Septième album pour le quintet le plus nerd, le plus addictif sur scène, le plus crossover de la dance music anglaise. Un titre qui sonne comme une messe hippie (A Bath Full Of Ecstasy), et désarme comme toujours par son trop plein d’amour, sa mélancolie euphorique, et son single (Hungry Child) à épingler à la liste des morceaux qu’on chante à tue-tête lors de leurs concerts. En porte-parole, la tête (Alexis Taylor, cette fois-ci décoloré et multi-recoloré), et les jambes (Joe Goddard, implacable machine à danser) nous parlent de synthés vintage, de remise en question, d’innocence neu-neu, de Brexit, et évidemment du talent infini de Philippe Zdar, co-producteur de ce disque sorti hier, le lendemain de sa tragique disparition. Un entretien réalisé il y a quelques semaines à Paris, quelques jours après leur flamboyant concert au Trabendo. Continuer la lecture de « Hot Chip – Le Grand Bain »
Étiquette : Lieu : Angleterre
Catégories chronique anniversaire
10 classiques de Warp Records
Les 30 ans d’un des plus grands labels électroniques
Fondé en 1989 à Sheffield, Warp Records s’est imposé au fil des ans comme l’un des meilleurs labels indépendants au monde, spécialisé dans une electronica exigeante et inventive, mais pas seulement. Petite sélection idéale à l’occasion de leur anniversaire, fêté en grandes pompes avec trois jours de mix non stop, composé en grande partie d’inédits, sur la webradio NTS ce week-end.
Catégories interview, livres, photos
Yan Morvan : Les Années de Fer
Nous sommes au mois d’avril, Yan Morvan est à Corbeil Essonne pour la visite de presse organisée par l’Œil Urbain. En pleine affaire du Brexit, l’édition 2019 du festival est opportunément consacrée au Royaume-Uni et le photographe figure parmi les joyaux de la couronne. Son livre Les Années de Fer, dédié à l’Angleterre de l’après Punk sous l’ère Thatcher est sur le point de paraître chez Serious Publishing, éditeur spécialisé dans la culture populaire et la contre culture. Une partie de ce travail, réalisé à l’occasion de séjours à Londres entre 1979 et 1981, est présentée par l’auteur, devant un parterre de photographes et de journalistes spécialisés. Continuer la lecture de « Yan Morvan : Les Années de Fer »
Catégories billet d’humeur, chronique anniversaire
#unknownpleasures40 (4)
Il y a des objets qui se démodent, comme les téléphones, les panoplies vestimentaires ou encore les supports sur lesquels la musique a été enregistrée. Pour d’autres, telles les guitares électriques, le temps n’a pas de prise. Ce constat matérialiste s’avère également valable pour les projets artistiques. Certains groupes à peine formés apparaissent déjà complètement dépassés, des symptômes du style la couverture du NME signant le début d’un retour de bâton. Mais il en existe aussi qui possèdent une image se bonifiant avec le temps, au point de finir par atteindre le panthéon de l’histoire de l’art. Continuer la lecture de « #unknownpleasures40 (4) »
Catégories billet d’humeur, chronique anniversaire
#unknownpleasures40 (3)
En 1979, je vole une voiture et je décide de traverser la Manche pour aller voir Joy Division en concert. Bizarrement, la traversée en ferry se passe bien et j’arrive sans encombre à Manchester, impatient de voir ce groupe dont tout le monde parle dans la cour de l’école. Oui, car j’ai oublié de vous le dire : en 1979, j’ai neuf ans. Continuer la lecture de « #unknownpleasures40 (3) »
Catégories billet d’humeur, chronique anniversaire
#unknownpleasures40 (2)
Ce n’est pas un jour à récrire l’histoire. À faire croire que… alors que non, bien sûr, je n’ai pas acheté Unknown Pleasures le jour, ni même l’année de sa sortie. En 1979, j’écoutais le top d’Europe 1 – Making Plans For Nigel était bien classé – et j’avais les deux premiers albums de The Police en cassette, qui tournait en boucle dans mon petit magnétophone portable. C’est même un jour à redire à quel point je préfère le groupe d’après. Mais peu importe. Continuer la lecture de « #unknownpleasures40 (2) »
Catégories billet d’humeur, chronique anniversaire
#unknownpleasures40
Août 1987, sur le marché de Pise, les pièges à touristes s’accumulent et la tour penche vraiment. Sur les étals, je suis proprement sidéré par le culte voué par les transalpins à Jim Morrison. Badges, drapeaux, ticheurtes, bobs et n’importe quoi, le mausolée érigé aux Doors et à leur chanteur pouet-pouet disparu est partout.
Alors je dis à mon oncle :
— Tu verras dans 10 ou 20 ou 30 ans, ce sera Ian Curtis et Joy Division.
J’ai quinze ans, bientôt seize. Et ma prédiction un peu bravache se révèlera tout à fait juste. Continuer la lecture de « #unknownpleasures40 »
Catégories chronique nouveauté
Cate Le Bon, Reward (Mexican Summer / Modulor)
De toutes les belles lignes qui frappent durant Reward, « solitude is wrinkles in the dirt » (la solitude est les replis dans la saleté), est celle qui vient soudain tendre l’air à l’écoute de ce nouvel album de Cate Le Bon. Je me souviens d’un passage d’Idiotie dans lequel Pierre Guyotat racontait avoir pris conscience de sa puissance poétique en tentant de « rafraîchir l’air à la faveur des mots » : à mes oreilles, « solitude is wrinkles in the dirt », ça jette un froid. Du froid, il y en a pourtant peu dans ce Reward qui curieusement débute à Miami – quand bien même il n’y fut ni écrit, ni enregistré, bien au contraire – dans une luxuriante entrée au matière. Une fois les arrangements, et leur discrète étrangeté, installées, la chanteuse galloise joue du dispositif : il n’est question de la Floride qu’à l’arrivée du refrain, les couplets eux glissent l’auditeur dans un état rêveur et déconcertant qui ne s’approfondira que davantage. « Move with me » intime-t-elle lors de son introduction en territoire du rêve. Continuer la lecture de « Cate Le Bon, Reward (Mexican Summer / Modulor) »