Le Styx est un fleuve des Enfers, ou le royaume des morts dans la mythologie grecque, qui séparait le monde terrestre de celui-ci. Lorsque Bobby Would est tombé sur cette photo de sa mère, elle venait tout juste de partir, et de rejoindre ce royaume, après quelques mois de lutte contre la maladie. Dans ses affaires, se trouvait cette photo d’elle jeune, d’une beauté éclatante, alors une femme forte issue de la classe moyenne et mère de trois enfants. Il a décidé de conserver cet instant éphémère de jeunesse, « dans un geste Barthien » dit-il, et de lui dédier ce nouveau disque. Les chansons sont des pièces conceptuellement basées sur des souvenirs, et l’on retrouve tout ce qu’on adore dans la musque de Bobby Would : la voix fantômatique, les accords de guitare fuzz crépusculaires, la mélodie mélancolique et une certaine poésie poussiéreuse de rock siècle dernier. Juste pour mieux accompagner sa mère à travers cette rivière qui la mènera vers la paix éternelle.