peut-être à imposer la retraite – avant même le fameux âge pivot – à des auteurs de chroniques comme moi, pour qui la musique se résume souvent à une formidable machine à remonter le temps. Parce que ce pouvoir magique et instantané de la chanson peut se révéler aussi formidablement dangereux et masquer de réelles qualités, fraîcheur et innocence, bien loin des odeurs de naphtaline, de tel ou tel groupe. C’est le cas de Police Control, duo tranquille qui publie ces jours-ci sur Croque Macadam, le label de notre collègue Alexandre Gimenez-Fauvety un maxi 45t, après un premier EP en 2016 (Sentimental) et un mini tube souterrain (Alcool nation) en 2015. Continuer la lecture de « Police Control, Noyé EP (Croque Macadam) »


Rennes fut longtemps une place forte du garage contemporain français, avec en tête de proue
It’s Up To You, c’est le nom d’un manuel d’anglais de collège que mon grand frère laissait trainer négligemment dans sa chambre. J’aimais l’agencement et les polices de caractère des lettres sur la couverture, il y avait plusieurs volumes différents avec des couleurs presque électriques. Quand j’entrepris de fouiller dans les cassettes, les vinyles et les CD de la période de ma jeunesse et de réunir 26 titres s’étalant sur les années 1990-1999, ce titre me vint naturellement. Et avec internet, rien de plus facile que de retrouver ces livres d’études. Car j’ai conservé une véritable tendresse pour tous ces groupes qui chantaient leurs états d’âme, dans un anglais parfois approximatif et poétique, au moyen d’une langue inventée, fantasmée, plus que reproduite à la perfection. Et même si beaucoup des chanteurs étaient de bons anglophones (certains sont devenus professeurs d’anglais, natürlich), et même si mon 
Comme beaucoup d’autres qui ont (re)visité leur discothèque pendant la période, cette quarantaine m’aura permis de plonger dans les profondeurs des groupes de musiques froides (cold, punk, synth …) qui ont sévi en France dans les années 80 et 90. Grâce à un oncle passionné de ces différents genres résolument indépendants et confidentiels, mon adolescence a été à l’écoute de cette musique et de ses souvenirs. Des concerts devant cinquante personnes en Mayenne, ses premières claques à l’