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White Magic For Lovers, The Book Of Lies (Chord Orchard)

The Book of Lies White Magic for LoversPour la plupart d’entre nous, il a surtout fait partie de ces quelques étoiles filantes dont l’éclat avait brièvement scintillé dans le firmament de l’indie-pop au tout début du siècle avant de s’estomper progressivement à nos horizons, sans doute trop limités. Le groupe s’appelait The Electric Soft Parade et, le temps d’un premier album magistral – Holes In The Wall (2001) – il était apparu comme l’un des candidats les plus sérieux à la succession de The Boo-Radleys sur le trône vaquant du psychédélisme britannique. Le coup d’essai a injustement éclipsé presque tout le reste. Mais si le début de carrière stellaire du groupe s’est prématurément achevé face à trop d’indifférence, il n’a jamais complètement filé. Continuer la lecture de « White Magic For Lovers, The Book Of Lies (Chord Orchard) »

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Butler, Blake & Grant, S/T (355 Recordings)

Butler, Blake & Grant 355 RecordingsLe clin d’œil est évident, appuyé. Il semble s’être niché jusque dans l’infraction délibérée à l’ordre alphabétique – Stephen Stills n’aurait jamais supporté, dixit les mauvaises langues, de se trouver mentionné après ses deux camarades – et même dans cette pochette où, comme sur le fameux canapé photographié par Henry Diltz en 1969, les silhouettes sont placées à l’inverse du sens commun de la lecture – Crosby à droite, Nash à gauche. Comme chez CSN donc, chacun des membres du trio apporte ici sa contribution personnelle à l’édifice – trois chansons chacun et un instrumental collaboratif pour arrondir à la dizaine – et l’harmonie vient par surcroît. Une différence de taille cependant dans cette version britannique et contemporaine du super-groupe réuni autour du feu de camp : Bernard Butler, Norman Blake (Teenage Fanclub) et James Grant (Friends Again, Love & Money) ont accumulé, séparément, trop de décennies d’expérience musicale pour songer à trimballer leurs egos et leurs frustrations passées dans la corbeille de ce mariage tardif. Continuer la lecture de « Butler, Blake & Grant, S/T (355 Recordings) »

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Doves, Constellations For The Lonely (EMI North)

Doves, Constellations For The LonelyComme certains peintres ont connu plusieurs “périodes” dans leur parcours artistique, la RPM canal historique (et seulement celle-ci) a connu plusieurs époques, que l’on peut lier de manière à peu près arbitraire aux différentes adresses connues par la rédaction. L’époque liée au 8, boulevard de Ménilmontant reste sans doute l’une des plus riches et des plus abracadabrantesques – de la machine à café du couloir aux toilettes, des murs qu’on dresse pour partager l’open-space en bureaux un 1er mai, des cendriers qui ne désemplissent jamais aux rencontres de mondes différents – outre la RPM, l’espace abritait un magazine de ciné (Repérages, cousin avec lequel nous partagions bien trop de marottes pour laisser les portes fermées), de hip-hop (Radikal), de BMX (Cream), de société (Tribeca75) et une régie publicitaire 2.0. De notre côté, nous avions érigé avec une certaine désinvolture la subjectivité, les déjeuners et les apéritifs aux rangs d’arts majeurs et si nous comptions certainement nos sous, nous ne comptions pas nos heures. Continuer la lecture de « Doves, Constellations For The Lonely (EMI North) »

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Freeez, Southern Freeez (1980, Pink Rythm)

En France, nous connaissons Freeez surtout pour son immense classique electro-funk / freestyle IOU, sorti en 1982 et produit par Arthur Baker (Afrika Bambaataa, New Order). Beaucoup ignorent toutefois les débuts de cette attachante formation. Figure de proue de la riche scène brit-funk, Freeez pratique une musique organique dansante, dopée au jazz. Le groupe naît au nord de la capitale anglaise quelque part en 1978. Dans l’esprit  punk/DIY de l’époque, Freeez monte même son propre label (Pink Rythm). Le premier album sort chez eux, deux ans plus tard, en 1980. Continuer la lecture de « Freeez, Southern Freeez (1980, Pink Rythm) »

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The Jam, In The City (Polydor, 1977)

Dans le panthéon du rock britannique, The Jam aura toujours une place de choix, quelque part entre les Kinks, les Who, Madness, XTC et Blur. Peut-on trouver plus Anglais que ceux-là ? Bien avant la Cool Britannia, The Jam ont défendu un héritage, sans non plus se faire une entorse cervicale, à force de regarder dans le rétroviseur. Ces trois-là avaient déjà tout dès leur premier album, le fantastique In The City en 1977, le début d’une carrière aussi exemplaire qu’éphémère. En six ans, The Jam publie six albums. Les 80s démarrent à peine (1982) que le groupe tire déjà sa révérence, laissant des armées d’apprentis faces inconsolables. The Jam est presque un art de vivre à lui tout seul. Continuer la lecture de « The Jam, In The City (Polydor, 1977) »

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Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings)

oasisIl faut certainement être six pieds sous terre pour ne pas être au courant, Oasis a annoncé son retour sur scène en 2025. Une tournée anglaise a été organisée, mais le site Ticketmaster n’a pas tenu le choc… Et des milliers de fans se retrouvent dans le même état que le public de Rock En Seine en 2009 : frustré. Pour pallier à cela, Oasis sort une édition remasterisée de son quatrième album sorti à l’aube du millénaire, Standing on the Shoulder of Giants (2000, Helter Skelter). Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Continuer la lecture de « Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings) »

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Selectorama : Terry Hall – Something Special par Nicolas Sauvage

Terry Hall
Terry Hall / Photo : DR

On connait l’immense talent du bonhomme. Son brelan de livres dédiés à trois des artistes britanniques qui ont chanté / chantent (presque) mieux que quiconque un quotidien désœuvré / fantasmé  (rayez la mention inutile) est un corpus de référence pour toutes celles et tous ceux qui se sont amourachés un beau jour de la pop britannique. Alors, pour transformer cette main en carré d’as et après avoir tout raconté des aventures musicales et mélodiques de Paul Weller, Damon Albarn et Morrissey, Nicolas Sauvage avait bien sûr l’embarras du choix. Comme souvent (toujours ?), c’est son cœur qui l’a emporté sur la raison – mais après tout, quoi de plus normal pour cet incurable romantique. Son dévolu, il l’a donc cette fois porté sur Terry Hall – entre autres parce que comme beaucoup, il a été je crois particulièrement touché par la disparition subite du chanteur un dimanche de décembre 2022 ; entre autres parce que comme certains, il est fasciné depuis longtemps par cette figure de l’ombre d’une scène britannique en perpétuelle (r)évolution depuis plus de quarante ans, (r)évolution menée par des artistes qui avaient / ont une assez sainte horreur de la répétition. Ce que Hall, au gré de diverses incarnations et collaborations, de quelques ratés mineurs et surtout d’une série chefs d’œuvre majeurs – mais bien sûr souvent ignorés, en particulier dans nos contrées –, a su incarner avec une élégance assez époustouflante. Continuer la lecture de « Selectorama : Terry Hall – Something Special par Nicolas Sauvage »

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Shane MacGowan, Le légendaire chanteur des Pogues par Richard Balls (La Table Ronde)

Shane MacGowan, Le légendaire chanteur des Pogues Richard Balls La Table RondePour rendre justice au livre de Richard Balls, on pourrait reprendre la formule de Bob Dylan au sujet de Last Train to Memphis (la biographie d’Elvis par Peter Guralnick) : « Shane semble comme sortir ces pages, vous pouvez le sentir respirer. Ce livre annule tous les autres. » Certes, en nous lançant dans la lecture de cette très bonne traduction française, on pouvait se demander si après avoir visionné il y a quelques années Crock of Gold : a Few Rounds With Shane MacGowan de Julien Temple – fascinant documentaire consacré au génial barde punk anglo-irlandais -, nous avions encore quelque chose à apprendre sur lui. Et pourtant, ce livre qui se dévore d’une traite vient approfondir ce que le documentaire n’avait parfois fait qu’effleurer et se révèle plus passionnant encore. Richard Balls aura minutieusement enquêté pendant plusieurs années auprès de MacGowan lui-même, parvenant à lui arracher quelques difficiles mais essentielles confessions, entre deux sautes d’humeur alcoolisées. Tantôt disert ou muet comme une tombe, MacGowan aura donné du fil à retordre à Balls et il aura fallu beaucoup de patience et de tact à ce dernier pour parvenir à apprivoiser la bonhomme. Il faut aussi savoir que contrairement au commun des mortels, MacGowan ne distinguait à peine le jour de la nuit et le matin du soir, n’ayant aucune notion du temps ordinaire et pouvant vous laisser poireauter pendant des heures, apparaître et disparaître sans crier gare, se livrer à vous avec une exceptionnelle générosité ou vous envoyer sur les roses sans autre forme de procès. Continuer la lecture de « Shane MacGowan, Le légendaire chanteur des Pogues par Richard Balls (La Table Ronde) »