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Lael Neale : « Je ne veux pas que l’on puisse dater mes chansons »

Lael Neale / Photo : Alain Bibal
Lael Neale / Photo : Alain Bibal

Après une période de remise en question artistique de presque six années, Lael Neale semble avoir trouvé la formule lui accordant une liberté musicale croissante avec pour éléments de base son Omnichord et un enregistreur cassette. Avec Star Eaters Delight, elle confirme son statut d’ovni musical. Moins dépouillé que le précédent, l’album dévoile une palette plus riche et plus agressive. Entre le passé et le présent, Lael Neal crée une atmosphère unique qui, bien qu’efficace sur disque, prend toute son ampleur sur scène grâce à une présence magnétique et des interprétations dont la puissance et la conviction bénéficient d’un son moins lo-fi. C’est d’ailleurs lors de son passage à La Boule Noire à Paris que Lael nous a accueilli dans sa loge. Loin d’être la personne timide que l’on pourrait imaginer, c’est une femme sûre d’elle, heureuse d’avoir enfin trouvé sa voie qui nous raconte en détail le chemin parcouru pour arriver à la reconnaissance critique et publique de son travail, mais aussi de ses envies pour le futur. Continuer la lecture de « Lael Neale : « Je ne veux pas que l’on puisse dater mes chansons » »

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The Ballet, Daddy Issues (Fika Recordings / Tenure Tracks)

Gay Nerd Band, tel est l’étendard sous lequel The Ballet défend sa jangly synth pop depuis 2005. Après Mattachine!, leur premier album autoproduit en 2006, puis Bear Life, paru en 2009 chez Tenure Tracks, suivi de I Blame Society, publié en en 2013 par Fortuna Pop!, et de Matchy Matchy, sorti via Fika Recordings / Tenure Tracks en 2019, les New-Yorkais Greg Goldberg et Craig Willse viennent de sortir leur cinquième album au printemps dernier, grâce à une nouvelle coproduction sur le même duo de labels. Et disons-le d’emblée : il s’agit sûrement d’un des meilleurs LP de 2023. Continuer la lecture de « The Ballet, Daddy Issues (Fika Recordings / Tenure Tracks) »

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« Ida » par Blue Dolphin a failli faire tomber un client de son tabouret de bar

Blue Dolphin
Blue Dolphin

En plein mois de Juillet, après le rush du matin. Celui des cafés, paquets de cigarettes et baguettes servies à la chaine. Dans un moment de calme, on trone derrière le comptoir à choisir ce que l’on va mettre en fond sonore pour égayer sa journée. Je reçois un mail de Dean Spunt de Post Present Medium, label de Los Angeles dont j’aime énormément les sorties, toujours originales et souvent obscures. Continuer la lecture de « « Ida » par Blue Dolphin a failli faire tomber un client de son tabouret de bar »

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Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.)

Certains profitent de la pause estivale pour rattraper le retard accumulé tout au long de l’année en matière de lecture ou pour se rendre à Arles pour prendre leur dose annuelle de photographies. D’autres profitent de leur été pour tenter de courir après Robert Pollard et ses Converse. Les Guided By Voices ont encore publié un disque, les Guided By Voices ont donc encore enregistré des chansons hautement recommandables. Welshpool Frillies est le trente-huitième disque du groupe de Robert Pollard et « seulement » le deuxième disque de l’année 2023. Continuer la lecture de « Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.) »

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Selectorama : Jeffrey Lewis

Jeffrey Lewis
Jeffrey Lewis

Une fois de plus, Jeffrey Lewis est en tournée. Depuis la fin des années 1990, lorsqu’il a commencé à se produire sur scène aux côtés d’autres pionniers de l’anti-folk comme les Moldy Peaches, l’infatigable troubadour folk-punk new-yorkais ne semble pas avoir pris une minute de repos. Il vient ce mois-ci de sortir Asides & B-Sides (2014-2018), compilation de vieux titres exhumés de sa malle aux trésors. On y trouvera nombre de chansons délectables, comme Till I Get a Diamond, What I Like the Most in England is Food, et même une surprenante mais très bonne reprise de l’indispensable Wow & Flutter de Stereolab. Continuer la lecture de « Selectorama : Jeffrey Lewis »

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The Exploding Hearts, Guitar Romantic (Dirtnap, 2003)

Le 20 juillet 2003, trois membres des Exploding Hearts perdaient la vie dans un accident de van. Le groupe rentrait d’un concert à San Francisco, en direction de Portland (leur ville). Matt Fitzgerald, bassiste du groupe, se serait endormi au volant. Il décède, de même que le chanteur Adam Cox et le batteur Jeremy Gage. Ils avaient entre 20 et 23 ans. Seuls le guitariste Terry Six et la manageuse du groupe s’en sortent indemnes. Le groupe avait sorti, quelques mois plus tôt, son premier album Guitar Romantic sur le label punk Dirtnap Records. Il bénéficiait d’une excellente presse. Le vénérable fanzine Maximum RockNRoll soutenait ardemment le groupe tandis qu’un Pitchfork pas encore poptimiste lui accordait un excellent 8.8 accompagné d’un Best New Music. La formation avait le vent en poupe. Continuer la lecture de « The Exploding Hearts, Guitar Romantic (Dirtnap, 2003) »

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Arthur Russell, Picture of Bunny Rabbit (Audika)

Ce n’est plus de la musique, mais la matière même des émotions, un écho permanent de ce qui se passe en nous – et en lui, et la façon dont tout cela se répond, avec les années de distance, le disque qui tourne dans la pièce et la manière sans concession de créer en musique, voix et violoncelle et échos à bande, une entité qui relève de l’abysse totale, comme si un tourbillon entraînait au plus profond des sentiments un mélange fragile de mélodies et d’harmonies, de réverbérations nocturnes, de paroles qui disent un amour, une relation, relatent des scènes de vie où le banal côtoie la jalousie côtoie la timidité côtoie l’impossible côtoie la gêne côtoie l’émerveillement côtoie la joie côtoie l’allégresse élégiaque d’un instant vite tu vite disparu. Continuer la lecture de « Arthur Russell, Picture of Bunny Rabbit (Audika) »

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Never Be A Punching-Bag For Nobody, de Naomi Yang (2023)

Quand j’ai connu musicalement Naomi Yang, elle jouait dans le groupe Galaxie 500. J’avais commencé par la fin, puisque j’avais acheté à la Fnac de la Maison Rouge à Strasbourg, l’album This Is Our Music, leur dernier, avant que Dean Wareham ne prenne la poudre d’escampette pour fonder Luna, et laisse en plan le couple Damon Krukowski et Naomi Yang, donc. Pas grave, ils vont masteriser ce moment en fondant d’abord Pierre Etoile pour un unique et toujours magnifique EP 3-titres (sur Rough Trade), puis plus sérieusement Damon & Naomi. Continuer la lecture de « Never Be A Punching-Bag For Nobody, de Naomi Yang (2023) »